Paragraphe 2 :Présentation de la DPCI
Cette direction technique compte deux services à savoir
le Service des Prix, de Distribution et d'Assistance aux Opérateurs
Economiques (SPDA) et le service de la Réglementation et des Contentieux
(SRC).
A. Activités au niveau du
SPDA
Ce service est la vitrine du Ministère en charge du
Commerce en ce sens qu'il s'occupe de plusieurs tâches importantes et
participe à la promotion des activités commerciales dans notre
pays.
Il a pour attribution, d'assurer le contrôle de
l'organisation et du développement des activités du commerce
intérieur, d'initier, d'élaborer et de faire respecter les lois
et règlements relatifs aux prix et au commerce intérieur. A ce
titre, il a la charge de la fixation des prix du ciment, des fournitures
scolaires, des produits pharmaceutiques, du pain et des produits
pétroliers.
Ainsi pour faciliter la commercialisation de certains de ces
produits par les opérateurs économiques, il a aussi la charge de
leur délivrer des agréments qui les autorisent à se lancer
dans la commercialisation desdits produits. Parmi les produits ci-dessus
cités, ce sont le ciment et les produits pétroliers qui font
l'objet de délivrance d'agrément d'importation pour leur
commercialisation au Bénin.
v Délivrance d'agrément d'importation
de certains produits spécifiques
Les agréments d'importation sont des autorisations
délivrées par l'Etat à travers la DGCI aux
opérateurs économiques pour certains produits sous contrôle
de l'Etat et jugés sensibles par celui-ci comme c'est le cas pour les
produits pétroliers et le ciment. L'importation et la commercialisation
de ces produits sont soumises à une autorisation préalable
délivrée par la DGCI. On distingue l'agrément
d'importation et de distribution des produits pétroliers et de leurs
dérivés et l'agrément d'importation du ciment.
Pour importer et distribuer les produits pétroliers au
Bénin, il faut disposer d'un agrément d'importation de produits
pétroliers délivré par le Ministre en charge du Commerce.
C'est le décret N°2008-614 du 22 octobre 2008 qui fixe les
modalités d'importation et de distribution des produits
pétroliers raffinés et de leurs dérivés en
République du Bénin. Les conditions d'importation et de
distribution des produits pétroliers et de leurs dérivés
figurent en annexe 2.
En somme, on remarque que satisfaire aux conditions
d'importation et de distribution des produits pétroliers au Bénin
revient très onéreux ; on peut donc en déduire qu'il
serait difficile à un opérateur économique ne disposant
pas d'assez de moyens d'importer les produits pétroliers. De ce point de
vue, il est questiond'inaccessibilité des conditions d'importation de
produits pétroliers, d'où la prolifération des acteurs du
secteur informel.
v Fixation du prix des produits
pétroliers
Conformément au mécanisme d'ajustement des prix
des produits pétroliers, le prix d'un produit est ajusté lorsque
la moyenne mensuelle de son prix FOB, comparée à celle du mois
précédent, induit une variation de 4% au moins à la hausse
ou à la baisse.
Il s'agit de prendre les moyennes mensuelles de chaque produit
pétrolier comparées à la moyenne du coût de ce
produit exprimé en FCFA qui figure dans la structure en vigueur. S'il
s'en dégage une variation d'au moins 4% à la hausse ou à
la baisse, on ajuste alors le prix de ce produit. Par contre, si la variation
se situe à moins de 4%, on garde le prix stable.
Le prix se décompose comme suit :
- Fournisseur
- Port
- Etat
- TVA Cordon douanier
- Dépôt
- Marge pétrolier
- Différentiel transport
- Taxe spécifique unique sur les produits
pétroliers (TSUPP)
- TVA prix de cession
- Ajustement et assainissement
- Stock de sécurité
- Marge détaillants
- Subvention
Ces détails sont mentionnés dans la structure
des prix des produits pétroliers (cf. annexe 3 et 4
pour le PATTS REPORTING et la structure de prix des mois de Juillet et
Août 2012).
Un travail est fait à priori au niveau du PLATT'S
REPORTING (annexe 3), tableau récapitulatif des prix
journaliers des différents produits du mois en cours. A partir de la
somme des prix de tous les produits pour le compte d'un jour donné, on
calcule la moyenne journalière et ensuite la moyenne mensuelle de chaque
produit ; à cette dernière on ajoute la prime pour
déterminer le nouveau FOB. On calcule donc l'écart entre l'ancien
et le nouveau FOB.
C'est au nouveau FOB que sont ajoutés les
différents taxes et frais pour déduire le nouveau prix pour le
compte du mois à venir.
NB : Toutes ces opérations
sont effectuées en dollar USD qu'on convertit en Euro et enfin en F
CFA.
v Contrôle des activités
commerciales
Le SPDA dans son ensemble assiste les opérateurs
économiques dans ses activités mais effectue aussi des
contrôles auprès d'eux pour vérifier si ces derniers se
conforment aux différents textes régissant le domaine
d'activité dans lequel ils se sont inscrits.
Le contrôle des activités commerciales incombe
à une catégorie d'agents appelée
« contrôleurs de commerce ». Ils ont
pour mission de rechercher, constater et enquêter sur les infractions
prévues par les textes législatifs et règlementaires
régissant les activités commerciales au Bénin.
A cet effet, le contrôleur de commerce, pour donner un
cachet authentique aux actes qu'il pose lors de sa mission, doit prêter
serment au tribunal et se faire délivrer par celui-ci une commission de
contrôle. Cette commission de contrôle l'autorise à:
- demander la communication de tous les documents relatifs aux
activités commerciales ;
- exercer un droit de visite dans les locaux
professionnels ;
- exercer un droit de visite et de contrôle des
produits ;
- procéder à la saisie de marchandises ;
- faire le constat des infractions par l'établissement
de procès verbal ;
- proposer des sanctions à l'encontre des
opérateurs économiques indélicats ;
- placer sous scellés les produits ou marchandises pour
des besoins d'enquête.
Dans son rôle d'assistance, le SPDA organise souvent des
séances d'information portant sur des divers thèmes à
l'endroit des publics cibles et des opérateurs économiques
exerçant dans différents domaines d'activités.
Par ailleurs, en ce qui concerne le contrôle, le SPDA
organise aussi plusieurs opérations de contrôle sur le terrain,
pour rappeler les entreprises à l'ordre ou les réprimer en leur
affligeant des sanctions.
Le dernier contrôle, sur la distribution des produits
pétroliers et leurs dérivés, portait sur l'analyse des
infrastructures et qualité des produits servis dans les stations-service
et autres ; cette opération a été lancée en
Juillet 2012 en commençant par la ville de Cotonou.
Ø Les infractions
commerciales
Une infraction est une transgression, une violation de ce
qu'une institution définit comme règle. De ce point de vue, une
infraction commerciale est alors une violation des lois et textes
législatifs et règlementaires, relatifs à l'exercice des
activités commerciales. Ces infractions sont punies par les textes
ci-après :
- l'ordonnance n°20/PR/MFAEP du 05 juillet 1967 portant
réglementation des prix et stocks ;
- la loi n° 90-005 du 15 mai 1990 fixant les conditions
d'exercice des activités de commerce en République du
Bénin ;
- la loi n °2007-21 du 16 octobre 2007 portant protection
des consommateurs en République du Bénin.
Les infractions commerciales se présentent sous
différentes formes. On peut donc citer :
- la non-inscription au registre de commerce ;
- la spéculation sur les stocks ;
- les fausses publicités ou les publicités
mensongères ;
- les ventes interdites ;
- le défaut d'affichage de prix ;
- le défaut d'enseigne ;
- le défaut de facturier de vente ;
- la non-détention de carte professionnelle de
commerçant ;
- la vente de gros et de détail par le même
commerçant sur une même surface ;
- la vente de produits périmés, illicites ou
frelatés ;
- la fixation de prix bas (généralement en
dessous du coût de revient) dans l'objectif d'éliminer les
concurrents ;
- etc.
