SECTION II : ANALYSE
THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE LA DETTE EXTERIEURE ET LA STABILITE ECONOMIQUE
EXTERNE
Cette deuxième section s'articulera autour de deux
principaux points. Dans un premier temps, nous analyserons les effets de la
dette extérieure sur la balance commerciale. Dans un second temps, il
sera question pour nous de présenter l'influence de la dette
extérieure sur la balance des transactions courantes.
II.1/ Influence
théorique de la dette extérieure sur la balance commerciale
L'assainissement de l'environnement économique est
nécessaire pour les échanges commerciaux. Cela permet en effet
d'avoir une meilleure lisibilité des contraintes entourant ces
transactions. Du côté de l'Etat, un environnement
économique plus sain permet l'allocation des ressources publiques de
manière plus efficiente et de les concentrer vers les secteurs
clés de l'économie. Concrètement, il est question dans ce
premier volet de montrer l'importance de la solvabilité et la
soutenabilité de la dette extérieure l'équilibrede la
balance commerciale.
II.1.1. Influence de la
solvabilité de la dette extérieure et équilibre de la
balance commerciale
Le lien entre l'endettement externe et l'état de la
balance commerciale a beaucoup retenu l'attention des chercheurs ces
dernières années. Un volet de la littérature s'est
concentré sur la relation entre le déficit budgétaire et
le déficit commercial dans les modèles où
l'équivalence ricardienne se décompose (Frenkel et Razin, 1996).
D'autres économistes ont étudié l'ajustement des comptes
extérieurs aux fluctuations de la consommation publique dans des
modèles où la production est exogène et les
réactions de la consommation privée sont
déterminées de façon optimale (Sachs, 1982).
La macroéconomie keynésienne classique postule
que le déficit commercial est une fonction positive du déficit
budgétaire. Autrement dit, une augmentation du déficit du secteur
public entraînera un déficit commercial et un excédent
budgétaire améliorera la balance commerciale. En effet, lorsque
le revenu intérieur augmente, cela encourage les importations et
réduit éventuellement l'excédent de la balance
commerciale. Par conséquent, les déficits du secteur public et du
secteur extérieur deviennent jumeaux (Onafowora et Owoye, 2006).
En outre, le modèle keynésien
d'économie ouverte indique qu'une augmentation du déficit
budgétaire entraine une augmentation de la demande globale et des taux
d'intérêt réels intérieurs. Les taux
d'intérêt élevés entrainent à leur tour des
entrées nettes de capitaux et se traduisent par une appréciation
de la monnaie nationale. A cet effet, une valeur plus élevée de
la monnaie nationale a alors un effet défavorable sur les exportations
nettes, ce qui entraînera une détérioration de la balance
commerciale (Bshir, Miskeen et Asrafuzzaman, 2013).
L'hypothèse d'équivalence
ricardienne, d'autre part, affirme l'absence de toute relation entre les
déficits budgétaires et les déficits commerciaux. Selon
cette approche, un déficit budgétaire courant financé par
une réduction d'impôt et des ventes d'obligations serait
perçu par les particuliers comme un passif d'impôt futur pour
assurer le service et rembourser la dette accrue. En effet, l'augmentation de
la demande globale résultant d'une hausse des dépenses publiques
déficitaires sera compensée par une diminution de la demande
globale en raison de la baisse des dépenses du secteur privé. Par
conséquent, il n'y aura pas de variation nette de la demande globale.
Etant donné que les variations des dépenses publiques
déficitaires n'ont aucun effet net sur la demande globale ou la demande
excédentaire de crédit, les déficits budgétaires ne
devraient donc pas être corrélés avec le déficit
commercial (Sachs et Lorraine, 1993).
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