II.3. EVOLUTION DE L'ACTIVITE DE PRODUCTION
II.3.1. Evolution du PIB
Partant de l'évolution de l'économie Congolaise
dans les années 90 relève les traits ci-après : (i)-la
taille de l'économie est revenue à son niveau de 1958, alors que
la population est passée de 2,9 fois plus nombreuse et que la structure
de l'économie n'a pas changé (KWESELE, 2015). L'économie
s'est vue contrainte de se replier sur des activités de subsistance et
des activités non structurées; (ii) - une urbanisation croissante
et anarchique, une mauvaise qualité des infrastructures de transports et
l'insuffisance des investissements; (iii)-une économie
démonétisée et des marchés des capitaux comme ceux
de change ne fonctionnant
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presque plus qu'à des fins spéculatives (de 28%
du PIB en 1958); la masse monétaire au sens large n'était plus
que d'environ 9% en 1988-1989 et 1,4 % en 1993; (iv)- un recours accru à
la création monétaire pour financer les déficits
budgétaires croissants.
La RDC donc vécu une situation autre que celle qui a
prévalu dans la plupart des Etats moins avancés du globe, qui ont
vu leur croissance connaître un essor dans la moitié des
années 90 avec un pic de 6% atteint en 1995 par certains d'entre eux. A
la lumière de ce lissage, il ressort que les différents secteurs
concourant à la formation du PIB de la RDC connaissent un recul sensible
entre 1990 et 1996 à raison de -24,6% et -56,1%, respectivement pour le
secteur des biens et des services (Banque Mondiale, 2005).
L'extraction minière et métallurgique
pratiquée par les entreprises publiques comme la GCM, la Miba et la
Sodimico est restée marquée par des multiples difficultés
d'ordre technique et financier. L'industrie manufacturière a, elle
aussi, connu une évolution négative à cause de la
faiblesse du pouvoir d'achat des ménages et des difficultés
d'approvisionnement de ces industries en matières premières. Le
secteur du bâtiment et de travaux publics ainsi que le secteur des
services ont connu les mêmes difficultés et leurs
évolutions ont été négatives durant la
période allant de 1990 à 1995. (BAD, 2011) «
L'activité de production a été caractérisée
par une atonie d'une telle ampleur que le PIB réel a été
régulièrement en régression. Entre 1990 et 1999, cet
agrégat a ainsi baissé d'environ 52 % pendant que la population
s'est accrue de près de 35,0 % entraînant un recul de la
consommation des ménages ; avec une chute de 23,0 % de son niveau de
1990. Le taux moyen annuel d'accroissement démographique s'est
établi à 3,4 % alors que le taux de la croissance
économique a baissé au rythme de 7,0 % par an. Par ailleurs, la
consommation publique a enregistré un recul cumulé de 45,0 % sur
la même période ». (BCC, 2001).
Selon les deuxièmes estimations de la Banque Centrale
du Congo fondées les réalisations de production à fin juin
2008, la croissance en rythme annuel pourrait s'établir à 12 %
pour l'ensemble de l'année 2008. Comparativement
au profil de croissance observé au premier trimestre,
cette évolution est expliquée à la fois par les facteurs
de l'offre et de la demande.
En effet, du côté de l'offre ce ralentissement
est imputable notamment à l'atonie affichée par la branche de la
production et distribution d'électricité et d'eau qui est
à l'origine du ralentissement de l'activité des industries
manufacturières.
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Du côté de la demande, ce ralentissement
résulte de l'inscription dans la durée de la crise alimentaire et
de la tendance haussière des prix des produits pétroliers qui ont
contribué à déprimer la consommation des particuliers.
Tableau N°3 : Taux de croissance du PIB réel
et du revenu par tête
Source : Statistiques Economiques, Direction des Etudes, Banque
Centrale du Congo. 2001-2008
La croissance demeure robuste dans la mesure où elle a
favorisé une augmentation du revenu réel par tête de 6,3 %
contre 3,2 % une année auparavant.
La croissance demeure robuste dans la mesure où elle a
favorisé une augmentation du revenu réel par tête de 6,3
contre 3,2% une année auparavant. Globalement les secteurs primaire,
secondaire et tertiaire ont contribués positivement dans la formation du
PIB. En effet les branches d'extractions minières, de la construction,
du commerce des gros et de détaille ainsi que l'agriculture ont
joués un rôle moteur dans cette croissance avec des contributions
de 29,4% ; 20,3% et 12,3% respectivement.
Cependant, à cette évolution favorable, il sied
d'évoquer un léger ralentissement afficher par les industries
manufacturières dont la progression de la valeur ajoutée a
été de 4,0 contre 4,2% lors des estimations du trimestre 2008
ainsi que la faiblesse qui continue à marquer la branche de la
production et distribution d'eau et électricité avec une
contribution négative de 0,1%. Cette situation est imputable
principalement à cause des coûts d'exploitations
élevés et de la vétusté de l'outil de
production.
Source : Nous-mêmes sur base des données
brutes/direction des études banque centrale du Congo, 2008.
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Graphique N°10 : Croissance économique et
revenu réel par habitant en réel
Source : statistiques économiques, direction des
études, Banque centrale du Congo, 2001-2008.
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