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Etude nutritionnelle du « garba » : aliment de rue à  base de manioc (manihot esculenta crantz, 1766) couramment consommé à  Abidjan (Côte d'Ivoire)


par Kouadio Frédéric Koffi
Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan-Cocody - Doctorat 2021
  

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I-2.3. Attiéké poisson braisé

La particularité de ce type de mets à base d'attiéké est liée également au poisson et à son mode de cuisson. Pouvant être aussi appelé «poisson barbecue», le poisson braisé s'obtient par cuisson du poisson frais sur une grille sous laquelle est dispoé du charbon de bois embrasé. Au cours de la cuisson du poisson, une marinade constituée d'huile, de persil, d'ail écrasé, de poivre et de sel est utilisée pour mariner le poisson. Le type de poisson majoritairement requis pour la confection du mets «attiéké-poisson-braisé», est le tilapia. Tout comme l'APF, ce mets utilise l'attiéké normal et l'attiéké agbodjama.

I-2.4. Attiéké poisson grillé ou poisson frit

Cette dernière catégorie de mets à base d'attiéké à deux variantes : l'attiéké de femme et l'attiéké « Garba ». Ces deux variantes se distinguent sur plusieurs aspects. Notamment, le type d'attiéké, de poisson utilisé, le mode de cuisson, l'environnement de vente, l'hygiène du milieu et le vendeur.

Le mets «attiéké de femme» est manifestement le mieux apprécié par les populations abidjanaises. En effet, spécifiquement vendu par les femmes (Gbané et al., 2012), ce mets a en général, un environnement de vente sain, avec beaucoup plus d'attention en termes de mode de préparation du plat. Aussi, cette variante du mets attiéké poisson grillé utilise-t-elle l'attiéké de bonne qualité (attiéké normal ou attiéké agbodjama). Outre l'ajout d'ingrédients standard tels que l'oignon, la tomate et le piment, d'autres ingrédients comme le chou, le concombre, le persil, la carotte etc, sont complétés au mets. Les vendeuses utilisent différents types de poissons pour accompagner le mets après friture.

Le mets « Garba », deuxième variante du plat «attiéké-poisson-grillé», objet de cette étude, requiert une attention particulière.

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I-3. «GARBA » : METS DE RUE VENDU EN CÔTE D'IVOIRE

I-3.1. Présentation du mets « Garba »

Le mets « Garba », aliment de rue à base de produits locaux, est très consommé à tout moment de la journée. Ce mets est traditionnellement composé de : l'attiéké « Garba » (semoule de manioc), thon frit, piment et d'huile de palme raffinée (celle utilisée pour la friture du thon). Selon les préférences, des ajouts de tomate, d'oignon frais et de la mayonnaise sont effectués puis, le tout relevé par le sel de table ou un bouillon culinaire (Sedia et al., 2017; Diabate et al., 2019).

Depuis sa vulgarisation au début des années 1990 par le courant musical zouglou en Côte d'Ivoire, il a été constaté à Abidjan, une éclosion de « Garbadromes ». Ces petites échoppes de production-vente du « Garba », se sont installées aux alentours des cités universitaires, des établissements scolaires, des zones industrielles, des centres d'affaires, des marchés et dans les quartiers (Heuberger, 2005; Diabaté et al., 2018). L'industrie du « Garba » met à la disposition des populations ivoiriennes, un mets typique à la Côte d' Ivoire qui constitue, par excellence, le repas rapide et bon marché. Le « Garba » n'en demeure pas moins un repère de la richesse du patrimoine alimentaire ivoirien, tant la richesse du vocabulaire qui le désigne aujourd'hui (zéguen, béton, Garba-choco, etc.) traduit les mutations dans l'univers culturel de cette consommation alimentaire (Sedia et al., 2017).

La dénomination « Garba » attribué à ce mets, est manifestement liée au fait qu'il est essentiellement vendu par des ressortissants du Niger. Le mot « Garba » étant un patronyme du Niger. En effet, le premier vendeur de cet aliment dans les années 1990 se nommerait « Garba ». D'une sollicitation timide, il y a plus de 20 ans environ, le commerce du « Garba » occupe aujourd'hui une place importante dans la restauration de rue en Côte d'Ivoire. Selon une étude menée en 2017, il existe près de 2000 point de vente dans le District d'Abidjan (Amandè et al., 2017). Même si la vente du « Garba » est encore majoritairement tenue par les ressortissants étrangers, il est aujourd'hui possible de trouver des vendeurs nationaux. Le recours à ce mets s'est accru rapidement à cause des ressources financières limitées chez une grande partie de la population consommatrice d'aliment de rue. En effet, avec la somme de 300 francs CFA (environ 0,46 euro), il est possible de s'offrir un mets « Garba ».

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De plus, le « Garba » est accessible partout et à tout moment de la journée. Le caractère typique de ce mets réside dans la constitution de ses différents composants.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry