La réduction de la survenance
d'évènements indésirables sur nous chantiers contribuerait
à faire diminuer le nombre d'accident avec arrêt suite aux
évènements graves d'une part et d'autre part à faire
plonger les indicateurs vers le bas (ce qui est bien entendu l'objectif.).
y' Il faudrait que chaque début de semaine, les chefs
de centre ou autres responsables, briffent les compagnons, en leur rappelant
les principaux risques qu'ils encourent, surtout le lundi à la sortie du
week-end, où l'attention est relâchée et que, la plus part
des gens ont du mal à trouver le « bon rythme » ; on pourrait
dire qu'ils sont dans un état de « sommeil éveillé
».
y' Surveiller plus précisément les
«accidents du lundi» en essayant de voir si l'activité du
week-end n'aurait pas été un facteur déclencheur.
y' Il faudrait une vigilance particulière sur les
populations à risque, les plus jeunes notamment ceux dont l'âge se
situe entre 20 et 29 ans (au centre de 36,75 % des évènements)
y' En ce qui concerne les horaires où il a
été observé le plus d'évènements
indésirables, serait il possible d'aménager des pauses pour les
compagnons aux environs de 10h et de 15h, comme cela se passe au niveau de la
direction régionale ? Car le fort taux d'évènements
enregistrés à ces horaires, nous pousse à penser qu'il y
aurait peut être une baisse de vigilance aux alentours de ces heures
suite à des efforts intenses effectués par les compagnons. Un
arrêt momentané (coupure) à ces heures, permettrait
à ceux-ci de récupérer déjà physiquement et
cela leur permettrait de retrouver un moment de lucidité. Les pauses
pendant les heures de travail constituent une exigence
physiologique, car le corps après avoir été
sollicité de façon continue et intense, demande un temps de repos
et de récupération ...surtout dans les travaux publics où
l'activité est parfois physique.
y' Pour ce qui est de l'ancienneté dans l'entreprise
(où il a été observé que ce sont encore les plus
jeunes dans cette catégorie qui forment l'essentiel de la population
à risque), nous pensons qu'il faudrait développer au sein des
équipes, un système de parrainage des nouveaux venus par les plus
anciens. Ces derniers auront pour principale responsabilité de les aider
à se faire respecter et accepter par le groupe, de les aider à
s'intégrer tout en leur faisant comprendre, qu'il n'est nullement
nécessaire pour eux, de jouer aux « indiens »
c'est-à-dire, prendre des risques à tout va pour démontrer
leur professionnalisme. Ces parrains devraient avoir pour mission aussi de leur
présenter l'entreprise et son fonctionnement. Car, nous pensons que dans
une démarche intégrée de maîtrise des risques sur
les chantiers, il faudrait bien que les nouvelles recrues soient mises dans un
climat de confiance. Ce qui les aiderait à ne pas douter d'eux, de
travailler plus sereinement dans une atmosphère conviviale et ainsi cela
réduirait les risques liés à la survenance du stress qui
lui-même, découlerait d'un isolement ou d'une discrimination
visant à la mise en l'écart du nouveau compagnon ; ce qui
l'exposerait davantage aux accidents.
Quant on sait que le travail sur le chantier est parfois
très pénible et potentiellement très risqué, un
facteur défavorable de plus, tels que ceux cités plus hauts, ne
contribuerait qu'à envenimer la situation, à la compliquer.
Ainsi, la porte aux risques serait grande ouverte.
Le parrain devrait considérer la nouvelle recrue, non
pas comme un « adversaire » ou quelqu'un qui chercherait à lui
« voler » son poste, mais plutôt comme un filleul dont il aura
en charge la sécurité et l'intégration dans la
boîte.
y' Nous préconisons la tenue d'un registre des
incidents et accidents bénins, ne nécessitant ni arrêt de
travail ni soin médicaux car, ceux-ci sont mal ou pas du tout connus des
responsables. Pour ce faire, il faudrait mettre à la disposition des
compagnons un registre sur chaque chantier et leur expliquer le bien
fondé qu'il y'a à le renseigner de toute situation apparue sur le
chantier, en terme d'incident ou d'accident sans gravité ou arrêt
de travail.
y' Mettre sur pied une politique de Communication efficace et
efficiente sur les situations dangereuses, et non se contenter de regarder
uniquement les indicateurs taux de fréquence et de gravité.
