14. Le processus
perceptuel des consommateurs
Kotler et Dubois (2002) définissent la perception comme
« Le processus par lequel un individu choisit,
organise et interprète des éléments d'information externes
pour construire une image cohérente du monde qui
l'entoure ».
Nos données empiriques permettent de comprendre que le
processus perceptuel des consommateurs enquêtés s'articule en deux
phases distinctes.
D'une part, on a la sensation qui permet au consommateur
d'enregistrer les stimuli par ses sens. C'est dire que la construction de la
perception du consommateur commence par les informations que ses sens lui
permettent de capter. Ici, il s'agit notamment de la forme, de la couleur, de
la texture et du gout du poisson d'eau douce élevé. Ces
informations sont donc enregistrées par la vue, le toucher, et le gout.
Les informations ainsi captées par le consommateur ne suffisent à
élaborer les perceptions inhérentes au poisson d'eau douce
élevé, ce qui nous conduit à la seconde phase.
D'autre part, on a l'interprétation, qui permet au
consommateur d'organiser l'information reçue et de lui donner une
signification. Autrement dit, associer une information sensorielle
émanant du poisson d'eau douce élevé à une image
mentale qui fait sens pour le consommateur. C'est de cette manière que
la plupart de ceux-là associent l'état de fraicheur du poisson
avec l'image de la santé en disant « quand c'est bien
frais, c'est bon pour la santé ». De même, certains
associent la forme du silure qui ressemble a un serpent à l'image du
danger, de la peur, d'où des réticences.
Par ailleurs, bien qu'étant tous exposés aux
même stimuli, c'est-à-dire recevant les même informations
qui proviennent du poisson d'eau douce élevé, chaque
consommateur interprète les informations reçues d'une
manière qui lui est propre, d'où le caractère subjectif
des perceptions.
15. La
subjectivité des perceptions
La perception à l'égard du poisson d'eau douce
élevé est également subjective en ce sens qu'elle varie
d'un consommateur à un autre. Elle peut dépendre des
caractéristiques et du vécu d'un consommateur. C'est le cas par
exemple de monsieur Nupioleh qui raconte que
« Dans le temps moi j'ai d'abord
travaillé dans un port, donc je connais beaucoup d'espèce de
poisson. Et quand on a commencé à élever le poisson ici
à Fokoué, ce n'était pas quelque chose d'étrange
pour moi. »
Une personne n'ayant jamais vécu dans une zone
où les cours d'eau sont inexistants ne saurait tenir pareil discours.
Ainsi, deux personnes bien que partageant la même aire culturelle
donneront une interprétation différente à un même
stimulus, en fonction de leur vécu.
Mais encore, certains consommateurs manifestent une tendance
à faire correspondre leur perception avec leur vision intrinsèque
de la réalité.
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