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La pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué (ouest Cameroun). Contribution à  l'anthropologie du développement.

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par Fabrice NEMPE MANGOUA
Université de YaoundeI - Master 2010
  

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13. Le contexte économique

Aujourd'hui, Dschang est une ville agricole, universitaire et touristique, riche d'histoire influencée par le passé colonial et les chefferies Bamiléké. Avec ses 15000 étudiants, et 230 écoles, la ville de Dschang est une petite ville de province très dynamique, très différentes des autres villes du Cameroun. Avec l'ouverture récente de la route Mélong-Dschang qui désenclave totalement la région, et met Douala à 3h de route, ce sont de nombreuses opportunités qui s'ouvrent à la ville. Le café, le cacao et le thé font partie des cultures de rente exploitées historiquement et qui ont assuré la richesse de la région.

14. Les habitudes alimentaires

Grâce aux terres fertiles de la Menoua, la région de Dschang regorge de produits vivriers qui viennent enrichir le répertoire alimentaire des populations. On y trouve une multitude de plantes potagères telles que la banane plantain, la patate douce, le macabo, le manioc, l'igname, les carottes, le haricot, le mais, le poireau, les pommes de terres, le choux etc. cet environnement offre aussi une riche palette de fruits : ananas, mangue, goyave, banane douce, papaye, avocat, pastèque, noisette, corossol, mandarine, cerise, fruit noir etc.

Par ailleurs, on note également dans le milieu Dschang la présence de certains produits végétaux dont la fonction va au-delà de la simple consommation alimentaire. Ainsi, le Lipi'h en langue yemba, désigné sous le nom de « Kola » en français, est un fruit amer qui peut être rouge ou blanc et gluant selon l'espèce. L'utilisation de la kola est très symbolique dans la tradition Bamiléké en général et chez les Dschang en particulier. Il symbolise l'amitié et la paix. Ainsi, lorsqu'on tend une noix de kola à une personne, cela équivaut au souhait de bienvenu et à une invitation à l'entente mutuelle. C'est celui qui reçoit qui est chargé de diviser la noix qui peut comporter entre 3 et 6 quartiers. Lorsque la noix comporte un nombre pair de quartiers, cela symbolise une relation d'égalité. Par contre, lorsque ce nombre est impair, cela signifie que dans la relation en cours, il doit y avoir un rapport de respect de l'un envers l'autre.

On a également le ndeundeu, un fruit local en forme de cigare qui grandit à l'ombre des zones humides. Grâce à son goût de sucré anisé, le ndeundeu est très convoité par les jeunes, qui le considèrent comme un bonbon local. Traditionnellement, c'est un fruit qui a beaucoup de vertus, notamment la protection contre les esprits maléfiques. Il est également utilisé en pays Bamiléké dans la préparation de la plupart des produits de la médecine traditionnelle. Le ndeundeu est par ailleurs souvent utilisé lors du règlement de conflits. Lorsqu'après une discussion, le ndeundeu est partagé par les protagonistes, cela marque le signe de la fin des conflits.

· Les plats traditionnels

Une observation de la gastronomie Dschang fait état de plusieurs plats sans lesquels l'Homme dschang ne peut affirmer qu'il a « bien mangé ». Il s'agit de :

Le Kwa'Ndzap C'est le plat typique de l'alimentation Dschang. Il est fait à base de macabo pilé, servi avec des feuilles de légumes verts (ressemblant aux épinards). Il se mange avec les mains.

Le pilé de pommes C'est un mélange de pommes de terre et de haricots rouges ou noirs pilés, cuit avec de l'huile de palme rouge. Dans la région, le pilé peut aussi être fait à base de macabo ou de bananes vertes.

Le Guessang goh, «  gâteau de maïs » est un gâteau fait de maïs écrasé, moulé dans des feuilles de bananes et cuit à la vapeur. Il se consonne mélangé aux feuilles de "légumes" sautées.

Le Koki , plat originaire de Bazou dans le département du Koung-khi, le Koki est une préparation épicée à base de haricots et d'huile de palme, cuite à la vapeur dans une feuille de bananier fumée.

Le Messang, « couscous de maïs aux légumes » est sans doute le plat le plus consommé de la région. C'est une pâte de farine de maïs bouillie pour obtenir une pate mole. Cette pâte s'accompagne de légumes verts (sorte d'épinard) ou de plusieurs sauces parmi lesquelles le "Phieu" ou "Nkwui", sauce gluante de couleur verte foncée, ou le ndolè fait à base de légumes amers et d'arachides bouillies.

Le Taro à la sauce jaune, est un plat typique du Nord-Ouest qui se consomme fréquemment à Dschang. Le taro est un tubercule que l'on pile jusqu'à obtenir une pâte grisâtre. On le déguste alors avec un ou deux doigt ce met avec la fameuse sauce jaune, à base d'huile de palme et d'un mélange d'une dizaine d'épices, de champignons et de viande.

Le Ndolé, légume vert de type épinard, légèrement amer, se prépare avec des arachides bouillies. Selon la région, on rajoute de la viande, du poisson fumé ou des crevettes, qui rajoutent un arôme supplémentaire à la préparation. Le Ndolé se consomme surtout avec du couscous de maïs ou des plantains bouillis.

Toute cette gastronomie locale peut s'accompagner de vin de raphia, extraite de bambou de raphia ou du palmier à huiler. Ce vin se boit sucré, moyennement alcoolisés ou plus fermenté.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry