II.2.2. Balance des paiements et les Investissements
Directs Etrangers
la RDC a connu une baisse très sensible de la formation
brute du capital fixe qui, en 1990 représentait 10,8% du PI3 alors
qu'elle a connu en moyenne entre 1991 et 1995 une chute de 7% contre un niveau
supposé optimal pour la relance de la croissance estimée à
18%. Le rétrécissement des investissements trouve sa raison dans
la faiblesse de l'épargne intérieure dont la moyenne entre 1992
et 1999 est d'environ 7% du PI3. L'environnement macroéconomique de la
période sous étude reflète un climat défavorable
à l'attrait d'IDE. Ce dernier ne représente que 2,1% du PIB et
1,6% de la formation brute de capital fixe, MWANIA (2010). L'afflux des IDE en
RDC avant les années 90 était élevé et contribuait
significativement à la croissance économique et à la
diminution du taux de chômage, mais fort
67
malheureusement le mauvais climat politique et autres facteurs
n'ont pas permis l'épanouissement de l'IDE et constituent ainsi un
frein.
Du point de vue de l'échange international,
l'économie congolaise est restée extravertie. Les exportations,
essentiellement minières, donnent des recettes qui ne couvrent pas du
tout les dépenses d'importations. Elles sont de 63% durant toute la
décennie 1990 et représentent un chiffre d'affaires de 2,4
milliards d'USD en 1990 et 1,5 milliards en 1998. Cette chute des exportations
est la résultante de la faiblesse de la compétitivité de
produits d'exportation sur le marché international et de
l'évolution défavorable des termes de l'échange. Par
contre, la RDC importe un volume important des produits alimentaires,
d'intrants et autres équipements, ce qui constitue une sortie des
devises du pays et provoque ainsi un déficit de la Balance des
Paiements. L'augmentation de la dette extérieure a été
justifiée par la mauvaise orientation des investissements, dont
plusieurs, qualifiés d'éléphants blancs et
réalisé avec l'appui financier extérieur n'ont
apportés que des fonds insuffisants nécessaires au remboursement
de la dette. A l'expiration des échéances, le pays était
amené à négocier pour obtenir des accords de «
rééchelonnement » et de consolidation, entraînant
ainsi la capitalisation des arriérés à des taux
d'intérêt relativement élevés.
Les années 1990 présentent en
général, une situation économique en dégradation,
un environnement macroéconomique malsain préjudiciable à
la relance des activités économique. Le constat est que la
Balance générale des paiements a enregistré un
déficit de 826 millions de DTS et le déficit s'élevait
à 224,9 millions de DTS. Il ressort une amélioration des
paiements extérieurs par rapport à l'année
précédente, suite à l'accumulation des
arriérés de paiements extérieurs et la diminution des
importations. Les composantes de la Balance des Paiements en
général ont subi des modifications atténuantes au niveau
du dégagement de leurs soldes, comme, notamment, le solde négatif
de la balance des services qui, grâce à l'accumulation des
arriérés des paiements extérieurs a compensé tant
soit peu l'aggravation du déficit des balances commerciales, des
capitaux et des transferts unilatéraux.
L'environnement économique international resté
défavorable face aux activités de relance, est marqué par
une contraction sensible des exportations et importations. La RDC a
continué à être dans un état de déconnexion
avec les financements extérieurs. L'absence d'un programme avec le FMI
et le non-respect des délais de remboursement des engagements vis-
à- vis des bailleurs de fonds internationaux, ont été
autant des facteurs explicatifs de l'aspect déficitaire de la Balance
générale des paiements et celle des capitaux en particulier.
Mais, avec la reprise des programmes du FMI et la Banque Mondiale, le solde
extérieur a connu une nette amélioration
68
et aussi suite aux mesures d'accompagnement des reformes des
autorités politiques et monétaires.
