2.5.3. Composition et répartition spatiale des
peuplements de poissons
Les peuplements de poissons des deux sites ont fait l'objet
d'une analyse descriptive. L'étude de leur organisation spatiale a
été réalisée par une Analyse Factorielle des
Correspondances (AFC) qui est une méthode couramment utilisée en
écologie pour le traitement de tableaux espèces-relevés.
Elle a pour but de décrire de manière globale les peuplements et
leur organisation. Elle permet d'établir des associations ou des
oppositions entre lignes (les stations) et colonnes (les espèces) d'un
tableau d'abondances faunistiques et de définir ainsi des groupes
d'espèces caractéristiques de certaines zones. Les données
ont été transformées en log(x+1) afin de stabiliser les
variances qui peuvent être importantes pour des espèces
pêchées en bancs de nombreux individus. Une première
Analyse Factorielle des Correspondances sur l'ensemble des 51 espèces de
l'AMP de Bamboung a mis en évidence la particularité de la
station Bc caractérisée par un peuplement dominé par la
seule espèce Alectis alexandrinus. Cette espèce a
été supprimée du fichier pour réaliser une nouvelle
AFC. En écologie numérique, les espèces rares sont souvent
supprimées des peuplements dans les analyses multivariées (Field
et al., 1982). Une troisième analyse factorielle des correspondances
simples a été réalisée sur l'ensemble des
espèces communes aux deux sites.
2.5.4. Structure écologique
Les espèces observées au niveau des deux sites
d'étude appartiennent à 6 des 9 catégories
écologiques définies par Albaret (1999) à savoir les
estuariennes d'origine continentale (Ec), les estuariennes
strictes (Es), les estuariennes d'origine marine
(Em), les marines-estuariennes (ME), les
marines accessoires (Ma) et les marines occasionnelles
(Mo) (Fig. 2).
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Figure 2 : Les grandes catégories
écologiques dans les peuplements de poissons estuariens d'Afrique de
l'Ouest (d'après Albaret, 1999).
Les estuariennes d'origine continentale : ce groupe est
composé d'espèces d'origine continentale (eau douce) parfaitement
adaptées aux milieux saumâtres où elles sont
représentées par des populations abondantes et permanentes. La
reproduction a lieu en estuaire ou en lagune mais est également possible
dans les eaux douces des fleuves et des lacs où elles sont aussi
présentes (Diouf, 1996).
Les estuariennes strictes : ce sont des espèces
présentes exclusivement en milieu lagunaire ou estuarien où se
déroule la totalité de leur cycle biologique.
Les estuariennes d'origine marine : ce sont des espèces
caractéristiques des milieux saumâtres où elles constituent
un groupe très important tant par leur abondance que par leur biomasse
(Diouf, 1996). Il s'agit d'espèces d'origine marine parfaitement
adaptées aux conditions estuariennes. Elles se reproduisent en estuaire
mais également en mer pour certaines espèces.
Les marines estuariennes : ce sont des espèces marines
ayant une large répartition spatio-temporelle dans les milieux
estuariens et lagunaires. Elles sont représentées par des
populations permanentes et abondantes où les écophases
juvéniles sont souvent dominantes voir exclusives (Diouf, 1996).
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Les marines accessoires : les espèces de cette
catégorie sont régulièrement capturées dans les
milieux estuariens et lagunaires mais elles sont rarement très
abondantes. Leur présence est limitée dans l'espace (à la
zone sous influence directe de l'océan).
Les marines occasionnelles : c'est un groupe d'espèces
rares, voire exceptionnelles, et uniquement localisées à
proximité immédiate de l'embouchure (Diouf, 1996).
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