INTRODUCTION
Dans le chapitre précédent, nous avons
analysé le lien théorique entre la dette extérieure et la
croissance économique. Malgré des ambiguïtés non
moins pertinentes relevées, nous avons effectivement montré que
l'influence de la dette extérieure et la croissance économique
n'est pas une utopie. Toutefois, ses dimensions n'auraient pas les mêmes
effets dans tous les contextes. Il est alors indispensable d'identifier parmi
celles-ci, les plus pertinentes dans le cas des pays d'Afrique subsaharienne.
En ce sens, il existe déjà quelques travaux sur cette
problématique avec des résultats assez mitigés. Pattillo,
Poirson et Ricci (2002) ont montré par exemple, que la dette
extérieure est efficace sur la croissance économique
jusqu'à un seuil évalué à 40% du PIB ceci sur un
panel de 17 pays à revenu intermédiaire. Un résultat
similaire avait déjà été obtenu par Nguyen,
Clements et Bhattacharya (2003) lorsqu'ils analysaient l'impact de la dette
extérieure sur la croissance de 55 pays à faible revenu. Ces
auteurs parviennent au résultat selon lequel le surplomb de la dette est
compris entre 30 à 37% du PIB et 115 à 120% de l'exportation
au-delà de ce seuil, la dette extérieure constitue un frein pour
la croissance économique ; par contre une augmentation de 1 point
de l'investissement public agit en sorte pour accroître le PIB de 0,2
point. En revanche, Eichengreen et Portes (1985) et -Kumar et Woo (2010) n'ont
pas pu trouver de lien significatif entre l'endettement extérieur et la
croissance économique. C'est donc cette absence de consensus qui nous
amène à effectuer une nouvelle évaluation empirique en
nous recentrant sur les pays d'Afrique Subsaharienne.
Pour ce faire, nous utiliserons principalement les
données de la CNUCED pour les IDE, des World Development Indicators (WDI
2018) pour les variables macroéconomiques. Les données sur la
dette extérieure sont disponibles de 1986 à 2017, mais ce n'est
qu'à partir de 2002 qu'elles sont devenues presque continues. Compte
tenu de cette contrainte, notre période d'étude s'étend de
2002 à 2017. Notre champ d'études quant à lui couvre
l'Afrique subsaharienne. Toutefois, à cause de la
non-disponibilité des données pour certains pays, nous avons
dû les retirer de notre échantillon. En fin de compte, celui-ci se
compose de 32 pays et les pays ayant été retirés sont : le
Djibouti, l'Erythrée, l'Eswatini, le Lesotho, le Liberia, Sao
Tomé et Principe, les Seychelles, la Somalie, le Soudan, le Soudan du
Sud, la Zambieet le Zimbabwe.
L'objectif du présent chapitre étant
d'identifier empiriquement les indicateurs de la dette extérieure qui
améliorent la croissance économique en Afrique subsaharienne, il
sera organisé tel qu'il suit : dans la première section,
nous effectuerons une analyse descriptive; dans la seconde section, nous ferons
recours aux méthodes économétriques pour déterminer
les indicateurs de la dette extérieure pertinents pour les pays
d'Afrique subsaharienne.
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