Développer des campagnes de prévention ciblées.
y' Améliorer l'appropriation des risques par les
acteurs5 en :
» les associant systématiquement à l'analyse
des risques de leur poste de travail et de leur
activité, des accidents et quasi-accidents dont ils sont
témoins ;
» organisant la remontée des signaux
précurseurs et anormalités. Ce point est assez sensible
car il faudrait amener les acteurs à jouer le jeu sans
risque d'être sanctionner ;
» faisant connaître les risques liés à
l'activité et au lieu ;
» faisant connaître et en discutant des accidents
survenus « ici et ailleurs » ;
» les sensibilisant à l'encadrement de
proximité.
y' Le retour d'expérience (REX) est un atout
considérable qui nous permettra au vu de ce qui s'est passé chez
nous où ailleurs dans le Groupe, en termes d'accidents et d'incidents,
de communiquer sur ces faits et anticiper ainsi sur les
évènements. Le type de Rex à réaliser
dépendra de deux facteurs à savoir, la gravité
réelle ou potentielle de l'évènement et la
nouveauté de cet évènement.
5 Cours Mines-Paritech 2009 «J.L WYBO »
Si la gravité est faible fiche incident.
Si la gravité est moyenne note de synthèse
d'évènement.
Si la gravité est forte Rapport de gestion
d'évènement.
Nous ajouterons qu'à chaque fin de chaque chantier, il
faudrait que, les compagnons accompagnés de leurs responsables
hiérarchiques (chef de chantier et conducteur de travaux), sous
l'encadrement de l'ingénieur sécurité passent en revue
tous les incidents et accidents (s'il y'en a eu) survenus pendant la phase
d'exécution du chantier. Cela permettrait de dégager des
enseignements et d'en retirer tous les bénéfices. Ceci s'inscrit
dans une démarche d'amélioration continue.
Dans tous les cas, une communication systématique sur
les évènements serait nécessaire dans ce processus de
maîtrise des risques. Le Rex doit être cet outil qui nous permettra
d'analyser les évènements survenus, de tirer des enseignements et
d'entreprendre des actions afin que ceux-ci ne se reproduisent plus. Le retour
d'expérience est donc un processus qui contribuerait à la
maîtrise des risques.
y' Une veille stratégique en matière de
sécurité devrait être mise sur pied. Elle consisterait
à analyser les accidents qui se sont passés dans des entreprises
concurrentes, d'en tirer toutes les conséquences et de les faire
partager à tous les compagnons. Tout ceci nous permettra de mettre sur
pied une culture de sécurité basée en fait sur
l'anticipation et l'échange d'information ; l'anticipation qui est une
aide majeure à l'adaptation.
Grace à l'anticipation,
- Beaucoup de problèmes sont imaginés et
résolus virtuellement avant d'exister; si
aucune solution facile n'existe, ils donneront lieu à
des stratégies d'évitement. - L'anticipation peut prendre des
formes multiples symboliques et sub-symboliques
(systèmes d'attente)
y' Sur le plan organisationnel, il faudrait que l'entreprise
mettent sur pied systématiquement une définition de fonction et
des fiches de postes pour les opérationnels. Cette définition de
fonction et fiches de postes accompagneront et complèterons la fiche
d'accueil déjà existante.
y' Il serait judicieux de planifier à l'avance des
causeries sécurité ou « point sécurité ».
Un point sécurité a pour objectif de sensibiliser le personnel et
éventuellement le former. Il doit être interactif ; chaque
participant doit y apporter sa contribution. Les idées émises par
les uns et les autres doivent être prises en compte, débattues et
un consensus doit être trouvé avec l'assistance afin de
dégager les idées intéressantes et les actions pertinentes
à mettre en place. Pour aller jusqu'au bout de notre démarche qui
est l'adhésion du personnel « aux actions de sécurité
et de santé », nous recommandons fortement que des comptes rendus
des points sécurité soient rédigés de façon
précise et qu'une large diffusion en soit faite auprès des
acteurs présents ou absents et auprès des personnes
concernées par le thème. Et les informations recueillies à
l'occasion peuvent être exploitées lors de la revue de
direction.
y' Il faudrait que les mois de juin et juillet qui
précèdent les vacances et le mois de septembre qui en est le
retour soient mis en vigilance. L'organisation du travail ici reste la
donnée fondamentale. En effet, il faudrait organiser le travail de
façon à ne pas se retrouver en train de mettre les compagnons
sous pression. Il faudrait faire preuve autant que faire cela se peut d'une
planification temporelle des nos chantiers de manière à
éviter de se retrouver en train de courir en dernière minute et
exposer ainsi la santé et la sécurité des compagnons. Pour
le retour des vacances (septembre), nous préconisons que la reprise se
fasse de manière progressive car, très souvent du retour de
vacances on a parfois la flemme. A l'exemple d'un
sportif qui revient de congés ou de blessure, il y a
toujours un temps de remise en condition. Nous pensons qu'un temps de remise en
condition serait nécessaire pour nos compagnons qui reviennent de
congés.