II.2/ Influence
théorique de la dette extérieure sur la balance des transactions
courantes
Le solde du compte courant constitue une mesure
intégrale de l'épargne nationale et peut donc être
utilisé comme indicateur du comportement d'épargne et de
dépense d'un pays (Calderón et al., 2007). Les
informations contenues dans la balance des opérations courantes sont
très utiles pour la projection de la balance des paiements, la
compilation et la mesure du revenu national. La balance des transactions
courantes joue un rôle important dans la formulation des politiques,
l'analyse et les processus décisionnels dans une économie
mondiale de plus en plus interdépendante (Edwards, 2001). Au fil du
temps, plusieurs déterminants potentiels du compte courant ont
été étudiés dans la littérature afin de
découvrir les variables macroéconomiques spécifiques qui
déterminent le comportement du compte courant. Un accent particulier a
été mis sur les facteurs économiques de la gouvernance
comme facteurs explicateurs des déséquilibres de la balance des
transactions courantes. De ce fait, dans cette première sous-section,
nous allons d'une part mettre en évidence l'impact de l'environnement
économique sur la balance courante, et d'autre part, nous analyserons
les effets des réformes économiques.
II.2.1. Incidence de la
solvabilité de ladette extérieure sur ajustement du compte
courant
L'hypothèse du surendettement initialement
examinée par Myers (1977) dépend de la façon dont, si la
dette dépasse la capacité de remboursement de la nation avec une
certaine probabilité plus tard, le service de la dette augmentera
probablement à ce moment-là à mesure que le niveau de
rendement de la nation augmente. De cette façon, une partie des
bénéfices tirés de l'investissement dans l'économie
nationale sera épuisée pour payer les créanciers actuels,
ce qui démoralisera les nouveaux investisseurs étrangers (Chuhan
et al., 1996). Par conséquent, le pays emprunteur n'utilisera
que la moitié de toute augmentation de la production et des
exportations, puisqu'une partie décente de cette augmentation sera
consacrée au service de la dette extérieure. Cela pose un
problème, car si un pays a un nouveau projet d'investissement qui peut
générer une valeur actuelle nette positive, il n'investira pas en
raison d'une situation d'endettement existante et le niveau d'investissement du
pays commencera à diminuer (Muli et Ocharo, 2018).
La présence de ce stock de dettes extérieures
modifie l'incitation du créancier ou du débiteur. Par ailleurs,
l'allégement de la dette extérieure peut donc profiter à
l'un ou l'autre. D'une part, le créancier pourrait être
incité à continuer à prêter afin d'éviter une
perte en pensant que le débiteur améliorera ses conditions
économiques et sera en mesure de rembourser la dette dans un avenir
proche. D'autre part, le débiteur est découragé d'investir
parce qu'il suppose que tous les gains seront imposés pour payer le
prêteur (Muli et Ocharo, 2018). Ainsi, cette théorie implique
qu'une diminution du montant de la dette extérieure entraînera une
augmentation de l'investissement intérieur et une réduction des
dépenses publiques. En effet, une augmentation du niveau des
investissements détériorera la balance des transactions
courantes, tandis qu'une réduction des dépenses publiques
améliorera la balance des transactions courantes (Elbadawi et
al., 1996).
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