I-1.7. Aliments de rue en Afrique
Bien que les Fast-Foods soient moins présents
dans les pays africains, le secteur de l'alimentation de rue occupe une place
importante dans les zones de forte activité économique et de
forte concentration démographique (FAO, 2015). Ainsi,
dans la plupart des zones urbaines, le recours aux mets de rue est très
fréquent (Koffi et al., 2014; Okojie & Isah,
2019). Les aliments de rue occupent une place socio-économique
et sanitaire si importante que les chercheurs africains y accordent une
priorité. Des études sont constamment menées dans le
secteur des aliments de rue dans plusieurs pays de l'Afrique tels que le
Nigeria, le Soudan, l'Afrique du Sud, le Bénin, le Mali, le Zimbabwe,
ainsi que la Côte d'Ivoire (Kouamé-Sina et al.,
2012; Koffi et al., 2014; Tavonga, 2014; Okojie & Isah,
2019). Beaucoup plus qu'un phénomène de mode ou de
classe, cette forme de restauration est une nécessité pour les
citadins. Elle fournit des repas prêts à consommer et à
faible coût (Alimi, 2016; Nonato & Minussi, 2016).
Elle se développe de façon artisanale en créant la rupture
avec la logique homogénéisante de l'alimentation en milieu rural.
A travers l'alimentation de rue, les
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cultures culinaires diverses d'origine africaine communiquent
librement grâce aux facilités offertes par l'organisation des
villes, et l'association de deux entités alimentaires : «le local
» et « l'importé».
Dans les principales villes des pays africains, plusieurs
types d'aliments (Tableau I) sont proposés par le service de la
restauration de rue. Ils comportent des produits à base de
céréales, de tubercules, de légumineuses,
d'oléagineux, de fruits, de légumes, des produits de
l'élevage et de la pêche (Kouamé-Sina et al.,
2012; Alimi, 2016; Kharel et al., 2016).
I-1.8. Aliments de rue en Côte d'Ivoire
Plusieurs travaux ont montré que le secteur de
l'alimentation de rue prend de l'ampleur dans les villes principales et
secondaires d'Afrique de l'Ouest (Hiamey & Hiamey, 2018; Okojie
& Isah, 2019). En Côte d'Ivoire, les aliments de rue se
rencontrent dans toutes les villes principales et secondaires. Ces aliments
sont composés majoritairement de plats locaux, sans doute à cause
du sens culturel et symbolique qu'implique la consommation des aliments. Mais
à travers cette forme de restauration, les cultures culinaires
africaines communiquent librement grâce aux facilités offertes par
l'organisation des villes, et l'association de deux entités alimentaires
: « le local » et « l'importé » (Bendech,
2013).
A Abidjan, capitale économique et la plus grande ville
de la Côte d'Ivoire, il est enregistré une panoplie non exhaustive
d'aliments vendus sur les voies publiques. Ces mets peuvent être des
boissons (Kouamé-Sina, et al., 2012) ou issus
de cuisson à vapeur d'eau, de friture, de cuisson à la braise, ou
directement comestibles après récolte (fruits et légumes).
Les différents plats proposés peuvent être simples ou
combinés. Parmi les différents plats que propose la restauration
de rue, ceux faisant usage de l'attiéké sont largement
consommés, car les produits à base de manioc sont très
appréciés en Côte d'Ivoire (Krabi et al.,
2015). Dans le système de restauration de rue à
Abidjan (Côte d'Ivoire), l'attiéké très populaire,
occupe deux variantes, notamment l'attiéké-poisson vendue par les
femmes et le « Garba » (Gbané et al.,
2012). De ces deux mets, le « Garba » connaît
aujourd'hui une sollicitation grandissante par la population de la ville
d'Abidjan.
Ainsi, il est raisonnable de faire une description du mets
« Garba » afin de comprendre son importance dans le système de
l'alimentation de rue en Côte d'Ivoire et en particulier dans le District
d'Abidjan.
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Tableau I: Quelques aliments de rue vendus dans certains
pays d'Afrique
Pays Aliments de rue Auteurs
Mali Nigéria Zimbabwe Ghana
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-Boisson à base de maïs
(Bendech, 2013)
-Fruits
-Igname grillée
(Chukuezi, 2010)
-Tapioca
-Sadza (à base de maïs)
(Tavonga, 2014)
-Mazondo (patte de boeuf ou de porc rôtie)
-Sauce piquante
(Mensah, 2002)
-Spaguetti
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Côte d'Ivoire
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-Lait de boisson
-«Garba» (mets à base de semoule de
manioc)
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(Gbané et al., 2012; Kouamé-Sina et
al., 2012)
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