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la dette extérieure favorise-t-elle la performance économique en Afrique subsaharienne ?


par Landry Arnold YOUBI POUEPI
Université de Yaoundé II - Master II PTCI 2018
  

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II.2.2. Effets de la soutenabilité de la dette extérieure et ajustement du compte courant

Selon Calderón et al. (2007), la question de savoir si le déficit du compte courant est bénéfique ou nuisible à l'économie dépend du facteur qui l'a engendré. Cependant, la persistance d'un important déficit persistant de la balance courante peut être le signe d'une mauvaise performance et de la vulnérabilité de l'économie (Todaro et Smith, 2003). En effet, la persistance des déficits courants est généralement un indicateur clé de la faiblesse de l'épargne et des investissements nationaux, de l'absence de compétitivité internationale et de problèmes économiques structurels tels qu'un système financier peu développé. Par conséquent, le déséquilibre de la balance courante se traduit par une perte potentielle de production, une augmentation du chômage et une croissance économique déséquilibrée (Ghosh et Ramakrishnan, 2006).

L'ouverture financière (libéralisation financière), c'est-à-dire le degré d'ouverture des transactions financières transnationales, peut influencer les flux de capitaux et le compte courant. En effet, la libéralisation financière peut accroître l'efficacité de l'allocation du capital international, ce qui entraine une diversification du portefeuille international et une augmentation des bénéfices potentiels. Une autre relation directe est que l'ouverture financière peut influer sur les décisions d'épargne et d'investissement, puis sur les flux de capitaux transnationaux. Selon Bailliu (2000), un niveau plus élevé de développement financier intérieur peut stimuler l'économie et ensuite améliorer le compte courant. Par ailleurs, le développement financier peut générer un excédent du compte courant grâce à une augmentation de l'épargne ou conduire à un déficit grâce à la réduction de la demande d'épargne de précaution et à la réduction de l'épargne nationale (Ya-Qiong et Rui, 2013).

L'effet de la libéralisation du commerce sur la balance courante est théoriquement ambigu, quel que soit le cadre d'analyse de la balance des paiements utilisé. Dans le cadre de l'équilibre partiel de l'approche des élasticités, l'effet dépendra de la mesure dans laquelle les droits à l'importation et à l'exportation changent et de l'élasticité-prix des importations et des exportations. Si l'on mesure la balance des paiements en devises étrangères, les recettes d'exportation augmenteront si l'élasticité-prix de la demande est supérieure à l'unité, et les paiements d'importation augmenteront si l'élasticité-prix de la demande est supérieure à zéro. L'approche des élasticités ne convient pas à l'analyse de la libéralisation du commerce qui n'implique pas de changements de prix (Santos-Paulino, 2004).

Dans le cadre d'équilibre général de l'approche par absorption de la balance des paiements, l'effet de la libéralisation dépendra de la manière dont le revenu réel sera affecté par rapport à l'absorption réelle. Une réduction des droits à l'exportation entraînera un déplacement des dépenses vers les produits nationaux, ce qui augmentera les revenus, mais une réduction des droits à l'importation fera l'inverse. Même si le revenu réel augmente, la balance des paiements ne s'améliorera pas si la propension à absorber est supérieure à l'unité. Ensuite, il faut tenir compte des effets directs sur l'absorption. Si la libéralisation du commerce réduit les prix, cela augmentera l'absorption réelle grâce à un effet d'équilibre réel et à l'illusion monétaire, mais diminuera l'absorption s'il y a redistribution des revenus vers le secteur des biens échangés où la tendance à épargner est élevée. Enfin, dans l'approche monétaire de la balance des paiements, le résultat de la libéralisation dépend de la façon dont la demande réelle de monnaie évolue par rapport à l'offre réelle (Santos-Paulino, 2004).

Dans la littérature théorique, il existe diverses écoles de pensée concernant les relations entre le déficit budgétaire et le déficit de la balance courante. La première théorie suit l'école de pensée keynésienne selon laquelle une augmentation du déficit budgétaire augmente le revenu national et les dépenses de consommation (une extension de la demande globale). Selon cette approche, une dépréciation du déficit de la balance courante est causée par l'augmentation des importations. La deuxième théorie est basée sur le modèle de Mundell-Fleming (1968, 1962) qui affirme que le déficit budgétaire croissant augmente les taux d'intérêt, génère plus d'entrées financières et apprécie le taux de change, ce qui entraîne une aggravation du déficit de la balance courante (Bakarr, 2014). En effet, dans ce cadre de doubles déficits, les augmentations des déficits budgétaires dans une économie ouverte ont tendance à faire augmenter les taux d'intérêt intérieurs, ce qui induit un afflux de capitaux et, par conséquent, une appréciation du taux de change réel. L'appréciation réelle de la monnaie nationale, à son tour, détériore le solde du compte courant et, par conséquent, le déficit budgétaire entraîne le déficit du compte courant (Onafowora et Owoye, 2006).

L'hypothèse d'équivalence ricardienne contredit l'hypothèse du double déficit en soutenant que le déficit budgétaire n'a pas de relation de cause à effet avec le déficit de la balance courante. Barro (1974, 1989) a examiné la validité théorique de l'hypothèse d'équivalence ricardienne au moyen d'un modèle de générations qui se chevauchent et a conclu que le niveau de la demande globale et des taux d'intérêt ne change pas en finançant les déficits budgétaires par des impôts ou des emprunts (Seater, 1993). Le phénomène des déficits jumeaux est également lié au modèle Feldstein-Horioka (1980) qui affirme que le degré de mobilité internationale du capital s'explique par l'association entre l'épargne et l'investissement. Selon ce modèle, le manque de mobilité des capitaux est attribué à la forte association entre l'épargne et l'investissement et vice versa (Abu-Bakarr, 2014).

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci