ABSTRACT
The present work on water and health was carried out in the
locality of Babadjou, West region, Cameroon and had an objective to establish
the water/health relationship within the population. The results presented here
were obtained through inquiries using questionnaires, through the consultation
of health centres registers of the locality (2007/2008 registers), through the
analysis of drinkable waters and equally through direct field studies.
It was observed that, Babadjou has a high natural water
potential but only about 8% of the population estimated to about 44296 in 2008
has access to potable water sources. Most of the inhabitants therefore depend
on rain water, rivers, wells and undrinkable water sources for their needs. The
analysis carried out on water sources in some quarters revealed that, the water
consumed by majority of the population was not fit for consumption. Diseases of
anal-oral contamination are therefore a daily threat to the population with a
prevalence of about 18,67% in the years 2007 and 2008. These diseases are
frequent in dry season and at the beginning of raining season. They affect
mostly inhabitants of zone which do not have potable water sources. In addition
to water- borne diseases we have malaria which is a vector-borne disease. Many
physical and human factors are responsible for the proliferation of mosquitoes
in the locality of Babadjou. In 2007 and 2008, 38,5% of hospital consultations
were due to malaria and this was mainly at the interseasonal periods.
Actions aimed at supplying potable water sources and to fight
against malaria are carried out by institutions (privates and publics) and the
local population, but the results are mitigated. About 35% of the population
treat their waters before consumption using less mastered methods, while a few
dig wells which eventually get dry during the dry season. 62% of populations do
not fight against malaria through preventive measures. Because of their low
incomes and the fear of heavy hospital bill, most citizens do not visit health
centres for consultation, early detection and treatment of diseases. The result
is that in 2007 and 2008, water-borne and water related infections killed 31
persons in Babadjou. In order to curb this problem, a number of solutions are
proposed in this work.
Keywords: water, health, water
supply, portable water sources, water-borne diseases, vector-borne diseases.
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INTRODUCTION GENERALE
L'eau, source de vie et facteur d'organisation des
sociétés dès le premier millénaire est à
l'origine de nombreux problèmes de santé. En effet, l'eau potable
n'est pas disponible pour la majorité de la population mondiale et ce,
surtout dans les pays en voie de développement, dans les villes
secondaires et en milieu rural.
Environ 2,3 milliards de personnes dans le monde entier
souffrent de maladies qui sont liées à l'eau. Les maladies
à support hydrique tuent chaque année des millions de personnes,
empêchent des millions d'autres d'être en bonne santé et
sapent les efforts en matière de développement (POPULATION
REPPORTS, 2002, n°16). Parmi ces maladies figurent les diarrhées,
la typhoïde, le choléra, la poliomyélite, les
hépatites A et B, l'amibiase et l'ascaridiase qui causent divers
troubles de santé.
Au Cameroun, l'accès à l'eau en milieu urbain se
fait via les réseaux de distribution et les bornes fontaines. Par contre
la majorité des campagnes en est dépourvue. Face à cela,
les populations utilisent les eaux des rivières, des puits, des pluies,
des sources naturelles ou des mares pour leurs besoins hydriques. Ce qui
occasionne la recrudescence des maladies à transmission hydrique
liées à la consommation des eaux sales.
Les maladies liées à l'eau ne sont pas
uniquement causées par leur consommation. Elles sont également
transmises par des vecteurs tels que les moustiques et les mouches qui se
reproduisent ou vivent dans et/ou près des eaux polluées ou non
polluées et par des organismes aquatiques qui passent une partie de leur
vie dans l'eau et une autre en tant que parasites. Ce sont : le paludisme, la
fièvre jaune, la dengue, la maladie du sommeil, la filariose, la
dracunculose et la schistosomiase. Le paludisme est le plus répandu de
ces maladies vectoriellement transmissibles.
Les statistiques récentes font état du fait que
le paludisme est endémique dans une centaine de pays en zone tropicale,
qu'il représente un risque pour deux milliards de personnes, qu'il est
la cause d'environ 300 millions des cas de maladies aiguës et que plus
d'un million de personnes en meurent chaque année (POPULATION REPORTS,
2002, n°16). En Afrique, les coûts de traitement de cette maladie
ajoutés à la perte de la productivité économique
s'élèvent à environ 1,7 milliards de dollars
américains chaque année.
Le Cameroun n'est pas en retrait de ces affections
liées à l'eau. Notre zone d'étude, Babadjou est une
localité située dans la région de l'Ouest Cameroun et
précisément dans le département des Bamboutos. La
recherche que nous y avons mené sur le thème de « Eau et
santé» part du constat selon lequel à Babadjou l'on note un
déficit de structures
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d'approvisionnement en eau potable pourtant les besoins sont
grandissants. Pour une superficie de 170Km2 et avec une population
estimée à 44296 habitants en 2008 on a 26 points d'eau potable.
De plus, comme dans la majorité des campagnes camerounaises, les actions
de l'Etat en matière d'eau sont absentes et les populations pauvres ne
parviennent pas à réaliser les équipements en eau potable.
A ce problème d'eau potable s'ajoute celui de la présence des
maladies hydriques à transmission vectorielle notamment le paludisme.
Face à l'ensemble de ce constat, nous nous proposons
dans ce travail par la méthode hypothético-déductive de
rechercher le lien existant entre l'eau et la santé des populations de
Babadjou. Pour se faire, nous avons traité la question en six chapitres
:
- Dans le premier chapitre, nous avons
répertorié les facilités naturelles d'accès
à l'eau ainsi que les lieux d'approvisionnement en eau;
- Dans le second, nous avons identifié les principales
sources d'approvisionnement en eau de boisson des populations de Babadjou,
ensuite nous avons analysé leurs qualités et étudier les
maladies qui en résultent ;
- Le troisième chapitre porte sur les facteurs
responsables du développement des agents vecteurs des maladies
tropicales telles que le paludisme à Babadjou ;
- Dans le quatrième chapitre, nous avons
étudié les maladies hydriques à transmission vectorielle
principalement le paludisme tout en présentant la prévalence dans
l'ensemble des maladies répertoriées à Babadjou ;
- Au cinquième, nous avons étudié les
actions opérées par les acteurs institutionnels et la
communauté dans l'optique de répondre à ce problème
de santé lié à l'eau ;
- Le sixième chapitre traite des moyens mis en oeuvre
par la population en vue de résoudre la question de la santé
liée à l'eau à Babadjou.
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