3- L'action des cours d'eau dans la
prolifération des moustiques à Babadjou
Pour l'OMS (2006), l'eau figure à un haut rang parmi
les risques pour la santé qui menacent l'environnement. Elle peut
intervenir de deux manières : directement, elle reçoit les
produits contenant des germes pathogènes puis les propose à
l'homme sous ses multiples formes d'usage ; indirectement, elle héberge
un être vivant hôte intermédiaire, vecteur et
généralement à l'état larvaire qui joue un
rôle important dans la chaîne de transmission.
La température et l'eau de surface ont une influence
importante sur les insectes responsables de maladies infectieuses comme le
paludisme ou les maladies virales comme la dengue et la fièvre jaune
(MADA NJOUA; 2008). Les moustiques ont besoin d'eau stagnante non pollué
pour se reproduire et les insectes adultes, d'humidité pour leur survie
qui se passe en phase aérienne.
Dans notre zone d'étude, les rivières ne
contribuent pas à la prolifération des agents vecteurs. En effet,
les rivières ne peuvent être à l'origine de la
prolifération des mouches responsable de l'onchocercose que dans les
zones à très fort débit d'eau et ceci dans les conditions
de faible densité d'occupation de l'espace par la population. Les
rivières n'hébergent pas des moustiques responsables du paludisme
car elles sont tout le temps en mouvement. Or ces insectes n'ont besoin pour
leur croissance que des eaux calmes. Les piqûres de moustiques ressenties
près des rivières sont plutôt dues au fait que les eaux
contenues dans les fentes des arbres sont des lieux de développement des
moustiques. De même, le sou bois de cette végétation
à proximité des rivières est très humide. Et, comme
les rivières font partie des principales sources d'approvisionnement en
eau des populations de Babadjou, lors de leur séjour en ces lieux, elles
se font piquer par des moustiques.
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