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Eau et santé dans les campagnes des hautes terres de l'ouest du Cameroun. Cas de Babadjou dans le département des Bamboutos.

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par Ernestine LONPI TIPI
Université de Dschang - Master 2011
  

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2- L'approche de l'eau comme lieu de développement des insectes vecteurs de maladies

Au-delà de la dimension qualitative et quantitative, l'eau est le lieu de développement des moustiques et des mouches responsables des pathologies telles le paludisme, l'onchocercose, la bilharziose, la fièvre jaune, le ver de guinée et la dengue. Cependant, c'est le paludisme qui fait le plus grand nombre de victime d'où l'insistance de son étude dans ce travail. BART (2003) dit que : « Le paludisme est la plus universelle des maladies tropicales, il est étroitement lié à l'eau. Il sévit en Afrique où il est la première cause de mortalité loin devant le SIDA ». A ce titre, ceux qui se sont intéressés à la situation épidémiologique du paludisme en Afrique perçoivent le problème différemment. Pour les uns, c'est une maladie essentiellement urbaine, pour les autres la transmission palustre est plus forte en zone rurale qu'en zone urbaine à cause de la pratique de l'irrigation et pour certains les variations climatiques, la topographie, la végétation et l'hydrographie ont une influence sur la transmission du paludisme. Ces auteurs mettent en relation les éléments du milieu et l'eau dans la propagation des moustiques vecteurs des maladies.

Parmi les auteurs qui traitent du paludisme comme une affection essentiellement urbaine, il y a LOUIS et al (1999). Pour eux, la prévalence du paludisme en milieu urbain africain est importante. Ceci est dû à la croissance souvent explosive des densités extrêmes des populations, d'un sous-emploi et d'une pauvreté généralisés, une insalubrité et un bas niveau d'hygiène individuelle et collective. Dans ces conditions, on peut parler du

3Société Nationale des Eaux du Cameroun privatisée en 2007 et devenue la Camerounaise des Eaux et CAMWATER sont les structures qui distribuent l'eau potable au Cameroun.

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« paludisme en milieu urbain ». Les caractéristiques de ce paludisme sont : le développement d'espèces anophéliennes domestiques, une très grande variation dans les densités anophéliennes et les taux de piqûres infestantes, la perte de la pré-munition chez les habitants avec pour corollaire l'apparition d'accès palustres sévères chez l'adulte.

Par contre, BAUDON et SPIEGEL (2001)4 disent plutôt que la transmission anophélienne en milieu urbain est globalement plus faible qu'en milieu rural. Ceci est lié au fait que les zones rurales sont des zones où on a une faiblesse des structures sanitaires, une prévalence élevée, la faiblesse des revenus et l'ignorance des méthodes de prévention ou bien le faible usage de ces méthodes (NGANTCHOU, 2005)5. Or, les systèmes agricoles, notamment la pratique de l'irrigation leur sont plutôt préjudiciable car responsable de la propagation des vecteurs des endémies tropicales. Abordant la question dans le même sens, BALDET et al (2007) faisant une étude comparative sur deux sites VK5 village situé au centre de la rizière de Bobo Dioulasso et VK7 en périphérie ont montré que les rizières font partie des zones agricoles dont l'aménagement hydraulique peut avoir des répercussions profondes sur les maladies à transmission vectorielle, en particulier le paludisme.

TCHUINKAM et al (2003), travaillant sur le paludisme à Santchou, Dschang et leur périphérie deux zones voisines, ont prouvé l'importance de ces éléments physiques dans la transmission du paludisme. En effet, la topographie de Santchou favorise la stagnation des eaux causant le développement des moustiques. Par contre, la ville de Dschang se trouve en altitude par conséquent, la transmission palustre y est plus faible. Pour MEVA'A ABOMO (2003), la combinaison des composantes du milieu physique à savoir le climat, l'altitude, la pédologie, la végétation ainsi que les pratiques et comportements humains à l'exemple du faible entretien de l'environnement immédiat, favorise le développement des moustiques dans la plantation d'HEVECAM au Sud du Cameroun. NGUIDJOE MPECK (2005), travaillant sur le paludisme dans l'arrondissement de Douala IIème et MADA NJOUA (2008), à Dschang soulignent que dans ces deux villes, bien qu'étant endémique, le paludisme y connaît une recrudescence saisonnière. Pour NGONO MESSI MBOUDOU (2008), les facteurs favorables au développement du paludisme sont l'hydrographie aggravée par le climat à certaines périodes de l'année.

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