II-ETAT DE LA QUESTION
Les auteurs qui ont fait des recherches sur l'eau
conçoivent le problème de l'eau comme étant une situation
qui touche à sa qualité, sa quantité et sa distribution.
Ainsi les problèmes d'eau dans le monde sont liés à la
croissance rapide de la population doublée au développement
économique notamment industriel et agricole. Par exemple, la
déforestation, l'érosion, la mise en culture de nouvelles et
vastes étendues de terres, les irrigations, le développement
anarchique des agglomérations, l'accumulation des déchets sont
autant de facteurs qui modifient le milieu naturel et dégradent la
quantité et la qualité des eaux, ce qui entraîne de
nombreuses répercussions sur la santé des populations.
Au sujet de l'eau, les informations que nous avons recueillis
des différentes lectures nous ont permis de situer les différents
auteurs dans les deux grandes problématiques suivantes : la
problématique de l'insuffisance dans la distribution, de la
dégradation quantitative et qualitative de l'eau responsable des
maladies hydriques à transmission orale et la problématique de
l'eau comme étant un lieu de développement des agents vecteurs
causant les maladies hydriques à transmission vectorielle tel que le
paludisme.
1- L'approche de l'insuffisance, de la dégradation
quantitative et qualitative de l'eau
Il s'agit pour la plupart des auteurs qui ont traité
des insuffisances dans la distribution de l'eau, des activités qui
dégradent la quantité de l'eau et de la contamination des eaux
par des pollutions de diverses sources.
Nous pouvons citer dans ce registre, Jeune Afrique Economie
(1998) pour qui l'accès à l'eau à l'échelle du
globe est inégal car 1,2 milliard de la population de la planète
souffrent
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du manque d'eau potable. Ces personnes se trouvent surtout
dans les pays en développement rappelle l'OMS (2006), parce que le
problème d'accès à l'eau potable ne se pose plus dans les
pays développés. Auparavant, SALIF DIOUF et PHILIPPE REKACEWICZ
(2003), traitant de la pénurie d'eau, font constater qu'en Afrique, au
cours des années 90, la quantité d'eau disponible par habitant a
chuté de 64%. Abordant la question dans le même sens, lors de la
Journée Mondiale de l'Eau de l'année 2007, il a été
révélé que 14 pays d'Afrique sont confrontés
à des situations de pénurie ou de rareté d'eau, les pays
d'Afrique du nord et de l'Ouest étant les plus touchés car on y
observe le problème en termes de pénurie et de propagation des
maladies. Par exemple au Togo, toute la population n'a pas accès
à l'eau potable, les zones ne sont approvisionnées qu'à
40% et on a 15 litres d'eau par jour et par habitant. Au Maroc, le potentiel
hydrique est limité or la consommation augmente de jour en jour et les
sécheresses sont régulières. Au Burkina Faso, l'eau est
une denrée rare et toutes les populations n'ont pas accès
à l'eau potable.
Traitant toujours des insuffisances dans la distribution de
l'eau, MBIANG MBELLA (2005), souligne qu'à Yabassi, il y a une
insuffisance des adductions d'eau potable ce qui occasionne la consommation par
les populations d'une eau de qualité douteuse. Pour NGEFOR GILLIAN
(2008), la quantité d'eau demandée par les populations de Nkwen
dans la région du Nord Ouest du Cameroun est largement supérieure
à la production tandis que les infrastructures nécessitent une
extension car seulement 2/3 de la population en sont ravitaillées. A
Bafoussam, MPAKAM et al (2007) ainsi que SUFO KANKEU (2008) ont montré
que les besoins en eau des populations sont grandissants et la SNEC est
incapable d'y répondre. De plus, la passivité de l'Etat
couplée à l'extrême pauvreté a conduit les
populations à la mise en place des unités
décentralisées telles que les puits, les sources et les cours
d'eau pour leurs besoins élémentaires.
S'agissant de la dégradation quantitative de l'eau,
à Mbouda, KEINO TIOMELA (2004), explique le paradoxe qui existe entre la
situation de la ville de piedmont d'une part, les problèmes d'eau et la
situation climatique d'autre part. Pour lui, la carence d'eau y est liée
à la pratique de l'agriculture sur le bassin versant du point de captage
associé à l'insuffisance et la vieillesse des adductions en eau
potable. JULIUS TATA (2008), explique que, le déficit hydrique que
connaît la région de Nkambé en saison sèche, est
dû à la culture de l'Eucalyptus.
Pour ceux qui ont abordé la question de l'eau
consommée par les populations sur le plan qualitatif, nous retrouvons
des auteurs tels que PRISO (1995), qui, traitant de l'approvisionnement en eau
des populations de la ville de Dschang dans l'Ouest du Cameroun a perçu
le problème sous deux axes. Le premier axe étant quantitatif
où il fait le constat selon
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lequel l'eau potable fournie par la SNEC3 est
insuffisante, ce qui favorise le recours à d'autres sources
d'approvisionnement en eau que sont les sources, les puits et les
rivières. Le second axe est qualitatif dans lequel il juge que la
qualité de l'eau de la SNEC est peu rassurante sur la seule base de
l'observation. DACOSTA (2004) étudiant la question dans le même
sens que PRISO (1995) ajoute que les puits, les sources et les rivières
qui font partie des lieux d'approvisionnement en eau de certaines populations
de la ville de Dschang sont victimes de nombreuses pollutions qui les
contaminent. D'après les analyses effectuées sur ces eaux par
NDOUNLA (2008), il ressortait que la qualité des eaux consommées
par les populations, de cette ville ne répond pas aux prescriptions des
normes de l'OMS. En conséquence la typhoïde, la
gastro-entérite et les dysenteries font l'objet du quotidien de ces
populations. Des études similaires ont été faites
antérieurement par TEMGOUA TIAYO (2006) dans la même ville.
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