SECTION II.EVIDENCES
EMPIRIQUES ENTRE EMPLOI ET CROISSANCE ECONOMIQUE
L'examen de cette littérature a permis la mise en
évidence de controverses importantes entre les économistes. Si
certains montrent en se basant sur des analyses un impact positif entre emploi
et croissance économique, d'autres en disconviennent. Dans cette
section, nous allons exposer dans un premier temps, les aspects
théoriques de l'effet positif entre l'emploi et la croissance
économique. Et dans un deuxième temps, mettre l'accent sur les
approches théoriques de l'impact négatif de l'emploi et la
croissance économique.
2.1. Aspects empiriques de
l'impact positif de l'emploi et la croissance économique
Padalino et Vivarelli (1997) montrent comment
l'élasticité de l'emploi par rapport à la croissance
augmente du fait que les formes courantes des changements technologiques
avaient affaibli ou limité la corrélation positive entre la
croissance et l'emploi pendant la période de l'âge d'or du
fordisme. Ils présentent les fondements théoriques de la
théorie de la régulation, expliquent profondément pourquoi
et comment la relation évolue suivant la crise des formes de
régulations fordistes. Empiriquement ces auteurs calculent
l'élasticité de l'emploi sur la période de 1960 à
1994 et choisissent deux sous-groupes (1960-1973 et 1980-1994) sur la
période fordiste et post fordiste respectivement. Ils utilisent la
formule de l'élasticité respectant la relation de long terme et
la corrélation de l'emploi et le taux de croissance annuel du PIB pour
le court terme. Ils appliquent aussi la régression des séries
temporelles sur le taux de croissance de l'emploi et le taux de croissance du
PIB.
Dans la même logique, concernant les déterminants
de l'emploi dans l'Union Européenne qui avaient été
analysés par Dopke (2001). Dans son étude, il montre que la part
des services dans la croissance du PIB, les couts réels du travail,les
institutions du marché du travail et le ratio de volatilité du
taux de change sont donnés comme déterminants potentielles de
l'intensité de l'emploi. Dopke trouve qu'une augmentation des secteurs
services conduit une augmentation de l'emploi par rapport à la
croissance. Dans plusieurs pays, il trouve une relationnégative entre le
cout réel du travail et l'intensité de l'emploi et constate qu'en
général une grande flexibilité du marché du travail
conduit à une intensité en emploi de la croissance
élevée.
Plusieurs analyses mettant en liaison la croissance et les
effets employés ont été effectuées dans
différents régions du monde. Ces études récentes
ont plutôt étudié l'élasticité de l'emploi
à la place de la loi d'Okun ;on peut citer ici Padalino et
Vivarrlli (1997), Pehekonen (2000), Piacentini et Pini (2000),Dopke (2001),
Mourre(2004), Kapsos (2005), et Seyfried (2006).
En effet,Kapsos calcule l'élasticité Arc 42 et
montre que la mesure déjà calculée par Islam(2004) et
Islam et Nazara(2004) est instable. Conséquemment, il porte sa
régression sur le logarithe de la croissance du PIB avec un pays comme
variable dummy. Dans cet ordre, il estime l'élasticité point pour
un seul pays ; après il étudie l'élasticité
par secteur d'activité. Il montre aussi que le tissu de la structure
d'échange permet de mieux comprendre la croissance de la
productivité et la croissance de l'emploi dans les différents
secteurs de l'économie. Selon ces auteurs l'outil
économétrique est alors le meilleur moyen de remédier
à ce problème d'instabilité.
Bruno et al (2001), ont analysé le lien entre
l'ouverture économique et l'élasticité de la demande de
travail. Ils argumentent que l'ouverture économique peut permettre
à la firme d'utiliser plus le capital physique dans la production, ce
qui peut conduire sensiblement à la réduction de la demande de
travail dans la croissance économique.
Choi et Chang (2007), montrent l'effet de l'emploi sur la
croissance économique, qu'ils appellent élasticité de
l'emploi. Ils étudient particulièrement les déterminants
de l'emploi.
Surjadarma et Suryahadi (2007), ont développé un
modèle qui décrit l'impact des différents secteurs sur la
croissance économique. Ils utilisent un panel de données
provinciales et trouvent que la croissance de l'emploi en zone urbaine et
rurale diffère selon les stratégies utilisées et que
l'augmentation des services a un impact positif sur l'emploi en zone urbaine
pendant que l'agriculture reste la meilleure stratégie d'augmentation de
l'emploi en zone rurale.