L'AJUSTEMENT DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE
1998
Le monde monétaire et ses événements ont
leurs réalités dont il faut maitrise, l'atmosphère
d'ignorance sur les influences véritables qui le gouvernent par rapport
au monde réel ne peut être que des préjugés relatifs
à la spéculation, d'où on a évité de faire
la confusion sur les causes véritables qui déterminent finalement
la valeur des monnaies. La richesse d'un pays et sa balance commerciale bien
tenue peuvent permettre à un gouvernement de poursuivre une politique
monétaire saine dont les déterminants peuvent être la
quantité de monnaie à mettre en circulation et le pouvoir d'achat
à conserver grâce à la production, les deux
paramètres étant soutenus par la bonne gestion des charges de la
politique budgétaire et la confiance à devoir à la monnaie
par les utilisateurs.En effet, la monnaie domestique joue un rôle
très capital et déterminant dans le constructivisme tant
économique qu'institutionnel d'un pays. A partir de 1998, avec la note
du passage du pays du capitalisme vers l'économie sociale du
marché, la monnaie fut perçue comme l'une des variables
principales du changement de système. Elle avait été prise
comme sujet du changement, dans le sens où elle véhicule des
normes dont on escompte qu'elles façonneront les nouvelles relations
économiques, conformément aux successions de systèmes
ayant été en cours d'édification.
Mais cette monnaie structurante est également une
monnaie structurée. Pour que la monnaie produise tous ses effets au
service du nouveau système, il faut qu'elle soit adéquatement
organisée au sein d'institutions spécifiques, cohérentes
avec ledit système mis en place. Autrement dit, la monnaie, en ses
institutions, est aussi l'objet du changement de système. Les
transitions et les grandes périodes républicaines de la RDC ont
donc été ainsi marquées respectivement par des
réformes monétaires de grande ampleur pendant la période
1960-1998. La dernière réforme de juin 1998, marque la fin de la
deuxième République et le début d'une nouvelle
configuration politique et économique. La réforme
monétaire de juin 1998 a été réalisée dans
un contexte de crise et de grave déséquilibre économique.
Ce marasme qui a pénalisé et désarticulé toute
l'activité économique Congolaise s'est exprimé vers les
années 1990 par l'aggravation considérable des indicateurs
macroéconomiques, la suspension brusque des programmes d'aides par les
partenaires occidentaux, ainsi que la diminution sensible de la production
minière, principale source de devises du pays et pilier de financement
du budget de l'Etat.
69
Dans le souci de mettre fin au désordre
économique et monétaire qui avait provoqué une forte
inflation en RDC, les pouvoirs publics responsables des orientations
générales de la politique économique du pays avaient
piloté une réforme qui devrait éviter au pays de sombrer
dans le chaos et la pauvreté perçus comme facteurs de crise et de
troubles. Cette réforme s'est inscrite dans une politique de
redressement du pays après la guerre dite de libération et avait
abouti à la création par la BCC des nouveaux signes
monétaires et au changement du nom du pays, KABUYA (2002). Certes,
l'émission de monnaie tout comme sa suppression a pour principal
objectif d'ajuster la demande globale de la consommation à l'offre
globale de la production, à prix constant et à vitesse de
circulation égale, autrement dit, il s'agit bien des objectifs ultimes
de régulation macroéconomiques, alors que l'offre et la demande
de crédits bancaires ont des objectifs commerciaux et
microéconomiques. L'on comprend aisément que la BCC en tant
qu'agent principal de la politique monétaire et émettrice a une
fonction publique, non seulement de régulation en terme d'approche
macroéconomique, mais aussi et surtout celle d'établir un contrat
collectif résultant de justice distributive, TSHUNZA (2005).
Dans son évolution, la politique monétaire
congolaise a connu plusieurs orientations compte tenu des objectifs
spécifiques, définis par les autorités monétaires,
suivant les périodes et selon le besoin jugé utile par le
programme économique du gouvernement. La lutte contre l'inflation est la
cible principale de cette politique au Congo, accompagnée de plusieurs
mesures et ajustements monétaires qui ont caractérisé sa
mise en application. Le cadre d'analyse de cette politique précise
clairement comme objectif l'obtention ou le maintien stable du niveau
général des prix à travers diverses réformes et
ajustements monétaires, la maîtrise de la compatibilité
entre l'offre et la demande des liquidités reste au coeur du
raisonnement des autorités monétaires. Tout ajustement
monétaire passe par plusieurs variables dont on doit tenir compte dans
la définition des objectifs de la politique monétaire congolaise.
