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Port-Saint-Louis-du-Rhône tente de reprendre son destin en main. L'exemple de ses politiques sportives.

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par Laura Lemaire
Université Aix-Marseille - Master 2 Urbanisme et aménagement 2015
  

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1.2.4. Port-Saint-Louis-du-Rhône au sein du SCOT Ouest Etang de Berre :

En 2004, est créé le Syndicat mixte pour l'élaboration du SCOT Ouest Etang de Berre, regroupant neuf communes et deux EPCI :

- Le SAN Ouest Provence : Port-Saint-Louis-du-Rhône, Fos-sur-Mer, Miramas, Istres, Cornillon-Confoux et Grans

- La Communauté d'agglomération du Pays de Martigues d'autre part : Martigues, Port-de-Bouc et Saint-Mitre-les-Remparts

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Figure 11 : Source et réalisation : SCOT Ouest Etang de Berre, 2014

Le SCOT formalise un projet de territoire fondé sur un réseau de communes hiérarchisées. L'idée est « d'affirmer une typologie urbaine et villageoise fonctionnelle et durable »38 et les communes sont

38 Document d'orientation et d'objectifs du SCOT Ouest Etang de Berre : « Affirmer une typologie urbaine et villageoise fonctionnelle et durable » : p.21 à 24

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ainsi réparties selon leur capacité d'absorption de la croissance démographique du territoire à l'horizon 2030.

- Les « pôles structurants » : Martigues, Istres et Miramas : 75%

- Les « pôles d'équilibre » : Port-de-Bouc, Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône : 15% - Les « pôles de proximité » : Grans, Saint-Mitre-les-Remparts et Cornillon-Confoux : 10%

Avec cette capacité d'absorption de la croissance démographique, le SCOT corrèle un développement des services et équipements qui permettent de répondre à cette croissance démographique : infrastructures de transport, équipements scolaires et d'enseignement supérieur, équipements de santé, équipements commerciaux et enfin équipements culturels, sportifs et touristiques. Ce projet de territoire a donc pour but de renforcer les communes qui ont déjà un rôle de centralités (Miramas, Istres et Martigues) et de limiter le développement des autres.

Dans ce projet de territoire, Port-Saint-Louis-du-Rhône a donc un rôle de pôle de taille intermédiaire, comme au sein du SAN Ouest Provence. Ni « Pôle structurant » destiné à un rayonnement extracommunautaire, ni « Pôle de proximité » dont le développement est très limité. Les « pôles d'équilibre » tels que Port-Saint-Louis-du-Rhône ont pour objectifs dans le SCOT d'être des pôles à une échelle communale et communautaire en ce qui concerne les équipements culturels, sportifs et touristiques. On est donc loin de l'image d'Epinal de la « ville du bout du monde « abandonnée des pouvoirs publics et laissée au ban de la construction communautaire comme c'était le cas dans les années 1980 / 1990. Cependant, la typologie du SCOT, vient confirmer les hiérarchies qui existent déjà sur le territoire

Figure 12 : Fonctions associées aux « pôles d'équilibre » / source et réalisation : SCOT Ouest Etang de Berre

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1.2.5. Quelle place pour la commune au sein de la Métropole Aix-Marseille-Provence ? :

Selon la loi de Modernisation de l'Action Publique Territoriale et d'Affirmation des Métropoles (MAPTAM), parue au Journal Officiel le 24 Janvier 2014, l'intercommunalité va connaître de profonds changements dans les Bouches-du-Rhône. Au 1er Janvier 2016, en effet, la Métropole Aix-Marseille-Provence prendra la place des EPCI situées sur son périmètre.39 La métropole Aix-Marseille-Provence comptera donc 92 communes et 1,8 million habitants, autrement dit 93 % de la population des Bouches-du-Rhône et 37 % de la population de l'ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le actuelles EPCI deviendront des « Territoires » et seront administrées par des « Conseils de territoire ». Ces derniers auront une autonomie réduite en matière budgétaire et fiscale. En fait, la Métropole aura avant un tout un rôle décisionnaire dans ces matières et pour les politiques publiques, un rôle de conception de schémas d'organisation, quand les Conseils de territoire auront pour tâches de faire les diagnostics et de mettre en oeuvre les orientations prises en haut lieu. La Métropole aura l'ensemble des compétences des EPCI, qu'elle pourra ensuite déléguer aux territoires, plus des compétences supplémentaires déléguées par l'Etat, la Région ou le Conseil Général.

