2.1.4. L'approche politique, les
conflits dans l'organisation
Pour Proulx (2010, p. 17), chaque individu dans l'organisation
perçoit ses activités comme plus importantes, en
surévaluant ce qu'il fait par rapport à ce que font les autres.
Pour cet auteur, les buts organisationnels émergent de plusieurs
processus de négociation et de luttes pour obtenir une meilleure
position. Ils sont rarement le fruit d'un consensus. Il faut donc discuter et
accepter de faire des compromis. Il s'agit de disposer des stratégies
susceptibles de mobiliser les intérêts des uns et des autres
à l'atteinte des résultats.
2.1.5. L'approche structurelle,
la vision rationnelle
Selon l'approche structurelle de Bolman et Deal (1984), nous
vivons dans le monde de la logique et il y a des besoins qui sont
éprouvés par des clients. Il faut leur offrir des produits et des
services pour combler leurs besoins. Donc, les organisations existent pour
atteindre des résultats, et si elles n'y arrivent, elles devront
disparaître (Proulx, 2010, p. 14). Ainsi, pour travailler efficacement,
il faut minimiser les préférences personnelles à l'aide
des normes rationnelles et avoir une structure qui s'adapte continuellement
à son environnement pour survivre (Proulx, 2010, p. 14). La
coordination, le contrôle, la satisfaction des clientsreprésentent
les qualités de ce modèle (Proulx, 2010, p. 15).
Pour une efficacité structurelle, il faut
obligatoirement une meilleure coordination des actions. Henri Fayol (1916)
considère la « coordination » comme une tâche
essentielle dans l'administration (Bélanger et Mercier, 2006, p. 58).
Selon Fayol, « coordonner, c'est relier, unir, harmoniser tous les
actes et tous les efforts » (Bélanger et Mercier, 2006, p.
88). D'après Mintzberg (2004 cité par Proulx, 2010, p. 119),
toute activité humaine donne naissance à deux besoins
fondamentaux contradictoires : la division des tâches et la
coordination de ces tâches pour une action collective. À cet
effet, il distingue cinq mécanismes de coordination : l'ajustement
mutuel, la supervision directe, la standardisation du travail ou des
procédés, la standardisation des résultats ou produits, la
standardisation des qualifications et des normes (Proulx, 2010, p.
120-122 ; Sadli, 2014, p. 6). Ces mécanismes coexistent ensemble
dans l'organisation. Chaque mécanisme prédomine dans
l'organisation selon le type de structure dans lequel il est
déployé (Proulx, 2010, p. 123).Sadli postule qu'une meilleure
coordination dépend de la structure, celle-ci dépendant à
son tour de la stratégie de l'organisation (2014, p. 7).
La force de l'approche rationnelle est d'avoir
prédéterminé les actions dans l'organisation. Les
rôles et les comportements sont connus à l'avance. C'est ce qui
limite au même moment son efficacité en ce sens qu'elle accorde
peu d'importance à la présence des éléments
informels dans l'organisation (Proulx, 2010, p. 114).Sa vision
réductionniste ne lui permet pas de tenir compte du rôle important
que peut jouer l'environnement dans le fonctionnement de l'organisation
(Salambéré, 2017, p. 10).
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