II - 3 - Les effets indirects de la variabilité
pluviométrique
Les effets indirects de la variabilité
pluviométrique sont parfois mieux perçus par les populations.
D'abord, en plus de la variabilité pluviométrique, nombreux sont
les paysans qui accusent aujourd'hui la divagation des troupeaux et les
attaques des oiseaux et insectes comme les principales causes des mauvaises
récoltes. En effet, les espaces abandonnées progressivement, au
fil des années, tout au long de la crise agricole, servent de couloirs
au bétail et du fait que quelques champs sont cultivés, le ratio
du nombre d'oiseaux et insectes par champ demeure élevé. Ainsi
les cultures sont exposés à la fois à la divagation des
troupeaux mais aussi aux oiseaux et rongeurs. Ces problèmes sont, dans
une certaine mesure, des effets indirects des sécheresses successives.
Ensuite, les sécheresses consécutives depuis les années
1970 ont eu des répercussions cumulatives sur l'environnement agricole
et par conséquent sur le mode de vie des populations. Par exemple les
mouvements d'exode rural d'année en année, à chaque
mauvaise campagne agricole, constituent une perte importante de main d'oeuvre
agricole, impossible à remplacer même avec un certain retour des
pluies. Cela conduit à l'abandon des champs. Les mauvaises
récoltes ont poussé les populations à l'exode rural qui
est devenu aujourd'hui la règle, principalement vers Dakar et à
un degré moindre vers Thiès, Mboro et Saint-Louis.
De même, pour des raisons de survie, la coupe de bois
qui était à usage seul, est devenue, aujourd'hui, une
activité commerciale. Cette coupe de bois combinée avec les
effets directs de la péjoration climatique a beaucoup contribué
à la destruction du couvert forestier. Ainsi accentuant le ruissellement
qui devient plus intense, favorisant l'érosion et le ravinement
généralisé des collines et des bas fonds. L'érosion
hydrique et éolienne influe sur la dégradation des sols et les
rend moins rentables.
En somme, l'agriculture est aujourd'hui en crise dans la
Commune de Mont-Rolland. Une crise dont les symptômes sont multiples car
au delà du déficit hydrique, de la faiblesse de
productivité et des emblavures, l'agriculture souffre aussi de son
archaïsme.
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