De tout ce qui précède, on note une
variabilité des textes régissant les activités
commerciales.
A. Activités au niveau du
SRC
Le SRC quant à lui, s'occupe de l'établissement
des cartes professionnelles de commerçant (CPC) et du contrôle des
activités du commerce intérieur. Il a aussi pour charge,
d'élaborer et de faire respecter les lois et règlements relatifs
au commerce intérieur.
La carte professionnelle de commerçant (CPC) est un
document rendu obligatoire par les dispositions de l'article 13 de la loi
90-005 du 15 mai 1990 fixant les conditions d'exercice des activités de
commerce au Bénin. Son établissement exige des formalités
à remplir par les acteurs demandeurs qui en sont les
bénéficiaires. On distingue deux catégories de
commerçants à savoir:
- les commerçants enregistrés au Registre de
Commerce et de Crédit Mobilier (RCCM) de la catégorie A pour les
établissements ;
- les commerçants enregistrés au RCCM de la
catégorie B pour les sociétés.
Pour se faire établir une CPC personne physique ou
personne morale, il faut fournir les pièces suivantes :
- une copie des statuts pour les personnes morales ;
- un registre de commerce ;
- une quittance de paiement de la patente de l'année en
cours pour les personnes physiques ;
- une quittance de paiement de l'impôt sur le BIC de
l'année précédente et de l'année en cours pour
les personnes morales
- une quittance de la cotisation de la CCIB de
l'année en cours ;
- une copie de la carte de séjour pour les
étrangers ;
- un timbre fiscal de 500F pour les personnes physiques et de
1 000F pour les personnes morales ;
- deux (02) photos d'identité du responsable de la
société ou de l'établissement ;
- une fiche de renseignements disponible à la
DGCI pour les CPC ;
- une fiche de localisation de l'entreprise, disponible
à la DGCI pour les CPC ;
- une copie de la carte d'immatriculation à
l'IFU ;
- un récépissé de paiement des droits
d'établissement de la CPC fixé à 5 000F.
Remarquons qu'avec la liste des pièces ci-dessus
citées, le coût de revient d'établissement d'une CPC est
onéreux. Ce qui risquerait de fragiliser l'opérateur
économique qui est en début d'activité.
Par ailleurs, notre passage au niveau de ce service fait appel
à deux autres observations que sont : la non-informatisation de la
délivrance de la carte professionnelle de commerçant et la non
actualisation des textes législatifs et règlementaires.
Tableau 1 : Diagnostic de l'environnement
interne de la DPCI
FORCES
|
- personnel qualifié et motivé ;
- déroulement du travail dans une ambiance très
conviviale ;
- suivi régulier des produits sous le contrôle de
l'Etat ;
|
FAIBLESSES
|
- non informatisation de la délivrance de la carte
professionnelle de commerçant ;
- nombre réduit du personnel ;
- lenteur dans l'exécution des tâches due
à l'insuffisance en ressources humaines ;
- absence de centre de documentation spécifique pour
les recherches estudiantines ;
- inexistence de service d'archivage ;
- le coût de revient onéreux
d'établissement d'une CPC ;
- inexistence de service marketing pour l'élaboration
de stratégies adéquates pour le développement de certaines
activités ou la création de nouvelles.
|
Tableau 2 : Diagnostic de l'environnement
externe de la DGCI
OPPORTUNITES
|
- variabilité des textes régissant les
activités commerciales ;
- l'étendue du pouvoir du contrôleur de commerce
à réprimer les commerçants indélicats ;
- produits exclusivement sous le contrôle de
l'Etat ;
|
MENACES
|
- non actualisation des textes législatifs et
règlementaires
- la non-actualisation des textes législatifs et
règlementaires.
- vulnérabilité des contrôleurs face
à la corruption ;
- l'inaccessibilité des conditions d'importation de
produits pétroliers.
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CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
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