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la dette extérieure favorise-t-elle la performance économique en Afrique subsaharienne ?


par Landry Arnold YOUBI POUEPI
Université de Yaoundé II - Master II PTCI 2018
  

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INTRODUCTION

Dans le chapitre précédent, nous avons analysé le lien théorique entre la dette extérieure et la croissance économique. Malgré des ambiguïtés non moins pertinentes relevées, nous avons effectivement montré que l'influence de la dette extérieure et la croissance économique n'est pas une utopie. Toutefois, ses dimensions n'auraient pas les mêmes effets dans tous les contextes. Il est alors indispensable d'identifier parmi celles-ci, les plus pertinentes dans le cas des pays d'Afrique subsaharienne. En ce sens, il existe déjà quelques travaux sur cette problématique avec des résultats assez mitigés. Pattillo, Poirson et Ricci (2002) ont montré par exemple, que la dette extérieure est efficace sur la croissance économique jusqu'à un seuil évalué à 40% du PIB ceci sur un panel de 17 pays à revenu intermédiaire. Un résultat similaire avait déjà été obtenu par Nguyen, Clements et Bhattacharya (2003) lorsqu'ils analysaient l'impact de la dette extérieure sur la croissance de 55 pays à faible revenu. Ces auteurs parviennent au résultat selon lequel le surplomb de la dette est compris entre 30 à 37% du PIB et 115 à 120% de l'exportation au-delà de ce seuil, la dette extérieure constitue un frein pour la croissance économique ; par contre une augmentation de 1 point de l'investissement public agit en sorte pour accroître le PIB de 0,2 point. En revanche, Eichengreen et Portes (1985) et -Kumar et Woo (2010) n'ont pas pu trouver de lien significatif entre l'endettement extérieur et la croissance économique. C'est donc cette absence de consensus qui nous amène à effectuer une nouvelle évaluation empirique en nous recentrant sur les pays d'Afrique Subsaharienne.

Pour ce faire, nous utiliserons principalement les données de la CNUCED pour les IDE, des World Development Indicators (WDI 2018) pour les variables macroéconomiques. Les données sur la dette extérieure sont disponibles de 1986 à 2017, mais ce n'est qu'à partir de 2002 qu'elles sont devenues presque continues. Compte tenu de cette contrainte, notre période d'étude s'étend de 2002 à 2017. Notre champ d'études quant à lui couvre l'Afrique subsaharienne. Toutefois, à cause de la non-disponibilité des données pour certains pays, nous avons dû les retirer de notre échantillon. En fin de compte, celui-ci se compose de 32 pays et les pays ayant été retirés sont : le Djibouti, l'Erythrée, l'Eswatini, le Lesotho, le Liberia, Sao Tomé et Principe, les Seychelles, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, la Zambieet le Zimbabwe.

L'objectif du présent chapitre étant d'identifier empiriquement les indicateurs de la dette extérieure qui améliorent la croissance économique en Afrique subsaharienne, il sera organisé tel qu'il suit : dans la première section, nous effectuerons une analyse descriptive; dans la seconde section, nous ferons recours aux méthodes économétriques pour déterminer les indicateurs de la dette extérieure pertinents pour les pays d'Afrique subsaharienne.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld