Commercialisation illicite des produits pétroliers au Bénin: analyse et perspectivespar Moubaraka COCKER Ecole PIGIER BENIN - Master en communication et marketing 2012 |
CHAPITRE 2 :Section 1 : Problématique et objectifs de l'étude.Paragraphe 1 : Problématique et objectifs.A. Problématique Par secteur informel, comme son nom l'indique, il s'agit d'organisation commerciale (marchande à valeur économique) qui s'opère hors du cadre juridique (étatique) et ne bénéficiant pas de régimes formalisés qu'ont les entreprises enregistrées à la Chambre de Commerce. Au Bénin, la contribution de ce secteur à la formation du PIB est de l'ordre de 60%.2(*) La faible dimension des activités informelles, la flexibilité de leur structure, leur domaine privilégié d'exercice à savoir la petite manufacture à caractère artisanal, les services de distribution rapportant un revenu immédiat, font que le secteur informel assure dans les pays africains une part importante (près de la moitié, voire plus) du PIB. Il constitue également une opportunité sur le marché de l'emploi le plus important au Bénin puisqu'il absorbe plus de 92,9% de la population active contre 7,1% dans le secteur formel3(*). Pour comprendre alors la participation du secteur informel sur le marché du travail, son influence sur l'économie, nous allons nous intéresser au commerce illicite des produits pétroliers. La vente illicite de l'essence constitue l'une des activités les plus dominantes du secteur informel4(*). La fraude des produits pétroliers constitue le cas le plus significatif des échanges parallèles en raison de son ampleur, du rôle qu'elle joue dans le recyclage du NAÏRA circulant hors des frontières de la République Fédérale du Nigeria et des mesures gouvernementales qu'elle suscite. La fuite des produits pétroliers du Nigeria vers le Bénin repose sur la disparité des prix à la pompe entre les deux pays et dans une moindre mesure sur la mauvaise couverture du Bénin par les stations-service officiels. Cette différence de prix a toujours existé entre les deux pays et justifie la forte affluence des commerçants et consommateurs béninois vers la zone frontalière. Le nombre des trafiquants croît de jour en jour, en raison de la persistance du chômage. Une enquête réalisée en Septembre 2005 par le LARES confirme l'importance de ce trafic parl'augmentation constante de ses acteurs qui sont allés de14.892 en 1992 à 41.946 en 2004 avec un volume importé de 244.984.926 litres contre 91.104.581 litres de vente officielle, soit à peu près 70% du besoin national5(*).Cette activité procure à ceux qui s'y adonnent une marge brute mensuelle comprise entre 70 et 170.000FCFA, soit un bénéfice net annuel pour l'ensemble de la filière de l'ordre de 34 milliards FCFA, alors qu'en 1992, ce bénéfice n'était que de 14,86milliards FCFA6(*). Quand bien même, cette activité s'opère sur le territoire béninois et qu'elle génère à elle seule une si importante marge bénéficiaire, nous avions relevé quelques problèmes : - Le trésor national ne perçoit aucun pourcentage sur cette activité ; - L'écart entre les prix proposés, au niveau des deux (02) secteurs, empêche l'évolution des ventes chez les acteurs formels ; - Malgré le fait qu'elle ait un impact néfaste sur la santé et qu'elle soit source de dégradation de l'environnement, aucun gouvernement n'est arrivé à éradiquer ce commerce. Pour proposer des approches de solutions pour venir à bout des problèmes précédemment énumérés, nous avons axé notre étude sur le thème : « commercialisation illicite des produits au Bénin : Analyse et Perspectives » B. Objectifs de l'étude v Objectif Général L'objectif général de notre étude est de : Proposer des solutions adéquates pour permettre à l'Etat de tirer profit du commerce illicite des produits pétroliers. v Objectifs Spécifiques Les objectifs spécifiques qui découlent de l'objectif général se déclinent comme suit : - Comprendre les raisons de la prolifération de la vente illicite des produits pétroliers ; - Expliquez la non-participation de la vente illicite des produits pétroliers au développement du Benin ; - Faire des propositions adéquates pour permettre à l'Etat de profiter de ce commerce. * 2 TOUMI (Moshen), 2001, « Secteur informel et PIB en Afrique », Revue ACCOMEX n°37 Janvier-Février P. 14 * 3Op.cit, P. 12 * 4IGUE (o. John), Août 2008, Le secteur informel au Bénin : état des lieux pour sa meilleure structuration, LARES, p18 * 5 Rapport d'enquête réalisé par le LARES pour le compte du MICPME en Septembre 2005 * 6Op.cit |
|