La question se pose ainsi de la conséquence de la création de la Métropole pour Port-Saint-Louis-du-Rhône, ville de moins de 9000 habitants bientôt comprise dans un ensemble de 1,8 millions d'habitants. La crainte principale mise en avant par la mairie de Port-Saint-Louis-du-Rhône est la perte de la proximité, qui aurait pour conséquence une inadéquation des politiques décidées de manière centralisée avec la réalité du terrain. Interrogée sur la question, la Directrice Education, Enfance et Sports de la commune a donné la réponse suivante :

« Moi je pense qu'on perd la proximité. Car toutes les décisions seront prises à Marseille et pas forcément dans la dimension que Port-Saint-Louis, ou une autre ville de faible importance pourrait 'attendre. Est-ce-que les décisions correspondront aux besoins des Port-Saint-Louisiens ? Les petites communes risquent d'être laissées pour compte. » 40

39 Article 42 de la loi MAPTAM du 24 Janvier 2015 : « la métropole d'Aix-Marseille-Provence regroupe l'ensemble des communes membres de la communauté urbaine Marseille Provence métropole, de la communauté d'agglomération du Pays d'Aix-en-Provence, de la communauté d'agglomération Salon Etang de Berre Durance, de la communauté d'agglomération du Pays d'Aubagne et de l'Etoile, du syndicat d'agglomération nouvelle Ouest Provence et de la communauté d'agglomération du Pays de Martigues. »

40 Annexe 4 : Entretien avec la Directrice Enfance, Education et Sports de Port-Saint-Louis-du-Rhône : op. cit.

La Métropole sera en effet administrée par un conseil formé de 240 délégués des communes membres, qui éliront un Président et un vice-Président. Le nombre de sièges par commune est calculé en fonction du poids démographique de chacune des communes et ainsi, 83 communes ne sont représentées que par leur Maire, à l'instar de Port-Saint-Louis-du-Rhône. L'ensemble des communes du SAN Ouest Provence obtiennent ainsi 10 sièges puisque chaque commune a un siège sauf Miramas (2 sièges) et Istres (4 sièges), ce qui représente 4,17% des sièges. Les communes du SCOT Ouest Etang de Berr obtiennent quant à elles 17 sièges, puisqu'aux 10 sièges du SAN Ouest Provence viennent s'ajouter les 5 sièges de Martigues et un siège pour chacune des deux autres communes, ce qui représente 7% des sièges. Cela semble bien peu quand la ville d'Aix-en-Provence obtient 17 sièges à elle-seule et Marseille 107, autrement dit 45% des sièges.41 Au vu de ces chiffres, la perte de la proximité semble être une réelle menace dans la mesure où c'est le Conseil de la Métropole qui va arbitrer les grandes décisions fiscales et budgétaires. Cependant, comme on peut le lire dans un article du Journal en ligne Marsactu.fr, il est fort à parier que l'ensemble des petites communes vont systématiquement faire bloc contre la ville-centre : « Un « groupe des maires » - pour ne pas dire des anti-métropoles - pourrait par exemple émerger »42

Sur le plan de la représentation politique, la création de la Métropole Aix-Marseille-Provence a pour effet de faire de Port-Saint-Louis-du-Rhône, comme de l'ensemble des petites communes, des périphéries éloignées de la ville-centre où seront prises les grandes orientations de la politique métropolitaine. On voit également une inégalité de répartition des sièges au conseil de la Métropole entre les EPCI puisque l'EPCI Marseille Provence Métropole sera représentée par 130 sièges, soit 54,17% des sièges, laissant les 5 autres EPCI se partager les 46% des sièges restants. Le risque est donc d'une marginalisation générale des 5 autres EPCI au profit de la commune-centre : Marseille et dans une moindre mesure d'Aix-en-Provence.

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41 Tableau indicatif du nombre et de la répartition des sièges du conseil métropolitain de la métropole Aix Marseille Provence : Préfecture des Bouches-du-Rhône

42 « La métropole Aix-Marseille-Provence penche à droite » : article paru dans le journal en ligne Marsactu, le 15 avril 2014

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Figure 13 : Les EPCI qui vont fusionner dans la Métropole Aix-Marseille-Provence / Source et réalisation : Agence
d'urbanisme de l'agglomération Marseillaise (AGAM), 2015

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand