La pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué (ouest Cameroun). Contribution à l'anthropologie du développement.( Télécharger le fichier original )par Fabrice NEMPE MANGOUA Université de YaoundeI - Master 2010 |
19. Rentabilité économique de la piscicultureLa question de la rentabilité des exploitations se situe au coeur du processus de développement de la pisciculture en Afrique sub-saharienne en général. Des études économiques et des analyses financières récentes de projet tendent à montrer que des modèles d'exploitation piscicole au Cameroun (allant de systèmes extensifs bien gérés à des systèmes semi-intensif à intensif avec apport accru d'aliments) peuvent s'avérer rentables et suffisamment attractifs pour des investisseurs potentiels, dès lors que certaines conditions sont réunies. Les résultats provisoires d'analyses financières réalisées dans le cadre du projet TCP/CMR/3103 sur deux systèmes d'exploitation `classiques' de pisciculture commerciale existant au Cameroun confirment ces assertions (cf. tableau 5). Il s'agit du système de polyculture sur une exploitation individuelle de 2 ha d'étangs de production (= type 1) et du système de polyculture sur un groupement villageois de plusieurs pisciculteurs à petite échelle dont la superficie totale cumulée est de 0,5 ha d'étangs de production (= type 2) 5(*). Tableau 2 : Résultats de l'analyse financière de quelques systèmes de pisciculture commerciale (source : FAO/TCP/CMR/3103)
L'objet de ces analyses économiques est également de déterminer des normes d'exploitation objectives permettant de garantir la rentabilité financière de l'activité piscicole et de l'inscrire dans la durabilité. L'intérêt de ces modélisations réside également dans l'analyse des trois principaux facteurs affectant la rentabilité (analyse de sensibilité), à savoir : le prix des alevins, le prix de l'aliment, et le prix de vente du poisson d'élevage. En ce qui concerne les alevins, on peut noter qu'une augmentation d'environ du double du prix des alevins, qui pourrait résulter logiquement d'une amélioration de leur qualité (souche améliorée), se traduirait par une augmentation du poste `alevins', mais qui serait largement compensée par une amélioration des rendements de production, sous réserve bien sûr d'une alimentation correcte. Si ce n'était pas le cas, alors on assisterait à une baisse importante des TRI qui s'établiraient ainsi à 16,4% pour le type 1 et à 13,4% pour le type 2. Pour l'aliment, si l'on fait l'hypothèse que des industriels locaux peuvent produire des granulés à un prix de 500 FCFA/kg, alors cela se traduirait par une diminution des TRI qui s'établiraient respectivement à 21,3% et 18,2% pour les exploitations de type 1 et de type 2. Toutefois, tout comme dans le cas des alevins, l'aliment devrait être d'une bonne qualité, à même d'améliorer significativement la production de poisson marchand et d'enrayer les effets négatifs de la hausse des prix. * 5 Les différentes hypothèses de calcul ayant servi à l'analyse économique figurent dans le rapport du consultant V. Bamba, CTPD spécialiste en économie aquacole : données bio-techniques et économiques, schéma d'allocation des superficies, plan de production, programme d'investissement et schéma de financement. |
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