II.1.2. Influence de la
soutenabilité de la dette extérieure et équilibre de la
balance commerciale
Le développement financier et le degré
d'ouverture commercial d'un pays sont deux éléments essentiels
pour évaluer la liberté économique. Le premier permet
d'apprécier avec quelle facilité plus ou moins
élevée, les agents économiques accèdent aux
financements. Le second quant à lui, permet de voir si ces agents ont
facilement accès aux marchés étrangers. Il est reconnu
qu'elle soit grande ou minimale, la libéralisation économique
à travers ces deux éléments a une influence sur la balance
commerciale (Ahad, 2017).
Un meilleur système financier permet un meilleur
transfert de fonds entre l'emprunteur et l'épargnant, ce qui offre
également de meilleures chances égales de croissance pour les
PME. Elle entraîne une augmentation des biens intermédiaires qui
entraîne une augmentation de la demande de biens finaux (Shahbaz et
Rahman, 2012). En effet, l'amélioration du secteur industriel permet
d'accroître la production à la fois pour la consommation
intérieure et pour l'exportation (Samba et Yan, 2009). De même, le
système financier développé a un impact positif et
significatif sur la part des exportations plutôt que sur les
importations, ce qui améliore la balance commerciale (Beck, 2002).
Lorsque la réforme du développement financier a lieu, elle
relève le niveau de financement externe des entreprises privées
en présence de l'exécution des contrats et du renforcement du
droit au crédit et par des réformes judiciaires. Une augmentation
du financement extérieur aide un pays à faire face à la
concurrence d'autres pays dont le système financier est moins
développé. Elle entraîne de ce fait un accroissement des
exportations en augmentant la part des exportations, ce qui contribue à
améliorer la balance commerciale (Lein et al, 2003).
La littérature théorique a principalement
développé trois approches pour explorer l'effet de la
libéralisation du commerce sur la balance commerciale d'une
économie, à savoir l'approche par élasticité,
l'approche par absorption et l'approche monétaire. L'approche
fondée sur l'élasticité vise principalement à
étudier les effets de la libéralisation du commerce sur
l'élasticité des prix à l'exportation et à
l'importation. Toutefois, cette approche relègue d'autres aspects de la
libéralisation du commerce qui n'impliquent pas de changements de prix.
Selon l'approche d'absorption, l'effet de la libéralisation du commerce
dépendra de la manière dont le revenu réel sera
affecté par rapport à l'absorption réelle. Enfin, dans
l'approche monétaire, le résultat de la libéralisation du
commerce dépend de la façon dont la demande réelle de
monnaie change par rapport à l'offre réelle (Khan et al.
2017).
L'approche dite « intertemporelle » mise en oeuvre
par Jenkins (1996), est également utilisée pour examiner les
effets des politiques de libéralisation du commerce sur la balance
commerciale. Cette approche explore les impacts intertemporels des changements
transitoires et permanents des droits de douane à l'exportation et
à l'importation sur la balance commerciale. Le principal problème
du modèle intertemporel est qu'il est très sensible aux
hypothèses sous-jacentes. Ostry et Rose (1992) concluent que l'effet de
la libéralisation du commerce sur la balance commerciale est
équivoque, car il dépend du comportement des taux de change, de
la signification des diverses élasticités, du degré de
mobilité des capitaux et du caractère temporaire ou permanent du
choc tarifaire.
Dans cette première sous-section, nous nous sommes
intéressés aux facteurs de l'endettement externe qui peuvent
garantir l'équilibre de la balance commerciale. Or, la dette
extérieure influençant également d'autres aspects de la
stabilité externe, il sera donc question dans la sous-section suivante
de montrer en quoi celle-ci peut être source d'amélioration de la
balance des transactions courantes.
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