I-2. METS DE RUE À BASE D'ATTIÉKÉ
VENDU EN CÔTE D'IVOIRE
I-2.1. Présentation de
l'attiéké
En Côte d'Ivoire, l'attiéké,
dérivé de la transformation de la racine de manioc (Manihot
esculenta Crantz, Euphorbiacée), est le produit fermenté le
plus consommé (Gnagne et al., 2016). Il joue
un rôle très important dans l'alimentation de la population
ivoirienne et même celle des pays de la sous-région (Akou,
2013). En effet, c'est un mets très appécié et
consommé en Côte d'Ivoire (Djéni et al.,
2014). Appelé couramment couscous de manioc,
l'attiéké est une semoule cuite à la vapeur avant
consommation. Jadis, uniquement fabriqué et consommé par les
peuples lagunaires de la Côte d'Ivoire, et principalement par les groupes
ethniques Avikam, Alladjan, Adjoukrou et Ebrié, l'attiéké
est de nos jours préparé et consommé sur presque toute
l'étendue du territoire national, voire dans la sous-région Ouest
Africaine (Akou, 2013; Ayawovi et al., 2016). Ce mets
est progressivement introduit en Europe, en Amérique et en Asie
grâce aux migrations des populations, par le biais de la diaspora noire
africaine. Sa forte propension réside dans le fait qu'il constitue un
fast-food (aliment rapide) pouvant être consommé aussi bien chaud
que froid (Assanvo et al., 2006). Il constitue
environ 5 % des dépenses alimentaires et 20,5 % des calories dans la
ration alimentaire de nombreuses populations ivoiriennes dont celles de la
région côtière d'Abidjan reconnues grandes productrices et
consommatrices (Akely, 2012).
La consommation annuelle de l'attiéké est
estimée à environ 1 300 000 tonnes par an (FAO, 2008;
Assanvo et al., 2019). L'agglomération d'Abidjan
constitue la plus forte zone de production et de consommation de
l'attiéké. Toutefois, la durée de conservation de ce mets
est brève. Trois types d'attiéké sont produits, notamment,
l'attiéké normal, l'attiéké agbodjama
et l'attiéké « Garba » (Krabi et al.,
2015). Plusieurs mets dérivés de
l'attiéké sont rencontrés en Côte d'Ivoire, parmi
lesquels les plus couramment consommés comme aliment de rue sont :
l'attiéké-poisson-fumé (APF),
l'attiéké-poisson-braisé et
l'attiéké-poisson-grillé.
I-2.2. Attiéké-Poisson-Fumé
(APF)
L'Attiéké Poisson Fumé,
communément appelé APF, est un mets à base
d'attiéké accompagné de poisson fumé comme son nom
l'indique. Le poisson fumé est la transformation du poisson frais
à partir de la chaleur du feu de bois (Aké et al.,
2014). Cette technique permet de conserver plus de 80 % des
petits pelagiques capturés et acheminés sur le marché
local. Les types de poissons généralement
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utiliés dans le mets APF sont le Chinchard
(Trachurus trachurus), le maquereau (Scomber scombrus), le
mérou (Epinephelus marginatus) etc.
A l'instard du traditionnel plat
«attiéké-poisson», des ajouts d'oignons, de tomates, de
piments frais découpés finement, de cube d'assaisonnement et du
sel sont effectués sur le plat. L'attiéké normal
et l'attiéké agbodjama, sont les deux types
d'attiéké les plus utilisés dans le mets APF.
L'attiéké-poisson-fumé est un mets prêt à
être consommé et apprécié par les populations de la
ville d'Abidjan.
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