Chapitre VI : Les perspectives des stratégies
d'adaptation
Les perspectives des stratégies d'adaptation doivent
être guidées par une réflexion basée sur les
potentialités naturelles, accompagnées d'une étude
minutieuse des problèmes de productions, mais aussi, des facteurs
bloquants d'une adaptation durable.
Le «retour à la terre»
est, aujourd'hui, le cri du coeur lancé par les politiques ainsi que par
une grande partie de la population rurale du Sénégal. Cette
idée est partagée en grande partie par les populations de l'ex
Communauté Rurale de Mont-Rolland. Cependant la question du
«Comment?» doit-on articuler ce retour vers
l'agriculture, dans le contexte actuel d'une pluviométrie marquée
par son irrégularité et la fréquence de séquences
sèches, dans une Commune Rurale dominée par une tradition de
cultures pluviales, se pose. Ainsi, la plupart des propositions qui
émanent des populations de la Commune de Mont-Rolland sont liées
au règlement de la disponibilité de l'eau allant des plus
pessimistes aux plus optimistes : «Construction de forage
à usage agricole», «adduction d'eau dans
le domaine des champs», «Réduction du
prix de l'eau», «Projet de maraichages pour les
jeunes», «Acceptation des projets des
promoteurs privés»(agriculture irriguée) voire
«espérer une bonne pluviométrie».
En dehors du manque d'eau, le problème de la mécanisation est
aussi décrié. Cependant nombreux sont les paysans qui sont
très réticents quant à l'utilisation des engrais chimique
et ne pensent pas qu'elles peuvent apporter une solution durable.
I - La Disponibilité de l'eau
En effet le retour vers l'agriculture dans la Commune de
Mont-Rolland requiert, aujourd'hui, le règlement du problème de
l'eau dans un premier temps. Autrement dit la maitrise de l'eau est essentielle
pour une agriculture rentable, dans ce contexte de péjoration
pluviométrique. D'abord, une sensibilisation des populations sur la
pluviométrie de la zone afin de permettre aux populations de mieux
comprendre le cycle saisonnier de l'hivernage et la nécessité de
recourir à une agriculture non pluviale. Cela doit être
accompagné par la mise en place d'infrastructures de base pour palier au
déficit pluviométrique. Par exemple l'implantation de forages
à usage agricole, dans les différents secteurs exploitables de la
Commune de Mont-Rolland et l'aménagement de zones de captage des eaux de
ruissellement pendant l'hivernage pourraient, en effet, réduire
considérablement les effets de la variabilité
pluviométrique sur les productions agricoles par l'accroissement de la
disponibilité de l'eau. Les semences et intrants avant l'eau c'est
«la charrue avant les boeufs». Autrement dit la
non-disponibilité de l'eau
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bloque toute forme d'adaptation agricole. Ainsi pour
éviter l'endettement sans succès des paysans, en semences et
intrants, dans le contexte d'une variabilité pluviométrique, les
efforts doivent se consentir d'abord, pour un règlement du
problème de l'eau ; c'est-à-dire rendre l'eau disponible, au
moins sur certains domaines agricoles. Cela permettra de sécuriser les
paysans afin de s'assurer d'une production régulière. Ainsi une
telle situation pourrait créer les conditions d'une croissance de la
production.
La réalisation des aménagements et de toutes les
actions connexes mérite d'abord une réponse à la question
du «Où» et du
«Quand». Ainsi une réorganisation de
l'espace, accompagnée d'une articulation des actions, est plus que
nécessaire pour une agriculture en progrès.
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