La phytothérapie pendant la grossesse et chez le
nouveau-né :
2.1 La phytothérapie chez la femme enceinte et le
nouveau-né dans le Monde.
Dans les domaines de la gynécologie, de
l'obstétrique et de la pédiatrie, les plantes sont très
présentes (18). On connait leur usage à des fins d'une
optimisation de la conception, de prévention et traitement des maux de
la grossesse, et de diverses maladies infantiles, ou encore pour favoriser
l'accouchement, les plantes sont populaires dans les recettes traditionnelles
(19). Néanmoins, toutes ne sont pas reconnues officiellement par les
sociétés savantes. Le contexte économique, culturel,
sociétal de manière générale, est le principal
influent des pratiques. Ainsi, les pays en voie de développement par
exemple, ayant peu accès aux soins conventionnels, sont de gros
consommateurs de plantes médicinales reconnues de manière
empirique, alors que les pays développés suivent une politique
réglementée quant à l'usage de médicaments à
base de plantes. L'homogénéisation des pratiques est un des
objectifs actuels de l'OMS (3). Elle est applicable à la
périnatalité, d'autant plus que le regain de popularité
concerne aussi les femmes et leurs grossesses et s'étend à
l'échelle mondiale. En 2013, l'étude de Kennedy DA, Lupattelli A,
Koren G, et Nordeng H a montré que près de 28.9% des femmes
interrogées à un niveau international (effectif de 9759 femmes)
avaient recours à la phytothérapie au cours de leurs grossesses
(20).
2.1.1 La phytothérapie au cours de la
grossesse
Ø Des pratiques reconnues par les
sociétés savantes
On connait aujourd'hui et à travers le monde entier
certaines plantes efficaces dans le traitement des maux de la grossesse. Par
exemple, le Gingembre Zingiber officinalis est un anti-nauséeux
réputé efficace chez la femme enceinte (21). Autre exemple : la
Camomille allemande Chamomilla recutita, qui peut être
utilisée chez la femme enceinte en cas de troubles digestifs, de
troubles cutanés ou de mycose vaginale selon l'EMA (Agence
européenne du médicament) (22). On peut également citer
l'usage de l'Echinacée Echinacea angustifolia chez la femme
enceinte sous forme aqueuse en cas d'affection grippale, reconnu par la
commission E (Allemagne) (23).
Ø Des pratiques traditionnelles non reconnues
par les sociétés savantes
En Afrique, traditionnellement, Euphorbia hirta, le
Jean Robert réunionnais, est utilisé en cas
d'hydramnios (24). La patte lézard, Phymatodes
scolopendria (Burm.) Ching, y est un anti- diabétique chez
la femme enceinte (25). A la Réunion cette dernière est
utilisée comme rafraichissant et contre le « tanbav », maladie
du nouveau-né que « le docteur ne connait pas ». Il constitue
ainsi un « culture bound syndrome ». Le nom tire son origine du
mot
7
malgache « tambavy » qui signifie « la
diarrhée du nouveau-né ». Plusieurs formes peuvent se
manifester : coliques, éruptions cutanées etc. La maladie est due
à un retard d'élimination du méconium. Plusieurs rites et
traitements sont connus pour éviter et soigner la maladie ; parmi eux la
pratique des bains, ou encore la consommation de tisanes «
rafraichissantes ».
|