S'agissant de la question des déterminants de
l'élasticité de l'emploi, plusieurs auteurs se sont
penchés dessus. Pour Dopke (2001), après avoir estimé les
différentes formes de la loi d'Okun, il analyse la relation de long
terme entre le logarithme de l'emploi et le logarithme du PIB pour un seul
pays. Pour cela, il utilise les séries temporelles. Après avoir
vérifié l'ordre d'intégration des deux variables, il test
leur Co-intégration ; la relation est d'abord estimée avec
les valeurs ajoutées des variables par les régressions simples,
dans cet ordre, il capture l'influence exogène des changements des
techniques de production. Après il démontre (test de Wald) que le
pays considéré à des niveaux d'élasticité
significativement différents, ensuite il cherche à
déterminer les déterminants de l'élasticité de
l'emploi, incluant aussi la part du secteur des services, les couts
réels du travail, la flexibilité des institutions du
marché du travail et le taux de volatilité des
échanges.
Lee (2000) a calculé le coefficient d'Okun pour tous
les pays de l'OCDE et il a souligné que la relation n'est pas constante
dans le temps, mais l'influence de la croissance sur l'emploi est
confirmée et varie d'un pays à l'autre. Bien qu'Okun ne donne
aucune explication à ces différences, l'estimation de ce
coefficient reste considérée comme un outil
macroéconomique mesurant la relation du chômage sur la croissance
de la production.
Pehekonen (2000) après avoir critiqué la
spécification statistique du modèle économétrique
utilisant les données trimestrielles sur la Finlande pour la
période de 1975 à 1996 a estimé le modèle à
correction d'erreur distinguant l'impact à long terme et à court
terme de la croissance sur l'emploi.
Selon les travaux de Vincent Bodart, Philippe Ledent et
FatemehHadman (2008) sur la Belgique, ils analysent la relation emploi et
croissance économique à l'aide d'un modèle statistique
dynamique, dit modèle VAR qui leur a permis de déterminer
précisément avec que délai la variation de l'emploi
réagit à celle de l'activité économique. Dans ce
modèle dynamique, chaque variable sélectionnée est
déterminée par son propre passé, par les autres variables
et les chocs aléatoires. Ils indiquent de combien le taux de croissance
trimestriel de l'emploi varie suite à une variation permanentede
pourcentage de taux de croissance trimestrielle de l'activité
économique.
Après l'estimation du modèle, ils montrent que
la croissance économique a effectivement un effet positif sur la
croissance de l'emploi, qui s'observe tant au niveau national qu'au niveau
sectoriel. Ainsi une hausse permanente d'un point de pourcentage du taux de
croissance du PIB donne lieu, à long terme à une hausse de 0,86
point de pourcentage du taux de l'emploi total.
Dans un rapport de recherche FEMISE (2012) de Berthomieu,
Bakardhzieva, Abouli, Benslimane, Bentahar, Essid, Goaied et Lankaoui sur
l'Egypte, le Maroc et la Tunisie. Des investigations empiriques ont
été menées en trois étapes, d'abord sur large panel
de pays en développement, ensuite sur un panel composé uniquement
des pays du Moyen-Orient et Afrique du Nord et finalement en séries
temporelles, pays par pays, sur les trois économistes. Ces recherches
parviennent à ressortir le lien positif en te PIB par tête et
l'emploi, ainsi qu'un lien entre celui-ci et l'ouverture vers
l'extérieur. Mais l'intensité de ces liens
d'élasticité, mesurée dans leurs tests
économétriques, est faible, pour la plupart de ces liens.
Swane et Vistrand (2006) ont examiné la relation entre
PIB et l'emploi en Suède, en utilisant le rapport emploi-population
comme mesure de l'étendu de création d'emplois. Ils observent une
relation significative et positive entre le PIB et la croissance de l'emploi.
Cette conclusion soutient le volet théorique suggérant que la
relation positive entre PIB et l'emploi est normale et que tout rapport de la
croissance sans emploi pourrait être une déviation temporaire. Il
faut cependant une suggestion utile pour des recherches sur la relation de
causalité entre emploi et croissance.
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