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La situation conflictuelle entre cultivateurs de maà¯s et éleveurs des caprins dans le Masisi à  Mupfunyi Shanga en 2013-2014.

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par Benoit KIKWAYA SIMABAOSI
Institut Supérieur de Développement Rural des Grands Lacs - Licence 2014
  

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Parties prenantes/acteurs/parties

Dans le cadre de la gestion alternative des conflits appliquée aux régimes fonciers, ces termes se réfèrent aux personnes et aux groupes qui disposent de droits sur la terre et sur les ressources naturelles. Ils peuvent être impliqués directement dans le conflit si leurs droits et leurs besoins font partie de l'objet du conflit ou indirectement si l'évolution du conflit et son éventuelle résolution ont une incidence sur leur existence mais qu'ils ne disposent d'aucun pouvoir d'action. Dans ce travail, les termes «parties prenantes», «acteurs» et «parties» sont utilisés indifféremment.

Périmètre

La délimitation du périmètre des parcelles de terre peut être effectuée par un marquage sur le sol ou en donnant une description mathématique reposant sur un système de coordonnées.

Pouvoir

Capacité d'exercer une influence sur la résolution d'un conflit et sur les autres acteurs concernés.

Propriétaire foncier

Propriétaire d'un bien. Ce dernier peut être donné à bail à un preneur ou locataire, à certaines conditions (en général, le versement d'un loyer).

Redistribution des terres

Il s'agit de la redistribution des exploitations et de la modification des structures agraires. Elle comporte normalement la réinstallation des agriculteurs ou des paysans sans terre. La redistribution des terres relève normalement de l'État et peut correspondre ou non à la gestion coutumière des terres.

Réforme agraire

Ensemble des opérations visant à modifier les structures agraires d'un pays et les modes d'appropriation du sol qui comportent souvent des redistributions de terres et des modifications des modes de tenure. Une réforme agraire a donc normalement des incidences politiques, économiques et sociales. Elle a pour but d'améliorer la production agricole et le niveau de vie des producteurs agricoles.

Réforme foncière

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Terme général indiquant les modifications du cadre juridique et institutionnel régissant les politiques foncières. Elle vise à mettre en place des changements d'ordre politique, économique et social.

Régime foncier

Ensemble de règles qui définissent les droits d'accès des personnes à certaines ressources naturelles et qui constituent également une forme de reconnaissance sociale de ces rapports.

Dans un système juridique donné, le système foncier établit les différentes possibilités d'utilisation des terres. Il englobe les tenures rurales et urbaines ainsi que la propriété, la location et d'autres accords portant sur l'utilisation des terres.

Régime foncier coutumier

Ensemble de règles découlant de la coutume qui définissent les droits d'accès des membres d'un groupe social donné à leurs ressources naturelles. Il s'agit aussi de la forme de reconnaissance sociale de ces règles.

Régime formel de tenure

Ce type de régime existe là ou la législation et les institutions publiques régulent les droits fonciers et les droits sur les ressources naturelles à l'intérieur des frontières nationales. Registre foncier

Registre dans lequel sont officiellement consignés tous les droits juridiquement reconnus sur les terres (titres fonciers, droits de propriété). L'enregistrement foncier vise à garantir la sécurité des transactions et à protéger le propriétaire d'empiètements de la part de tiers.

Renforcement des pouvoirs/responsabilisation

«Conférer un pouvoir, surtout un pouvoir légal ou officiel; doter de compétences, transmettre des qualifications; habiliter». Cette expression à la mode n'est pourtant pas récente puisqu'elle a vu le jour au XVIIème siècle. Elle avait alors le sens juridique de «octroyer des pouvoirs légaux, habiliter». Peu de temps après cette expression a commencé à être utilisée dans le sens général de «autoriser ou permettre». On trouve de nos jours ces deux acceptions mais elles ont été reléguées au deuxième plan par l'utilisation de l'expression faite en politique et en psychologie.

Le terme a pris sa signification moderne dans le cadre du mouvement des droits civils (qui demandait le renforcement des pouvoirs politiques pour ses adeptes) et a été adopté par le mouvement de libération des femmes; son attrait n'a pas diminué. Ce terme est aujourd'hui utilisé pour indiquer qu'une personne ou qu'un groupe est capable de prendre le contrôle de sa propre destinée ou qu'il devrait être capable de le faire.

