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L'impact du storytelling sur l'intention d'achat dans le secteur de la mode de seconde main en ligne


par Bruno HAMM
KEDGE Business School - Master PGE 2021
  

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1.1.2.1 La mode circulaire : l'essor des commerces en ligne de vêtements d'occasion

La mode de seconde main est présentée ici comme un système dans lequel les vêtements sont conçus et produits dans le but de conserver les articles au sein de la chaîne d'approvisionnement le plus longtemps possible avant de les rendre à l'environnement de manière biodégradable (Brismar, 2017).

On sait de part cette étude qu'à mesure que l'intérêt et la demande des consommateurs pour les vêtements de mode de seconde main augmentent (Vehmas et al., 2018), la transition d'un modèle linéaire à un modèle circulaire de la mode semble inévitable d'après les travaux de nos trois auteurs américains. Parmi les trois modèles durables clés mis en avant dans l'approche de la mode circulaire, à savoir la réduction, la réutilisation et le recyclage, les modèles de réduction et de réutilisation serait les plus efficaces et les plus privilégiés (Kunz et al., 2016 ; US Environmental Protection Agency, 2020). En effet, on apprend que le recyclage exige des processus à forte intensité de main-d'oeuvre et d'énergie, et qu'il comporte de nombreux obstacles technologiques, économiques et logistiques (Pitcher et al., 2019 ; Shir- vanimoghaddam et al., 2020).

Ici, le modèle de réduction, qui implique la diminution des quantités de vêtements fabriqués, des substances nocives pour l'environnement contenues dans les vêtements, ainsi que des quantités consommées (Ellen Mac- Arthur Foundation, 2017), a été présenté comme l'option la plus durable de toutes, car elle diminue au mieux les problèmes tels que l'épuisement des ressources, la production de déchets et la consommation d'énergie (Kunz et al., 2016).

Cependant, on voit qu'étant donné que l'industrie de l'habillement a doublé production au cours des 15 dernières années alors que l'utilisation des vêtements par les consommateurs a presque diminué de moitié, 73 % de tous les vêtements et textiles produits ont été brûlés ou enfouis dans des décharges (Souchet, 2019).

L'industrie continue de produire plus de 100 milliards de vêtements par an, laissant potentiellement des centaines de milliards de pièces susceptibles de finir dans des décharges dans les années à venir (Ellen MacArthur Foundation, 2017). Bien que le modèle de réduction des déchets puisse être extrêmement efficace pour éviter les déchets futurs et d'autres formes

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d'émissions polluantes, l'une des solutions les plus durables pour résoudre le problème des surplus de vêtements consiste à maintenir les pièces de vêtements existantes en circulation prolongée grâce à la réutilisation (Farrant et al., 2010).

La réutilisation des vêtements peut se faire principalement par le biais de la rétrocession, du don et de la revente (Xu et al., 2014). Traditionnellement, les points de donation et de revente, comme « l'Armée du Salut », étaient des lieux pour effectuer des activités d'achat " à la sauvette " qui étaient motivés par un motif purement monétaire (Bardhi et Arnould, 2005). Progressivement, avec la prise de conscience écologique, les friperies se sont transformées en destinations pour l'achat de vêtements de seconde main comme alternative durable (Park et al., 2020), à tel point que la valeur du marché des vêtements de seconde main devrait plus que doubler, passant de 24 milliards de dollars en 2018 à 64 milliards de dollars en 2028, soit une fois et demie la taille prévue de l'industrie de la fast fashion en 2028 (thredUP, 2019). Bien qu'il attire des consommateurs de tous âges, le shopping d'occasion est porté par l'essor des consommateurs de la génération Z et des millénaires à faire des achats durables (thredUP, 2019 ; Zaman et al., 2019) et leur volonté d'acheter des vêtements d'occasion (Price, 2019). Ces consommateurs préfèrent de plus en plus les plateformes de commerce en ligne pour faire leurs achats d'occasion, comme en témoigne l'augmentation des e-commerçants de vêtements d'occasion, tels que thredUP, The RealReal, Poshmark, Swap, etc. (YPulse, 2019). Cette tendance a encore été alimentée par la pandémie de COVID-19, le commerce de détail de vêtements d'occasion en ligne étant appelé à croître de 69 %, contre une maigre croissance de 2 % pour le commerce de détail de vêtements d'occasion hors ligne d'ici à 2021 (Thredup, 2020).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld