13. Le contexte
économique
Aujourd'hui, Dschang est une ville agricole, universitaire et
touristique, riche d'histoire influencée par le passé colonial et
les chefferies Bamiléké. Avec ses 15000 étudiants, et 230
écoles, la ville de Dschang est une petite ville de province très
dynamique, très différentes des autres villes du Cameroun. Avec
l'ouverture récente de la route Mélong-Dschang qui
désenclave totalement la région, et met Douala à 3h de
route, ce sont de nombreuses opportunités qui s'ouvrent à la
ville. Le café, le cacao et le thé font partie des cultures de
rente exploitées historiquement et qui ont assuré la richesse de
la région.
14. Les habitudes
alimentaires
Grâce aux terres fertiles de la Menoua, la
région de Dschang regorge de produits vivriers qui viennent enrichir le
répertoire alimentaire des populations. On y trouve une multitude de
plantes potagères telles que la banane plantain, la patate douce, le
macabo, le manioc, l'igname, les carottes, le haricot, le mais, le poireau, les
pommes de terres, le choux etc. cet environnement offre aussi une riche palette
de fruits : ananas, mangue, goyave, banane douce, papaye, avocat,
pastèque, noisette, corossol, mandarine, cerise, fruit noir etc.
Par ailleurs, on note également dans le milieu Dschang
la présence de certains produits végétaux dont la fonction
va au-delà de la simple consommation alimentaire. Ainsi, le Lipi'h
en langue yemba, désigné sous le nom de
« Kola » en français, est un fruit amer qui peut
être rouge ou blanc et gluant selon l'espèce. L'utilisation de la
kola est très symbolique dans la tradition Bamiléké en
général et chez les Dschang en particulier. Il symbolise
l'amitié et la paix. Ainsi, lorsqu'on tend une noix de kola à une
personne, cela équivaut au souhait de bienvenu et à une
invitation à l'entente mutuelle. C'est celui qui reçoit qui est
chargé de diviser la noix qui peut comporter entre 3 et 6 quartiers.
Lorsque la noix comporte un nombre pair de quartiers, cela symbolise une
relation d'égalité. Par contre, lorsque ce nombre est impair,
cela signifie que dans la relation en cours, il doit y avoir un rapport de
respect de l'un envers l'autre.
On a également le ndeundeu, un fruit local en
forme de cigare qui grandit à l'ombre des zones humides. Grâce
à son goût de sucré anisé, le ndeundeu est
très convoité par les jeunes, qui le considèrent comme un
bonbon local. Traditionnellement, c'est un fruit qui a beaucoup de vertus,
notamment la protection contre les esprits maléfiques. Il est
également utilisé en pays Bamiléké dans la
préparation de la plupart des produits de la médecine
traditionnelle. Le ndeundeu est par ailleurs souvent utilisé
lors du règlement de conflits. Lorsqu'après une discussion, le
ndeundeu est partagé par les protagonistes, cela marque le
signe de la fin des conflits.
· Les plats traditionnels
Une observation de la gastronomie Dschang fait état de
plusieurs plats sans lesquels l'Homme dschang ne peut affirmer qu'il a «
bien mangé ». Il s'agit de :
Le Kwa'Ndzap C'est le plat typique
de l'alimentation Dschang. Il est fait à base de macabo pilé,
servi avec des feuilles de légumes verts (ressemblant aux
épinards). Il se mange avec les mains.
Le pilé de pommes C'est un mélange
de pommes de terre et de haricots rouges ou noirs pilés, cuit avec de
l'huile de palme rouge. Dans la région, le pilé peut aussi
être fait à base de macabo ou de bananes vertes.
Le Guessang goh,
« gâteau de maïs » est un gâteau fait de
maïs écrasé, moulé dans des feuilles de bananes et
cuit à la vapeur. Il se consonne mélangé aux feuilles de
"légumes" sautées.
Le Koki , plat originaire de Bazou
dans le département du Koung-khi, le Koki est une préparation
épicée à base de haricots et d'huile de palme, cuite
à la vapeur dans une feuille de bananier fumée.
Le Messang, « couscous de
maïs aux légumes » est sans doute le plat le plus
consommé de la région. C'est une pâte de farine de
maïs bouillie pour obtenir une pate mole. Cette pâte s'accompagne de
légumes verts (sorte d'épinard) ou de plusieurs sauces parmi
lesquelles le "Phieu" ou "Nkwui", sauce gluante de couleur
verte foncée, ou le ndolè fait à base de légumes
amers et d'arachides bouillies.
Le Taro à la sauce
jaune, est un plat typique du Nord-Ouest qui se consomme
fréquemment à Dschang. Le taro est un tubercule que l'on pile
jusqu'à obtenir une pâte grisâtre. On le déguste
alors avec un ou deux doigt ce met avec la fameuse sauce jaune, à base
d'huile de palme et d'un mélange d'une dizaine d'épices, de
champignons et de viande.
Le Ndolé, légume vert
de type épinard, légèrement amer, se prépare avec
des arachides bouillies. Selon la région, on rajoute de la viande, du
poisson fumé ou des crevettes, qui rajoutent un arôme
supplémentaire à la préparation. Le Ndolé
se consomme surtout avec du couscous de maïs ou des plantains bouillis.
Toute cette gastronomie locale peut s'accompagner de vin de
raphia, extraite de bambou de raphia ou du palmier à huiler. Ce vin se
boit sucré, moyennement alcoolisés ou plus fermenté.
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