Résolution ou gestion alternative des conflits

Par gestion alternative des conflits on entend toutes les méthodes de gestion des conflits qui ont pour objet de parvenir à une résolution commune d'un conflit en transformant tous les intéressés en décideurs actifs et conscients de leurs responsabilités. La gestion alternative des conflits est devenue une discipline à part entière dans les années 60 pour répondre aux changements sociaux, à l'évolution des institutions et aux souhaits du

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secteur public et du secteur privé de régler les conflits. La gestion alternative des conflits permet aux acteurs d'engager un dialogue constructif et de trouver des solutions communes aux conflits entre les personnes ou les groupes. Au cours des quarante dernières années cette discipline a évolué dans de nombreuses directions, la dernière tendance étant d'atténuer les différences entre les différents courants de pensée. Pour en savoir davantage sur la gestion alternative des conflits les praticiens peuvent consulter les ouvrages signalés dans la bibliographie. Dans le présent manuel les termes «gestion» et «résolution» sont utilisés indifféremment. Les professionnels travaillant dans ce secteur sont désignés sous le nom de «médiateurs» ou de «praticiens».

Ressources naturelles

Ressources (actuelles et potentielles) fournies par la nature.

Rural et urbain

Les termes «rural» et «urbain» ont un sens bien précis. Ce qui est rural concerne la campagne ;

Acteurs principaux

Pour le médiateur, la tâche de déterminer les principaux acteurs d'un conflit est l'une des plus importantes et des plus difficiles. Cela tient au fait qu'un processus de médiation doit comprendre tous les acteurs pour déboucher sur une solution à long terme. Il s'agit là d'un point délicat car il arrive souvent que les groupes marginalisés ou non organisés ne puissent pas participer aux processus de règlement des conflits. En renforçant leurs pouvoirs, le médiateur transforme les parties intéressées.

(Rome) 2005.

ANALYSE DES PARTIES PRENANTES

Qui n'étaient que des bénéficiaires passifs, en acteurs de plein droit et augmente ainsi les chances de parvenir à une solution.

Participation au conflit

La participation des parties prenantes au conflit peut être directe ou indirecte. Les parties prenantes sont impliquées directement si leurs intérêts et leurs besoins font partie de l'objet du conflit et si elles y participent activement. Les parties prenantes sont impliquées indirectement si elles sont touchées par les décisions prises mais n'ont aucune possibilité d'agir pour les influencer. Il est donc essentiel de comprendre pour quelle raison et dans quelle mesure les parties prenantes sont impliquées, si l'on veut mesurer l'intensité d'un conflit.

On considère que l'intensité d'un conflit est élevée si de nombreuses parties prenantes sont directement intéressées: lorsque les besoins fondamentaux font l'objet d'un conflit, les risques de violence directe augmentent considérablement. Il n'est pas possible d'engager un processus de médiation en présence d'un phénomène de violence directe.

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Diversités culturelles et autres

Il est nécessaire de relever les diversités culturelles ou autres susceptibles de faire naître des problèmes lors de la médiation. Le praticien aura alors plus de chance de parvenir à les régler.

On rencontre souvent des difficultés liées aux diversités culturelles et identitaires dans les processus de médiation. Ces obstacles sont rarement insurmontables à moins de manipulations politiques ou économiques.

Traits communs et contribution potentielle

Il est en général plus facile de déceler les éléments de discorde que les facteurs de cohésion alors que ces derniers sont les plus importants pour un médiateur. L'avenir de l'ensemble du processus tient à son habilité à déceler les points communs entre les parties prenantes et à découvrir la contribution que chaque groupe pourrait apporter à la résolution du conflit.

Facteurs de discrimination

Les facteurs de discrimination sont les éléments culturels et structurels qui agissent indirectement sur le processus de gestion en entravant la libre participation de certains groupes. Dans ce cas également, si le praticien comprend quels sont les éléments de violence structurelle et culturelle qui affectent le conflit, il pourra mettre toutes les chances de son côté.

Les processus de médiation permettent souvent de surmonter la violence culturelle et structurelle. Les chances de réussir à éliminer la violence directe, structurelle et culturelle sont d'autant plus élevées que le processus est élargi et représentatif.

III. 3. INTEGRATION DES FEMMES RURALES DANS LA GESTION DES
CONFLITS FONCIER

Problématique hommes-femmes

En tant que groupe de parties prenantes, les femmes ont souvent de grandes difficultés à faire reconnaître leurs droits fonciers. Cela tient principalement à deux raisons: leur condition sociale et leur identité.

