Incidence de la politique monétaire sur la croissance en république démocratique du Congo de 2003 à 2018.par Shadrack Mashala Université de Lubumbashi - Licence en économiie monétaire 2019 |
3.3.2. CAUSALITELa causalité a été introduite dans l' analyse économétrique par Wiener (1956) et Granger (1969). À l'origine, on retrouve la formalisation de la notion de causalité en physique, notamment dans les travaux d' Isaac Newton sur la force motrice (cause) et le changement de mouvement (effet). Dans ce cas, la notion de causalité traduit un principe d'après lequel si un phénomène est la cause d'un autre phénomène, nommé "effet", alors ce dernier ne peut pas précéder la cause. Cependant, sa définition conceptuelle remonte aux discours d' Aristote ou de David Hume. Transposée en économie, la notion de causalité revêt une connotation technique spécifique. En effet, si une variable causait une autre variable, alors nécessairement les deux variables doivent être corrélées. À l'inverse, il ne suffit pas que deux variables soient corrélées, pour qu'il y ait causalité (corrélation n'est pas causalité).Toutefois, l'idée de base de la causalité au sens de Granger est qu'une série temporelle x1, t causerait une autre série x2, t lorsque la connaissance du passé de x1, t entraîne une prévision distincte de celle fondée uniquement sur le passé de x2, t. Autrement dit, une série chronologique x1, t cause au sens de Granger une autre série x2, t, si conditionnée aux valeurs passées de x1, t l'erreur quadratique moyenne de prédiction de x2, t+1 est inférieure par rapport à celle où les informations relatives aux valeurs passées de x1, t étaient omises. Tableau 3-5 causalité au sens de Granger
Source : Auteur (à l'aide d'eviews9) Il ressort du test de causalité au sens de Granger ce qui suit : - Le taux de croissance explique, et est expliqué par la totalité des instruments de la politique monétaire (taux directeur, taux Bon BCC et coefficient de réserve obligatoire) mais il n'est pas expliqué, ni n'explique, le niveau de crédit à l'économie. - Le niveau de crédit accordé à l'économie présente la même situation que le taux de croissance. - Le taux directeur est expliqué par le taux de croissance économique et ce dernier est expliqué à son tour par le taux directeur (présence d' « effet feedback »). Il est également expliqué (le taux directeur) par le taux du Bon BCC et vice-versa. - Le taux du Bon BCC est expliqué par le crédit à l'économie mais ce dernier (le crédit) ne l'explique pas. Par contre il est (taux du Bon BCC) est expliqué par le taux de croissance et vice versa. - Le coefficient de réserve obligatoire explique, et est expliqué par le niveau de crédit accordé à l'économie, il explique également la croissance et le taux directeur. Schématiquement, ces liens se traduisent comme suit : Figure 3-4 : Causalité entre variables Le fait que les instruments de la politique monétaire menée par la Banque Centrale du Congo expliquent le taux de croissance du PIB, alors que le niveau ne crédit accordé à l'économie ne l'explique pas, peut sembler anormal. Mais cela pourrait être expliqué par le fait que le niveau de crédit n'explique pas la croissance économique dans le pays, d'autres éléments entrent en compte. Mais le lien de causalité entre le taux directeur, le taux du Bon BCC et le coefficient de réserve obligatoire peut s'expliquer par le fait que la BCC adapte sa politique monétaire en fonction du taux de croissance. Dans ce cas, il sera primordial de tenir compte du temps de réaction de différentes variables en ce qui concerne leurs causalités pour mieux cerner leurs relations. |
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