3.3. CORRELATION ET CAUSALITE
3.3.1. CORRELATION
En probabilités et en statistique, la
corrélation entre plusieurs variables aléatoires ou statistiques
est une notion de liaison qui contredit leur indépendance. Cette
corrélation est très souvent réduite à la
corrélation linéaire entre variables quantitatives,
c'est-à-dire l'ajustement d'une variable par rapport à l'autre
par une relation affine obtenue par régression linéaire. Pour
cela, on calcule un coefficient de corrélation linéaire quotient
de leur covariance par le produit de leurs écarts types. Son signe
indique si des valeurs plus hautes de l'unecorrespondent en moyenne à
des valeurs plus hautes ou plus basses pour l'autre.
La valeur absolue du coefficient, toujours comprise entre 0 et
1, ne mesure pas l'intensité de la liaison mais la
prépondérance de la relation affine sur les variations internes
des variables. Un coefficient nul n'implique pas indépendance, car
d'autres types de corrélation sont possibles.
Le fait que deux variables soient « fortement
corrélées » ne démontre pas qu'il y ait une
relation de causalité entre l'une et l'autre. Le contre-exemple le plus
typique est celui où elles sont en fait liées par une
causalité commune. Cette confusion est connue sous l'expression Cum hoc
ergo propter hoc.
Tableau 3-4 : Matrice des
corrélations entre variables
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CSS
|
LBNBCC
|
LCRED
|
LRO
|
LTXDIR
|
CSS
|
1
|
-0,19543
|
-0,13868
|
-0,30003
|
-0,45328
|
LBNBCC
|
-0,19543
|
1
|
-0,08053
|
0,206941
|
0,749533
|
LCRED
|
-0,13868
|
-0,08053
|
1
|
-0,01511
|
-0,1361
|
LRO
|
-0,30003
|
0,206941
|
-0,01511
|
1
|
0,193135
|
LTXDIR
|
-0,45328
|
0,749533
|
-0,1361
|
0,193135
|
1
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Source : Auteur (à l'aide d'eviews9)
Le tableau ci-dessus dénote une corrélation
négative entre le taux du Bon BCC, le coefficient de réserve
obligatoire, le taux directeur et le niveau de crédit à
l'économie. Cette situation est normale et confirme la théorie,
car l'évolution des taux d'intérêt est en sens inverse du
niveau des crédits à l'économie. La Banque Centrale du
Congo pour réduire ou augmenter le niveau de masse monétaire joue
sur le niveau de ses différents taux d'intérêts,
principalement le taux directeur. C'est ainsi qu'en 2017, pour lutter contre la
forte poussée inflationniste de l'époque, la BCC à
majoré le taux directeur de 7% à 20% et le Bon BCC (à 7
jours) de 4% à 15% dans le but de ponctionner la liquidité et
réduire ainsi la masse monétaire.
Les instruments de la politique monétaire (de la BCC)
quant à eux, ont une corrélation positive, surtout le taux
directeur et le taux du Bon BCC (cela peut s'expliquer par le fait que les deux
sont des taux à court terme et sont utilisés presque
simultanément à chaque choc économique). Par contre leurs
corrélations avec le taux de croissance économique est
négative, ce qui confirme encore une fois la théorie, du fait que
la demande conditionne la production, si cette dernière diminue, par
exemple suite à une politique monétaire restrictive (hausse du
taux directeur, Bon BCC...), il y a une forte probabilité que le revenu
national soit négativement affecté.
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