Dans le cadre des conflits fonciers, une mobilisation réussie s'appuie en général sur l'appartenance à une classe sociale ou à un groupe ethnique, catégories reconnues dans l'esprit du public. L'appartenance à un sexe, par contre, n'est pas normalement perçue comme un facteur identitaire, notamment par les femmes vivant en zones rurales qui n'ont pratiquement aucun pouvoir et qui ne peuvent pas intervenir dans la vie publique. Les conflits fonciers qui comportent des revendications présentées par des femmes sont souvent considérés comme des conflits privés, domestiques, à régler dans cette sphère particulière. Les discussions et les négociations ont la plupart du temps lieu au sein des ménages et sortent rarement de ce cadre pour être abordées dans la communauté ou par les pouvoirs publics. Il convient en outre de relever que les femmes sont souvent marginalisées dans les communautés et dans leurs propres foyers.

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Comme les droits fonciers des femmes sont souvent transmis par les hommes, dans leur famille ou leur ménage, elles considèrent souvent déshonorant de revendiquer publiquement un droit foncier présumé. On considère aussi souvent les femmes comme des citoyens de deuxième ordre et elles ont peu de possibilité d'exprimer leurs doléances pour que l'on examine et reconnaisse leurs revendications. En tant que femmes, la possibilité de faire entendre leurs revendications est aussi liée à d'autres facteurs (classe sociale, appartenance ethnique, âge).

Les femmes ont lutté pour être reconnues comme des membres à part entière de leur communauté, pour bénéficier de la parité dans leur ménage et pour avoir la qualité de citoyennes à plein titre dans leur pays. Leur action a eu en partie pour objet d'obtenir des droits de propriété identiques à ceux des hommes. Il arrive souvent, surtout en milieu rural, qu'il n'y ait ni un système juridique formel, ni un système foncier coutumier pour reconnaître le droit des femmes à la terre. Si les normes et les règles coutumières entravent les femmes lorsqu'elles présentent des revendications de nature foncière au sein de leurs ménages et de leurs communautés, elles peuvent s'adresser aux pouvoirs publics ou aux ONG pour obtenir une instance dans laquelle faire entendre leur voix.

En cas de discrimination entre les hommes et les femmes, les praticiens devraient aider les acteurs à comprendre qu'il est essentiel de reconnaître que les femmes font partie intégrante de l'évaluation du conflit, pas seulement pour les femmes, mais pour l'ensemble de la communauté, vu le rôle clé qu'elles jouent dans les ménages pour la sécurité alimentaire.

Cartographie du conflit

L'analyse des parties prenantes sert surtout au cours des premières étapes de la gestion alternative des conflits. Les parties prenantes font partie d'un réseau social. La connaissance de ce réseau - rapports entre les parties prenantes, différents rôles qu'elles jouent, groupes auxquelles elles appartiennent- est le principal objectif de cette analyse. Les conflits se manifestent entre différents acteurs (individus ou organisations). La nature du différend s'exprime par les relations qui existent entre eux et repose sur leurs manières de voir. Il est utile de comprendre cela pour évaluer le comportement des parties prenantes et pour envisager les conséquences essentielles des actions qui pourraient être prises dans le cadre de la gestion alternative des conflits.

Il convient de ne pas oublier que les réseaux sociaux ne sont pas statiques, mais évoluent avec le temps.

La cartographie du conflit est un outil qui permet de comprendre les réseaux dans le contexte d'un conflit donné (voir figure 2.3). En mettant l'accent sur les parties prenantes et sur leurs rapports, le processus de cartographie du conflit aide le médiateur à cerner les points de vue et les valeurs des parties prenantes, à évaluer les stratégies de gestion des conflits et à déterminer les résultats et les effets des actions des participants.

Le processus de cartographie du conflit prévoit tout d'abord l'identification de toutes les parties prenantes à un conflit. Il établit donc:

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> les points de vue de chaque partie prenante (attentes et convictions) pour ce qui est des terres concernées par le conflit;

> les valeurs et les normes fondamentales que reconnaît chaque partie prenante;

> les stratégies utilisées par chaque partie prenante dans le cadre du conflit. Indiquer clairement les objectifs et les outils habituels de la gestion alternative des conflits ;

Il est utile de connaître ces facteurs pour pouvoir régler de manière satisfaisante la plupart des intérêts des parties prenantes.

Le principal objectif de la cartographie du conflit est de déterminer une série de mots clés et d'aides visuelles, émanant des parties prenantes. Elle permet aux praticiens et aux parties prenantes d'«identifier» les notions et les catégories ayant joué un rôle dans chaque circonstance particulière. Elle aide aussi à signaler les notions et les catégories que l'on retrouve dans tous les conflits et celles qui sont spécifiques à un contexte donné. Les trois principales étapes du processus de cartographie du conflit sont énumérées ci-après:

+ indiquer clairement les objectifs et les outils habituels de la gestion alternative des conflits;

+ dresser une carte du conflit selon les médiateurs et selon les parties prenantes; + réaliser en commun une carte.

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