A. Coopération internationale
Dans la lutte contre la piraterie maritime, la
coopération internationale est importante car plusieurs nations sont
concernées. La Côte d'Ivoire a signé plusieurs accords de
coopération dont les plus importants sont :
- Le Code de conduite de Yaoundé :
Cet accord de coopération fut adopté à
Yaoundé le 25 juin 2013 sous l'impulsion des Nations Unies par les
États membres de la Communauté Economique des États de
l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de la Communauté Economique des
États de l'Afrique Centrale (CEEAC) et de la Commission du Golfe de
Guinée (CGG). Il vise à adopter une stratégie globale
comprenant :
a) L'élaboration de législations et de
réglementations nationales, là où il n'en existe pas, pour
ériger en infraction les actes de piraterie et les vols à main
armée commis en mer;
b) La mise au point d'un cadre régional de lutte
contre les actes de piraterie et les vols à main armée commis en
mer, prévoyant notamment la mise en commun d'informations et des
mécanismes de coordination des opérations dans la
région;
c) La nécessité d'accroître la
coopération internationale à tous les niveaux dans la lutte
contre la piraterie maritime et la sûreté des infrastructures
pétrolières offshore.
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Ce sommet a posé les bases d'une coopération
régionale en établissant une division claire du travail entre les
organisations régionales (chargées de concevoir la
stratégie) et les États (chargés des opérations).
Ce qui a donné l'architecture régionale de sécurité
maritime qu'on peut voir à l'annexe 8.
- Le projet CRIMGO (Critical Maritime Routes
in the Gulf of Guinea ou Routes maritimes critiques du Golfe de Guinée)
est un projet de l'Union Européenne qui vise à aider les
gouvernements d'Afrique centrale et occidentale à rendre les principales
routes maritimes plus sûres grâce à la formation des acteurs
intervenants dans la sécurité et la sûreté maritime
et à la mise en place d'un réseau permettant l'échange
d'informations entre les pays et les agences de la région. Il
était doté d'un fonds de 4.5 millions d'euros et a duré
environ 4 ans (janvier 2013 à octobre 2016). Le projet CRIMGO a permis
la formation de plusieurs stagiaires issus de divers domaines (justice, police,
gendarmerie, marine, port, administration...).
- La Charte Africaine sur la sûreté et la
sécurité maritimes et le développement en Afrique
ou Charte de Lomé. Signée à
Lomé le 15 octobre 2016 sous l'égide de l'Union Africaine (UA),
elle s'inscrit dans le sillage du mémorandum de Yaoundé mais se
veut plus contraignante dès qu'elle entrera en vigueur. Elle
prévoit la création d'un fonds spécial "de
sécurité et de sûreté maritime" et compte faciliter
"l'accès aux informations", un point crucial considéré
jusque-là comme le maillon faible de la lutte contre les trafics
maritimes en Afrique.
- Le projet GOGIN (Gulf of Guinea
Inter-regional Network ou Réseau Inter-régional du Golfe de
Guinée). Suite à la fin du projet CRIMGO, l'Union
Européenne a décidé de mettre en place un autre projet
(GOGIN). Ce projet vise à favoriser la coopération
inter-régionale et contribuer à l'amélioration de la
sécurité et de la sûreté maritime dans les 19 pays
du Golfe de Guinée, du Sénégal à l'Angola, sur plus
de 6.000 km de côtes. Concrètement, le projet a pour objectif la
mise en place d'un réseau régional de partage de l'information
efficace, ainsi que l'amélioration des capacités
régionales de dialogue, de coordination et de pilotage
stratégique en matière maritime. Il est cofinancé à
hauteur de 9,3 M€ par l'Union Européenne (7,5 M€) et le
Danemark (1,785 M€). Le projet GOGIN a été signé le
14 octobre 2016 en marge du sommet de l'UA à Lomé. Il est
prévu durer 48 mois.
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Bien vrai que tous ces accords sont primordiaux, il serait
important que la Côte d'Ivoire signe des accords de coopération
bilatérale avec ses voisins directs que sont le Ghana et le
Libéria pour ainsi autoriser les droits de poursuite.
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