Il s'agit : de la gestion des finances publiques, l'évolution du solde
de la Balance des Paiements, du secteur réel et du secteur
monétaire. Ajoutons en outre, que l'évolution de la politique
monétaire congolaise a été marquée par plusieurs
réformes monétaires et autres mesures d'ajustements
économiques et financiers dont l'application pratique a
été rendue difficile par la mauvaise gestion des finances
publiques, particulièrement par la monétisation du déficit
budgétaire. Ces facteurs ci-haut constituent en quelques sortes, le
reflet d'une insuffisance manifeste des processus des réformes et d'une
morosité du contexte macroéconomique congolais, qui traduit
l'indiscipline des acteurs du pouvoir public dans la gestion économique
des finances publiques et la faible mobilisation et l'allocation inefficace des
ressources financières de l'Etat. Or,
70
d'après les mécanismes des transmissions
monétaires, tout financement monétaire sans couverture
préalable de la production ou des réserves en devises
étrangères a comme effet l'exacerbation des pressions
inflationnistes dont la manifestation est la hausse
généralisée du niveau général des prix.
« La RDC a connu depuis plusieurs années, une
expérience hyper inflationniste sans précédent. Les causes
de cette situation étaient, d'une part, le manque de discipline
budgétaire au niveau du gouvernement et d'autre part, l'absence
d'autonomie de la Banque Centrale vis-à-vis des pouvoirs publics dans un
environnement caractérisé par l'absence totale des institutions
» (Tshiani, 2010). Afin d'appréhender concrètement
l'évolution de la politique monétaire, nous allons examiner les
mesures de la réforme monétaire de 1998. Les réformes
monétaires en RDC se matérialisent sous forme des mesures
d'ajustement et assainissement du secteur économique et financier dont
les repères restent les paramètres monétaires. Selon les
variétés des mesures monétaires connues et
expérimentées en RDC, toutes les opérations des
réformes monétaires ont été menées en
poursuivant les traits caractéristiques communs ci-après : La
modification de la parité interne et externe de la monnaie locale;
l'émission des nouveaux signes monétaires et leur mise en
circulation dans l'économie; la stérilisation par retrait total
ou partiel des coupures monétaires existantes dans l'économie
avec ou sans remplacement; le gel périodique, voire parfois
définitif des moyens de paiement existant dans l'économie.
« En effet, Les indicateurs macro-économiques des
dix dernières années attestent que l'économie congolaise
ploie sous l'effet des déséquilibres fondamentaux, en
dépit de diverses mesures de redressement mises en oeuvre » (BCC,
2010). En résumé, deux raisons majeures justifient les
opérations des réformes monétaires en RDC,
premièrement, celle d'ordre économique tandis que la seconde est
celle d'ordre politique. Il convient de rappeler qu'à la suite des
déséquilibres persistants des secteurs de l'économie
réelle, des finances publiques et des relations extérieures, la
monnaie nationale a connu après chaque réforme monétaire
un effondrement de ses fonctions traditionnelles en l'occurrence celles
d'étalon de valeur, d'intermédiaire des échanges et
d'instruments d'épargne. De 1990 à 1997, la
dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux principales
devises étrangères a été importante,
s'élevant en moyenne à 95 % par an. De ce fait, l'économie
du pays a vécu une hyperinflation et une dollarisation excessive induite
par cette situation. Ainsi la banque centrale a perdu l'essentiel de son
influence sur la conduite de la politique monétaire, c'est pourquoi il
s'est avéré impérieux
71
de procéder à la réforme monétaire
comme moyen de stabiliser et de relancer l'activité économique en
RDC.
LES EFFETS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE CONGOLAISE DE
2014 À 2018 La politique monétaire menée
jusque-là par la banque centrale du Congo, laisse présager une
conclusion plus ou moins discutable des objectifs fixés en termes
d'expansion monétaire, d'inflation et du taux de
change.(25)
A l'aube de la fin de la dernière décennie
l'évaluation préliminaire du cadre de pilotage de la politique
monétaire a révélé que les disponibilités
monétaires et la masse monétaire au sens large se sont
chiffrés respectivement à 207.876 millions de franc congolais
pour la seconde à fin décembre 2014 contre 211.983 millions et
436.922 millions de francs à fin décembre 2013 respectivement
pour les deux agrégats. Soit une diminution de 1,99% des
disponibilités monétaires et un accroissement de la masse
monétaire de 20,11% entre décembre 2013 et fin décembre
2014.
En outre les réserves internationales ont connus un
recul considérable en 2016. En effet entre décembre 2015 et
Décembre 2016 elles sont passées de 1 403,58 milliards de USD
à 852,38 million de USD. Cette situation est tributaire principalement
d'une part de la politique de change active menée par la BCC et d'autre
part de la baisse des rentrées en devise suite au maintien à des
niveaux bas des cours de matières premières et à la mise
en application depuis janvier 2014 de la mesure de dédollarisation
relative aux paiements des charges fiscales des miniers et pétroliers
producteurs en monnaie nationales.
A fin décembre 2016 les taux de changes se sont
situées à 1.215,59 CDF et 1.269,13 CDF le dollar américain
respectivement à l'indicatif et au parallèle en moyenne venant de
927,92 CDF et 942,13 DCF à fin décembre 2015.
Au cours des années 2017-2018 le marché de
changes continue d'accuser une stabilité sur ses deux segments.
25 JANVIER EGUARA NYADRI et MEDARD NGUBA MUNDALA :
Analyse du cadre de pilotage de la politique monétaire en RDC,
faculté des sciences Économiques et de Gestion université
de Kisangani RDC Congo, la politique monétaire est l'un des moyens
d'intervention les plus utilisés par les pouvoir publics dans la vie
économique des nations. Ce papier montre en effet comment cette
politique en RDC contribue à la stabilité de la consolidation du
cadre macroéconomie en dépit des nombres incertitudes qui ont
émaillé l'environnement macroéconomique, financier et les
pressions sur les dépenses publiques.
72
En effet, le taux de change s'est située au 26 octobre
2018 à 1.632,23 DCF et 1.647,33 CDF, le dollar américain,
respectivement à l'interbancaire et au parallèle enregistrant des
dépréciations annuels de 2,48% et 1,94%. S'agissant du secteur
monétaire l'évolution des agrégats monétaires
renseigne une augmentation annuelle de la base monétaire de 24,8%
expliquée par une hausse des avoirs extérieurs nets en
dépits d'un recul des avoirs intérieurs nets. L'encours du bon
BCC s'est maintenu à 18,0 milliards de CDF occasionnant une injection
annuelle de 17,0 milliards. Eu égard à ce qui
précède et compte tenu de l'environnement globalement stable en
terme de perspective de dispositif actuel de la politique monétaire de
la BCC a été maintenu inchangé.
Ainsi deux taux directeurs actuels de la politique
monétaire demeure à 14%. Quant au coefficient de la
réserve obligatoire sur les dépôts en devise à vue
et à terme ils sont maintenus respectivement à 13,0% et 12% et
ceux pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à
terme à 2,0% et 0,0%. Le bon BCC sera éventuellement
utilisé en vue des ajustements urgents de la liquidité. Cette
situation a présenté un tableau paradoxal, une année
auparavant, c'est-à-dire en 2017 laquelle année la monnaie
nationale s'est dépréciée graduellement jusqu'a perdre 78%
de sa valeur au 31 juillet 2017 (1648 CDF/USD) comparativement à sa
valeur au 30 janvier 2015 (925 CDF/USD) cette perte de valeur du CDF s'est
accompagnée d'un faible niveau de l'activité économique,
d'une inflation à la hausse et du désinvestissement dans deux
secteurs d'activités (industries Brassicoles cimenteries).
- Les réserves de change ont connus une baisse
drastique. Elles se sont évaluées à 722,50 millions USD
équivalent à 3,17 semaines d'importations des biens et services
à la fin du mois de juillet 2017.
|