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La participation politique dans les bidonvilles. Les cas de Newton-aéroport et de New-bell Douala.

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par Raouto Crazzilli NANTCHA
Université de Douala - MASTER II- DEA Sociologie  2015
  

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3-2-1-2- Une conception relative à la socialisation politique

Dans la première section, nous avons essayé de présenter la manière dont la populace pense et interprète la notion de politique. Pour le faire, il a été important de partir des autorités vers les habitants en mobilisant certaines variables telles que l'âge, le sexe, le niveau d'étude et autres. Ce qui nous a permis de comprendre qu'ils renvoient la politique à un domaine dangereux, compliqué, de duperie, des flatteurs, bref dont il faut se méfier et qui demande une certaine compétence et des moyens financiers. Que nous donne cette étude ajoutée à la socialisation politique dans la compréhension de la conception de la chose publique ?

En tenant compte des milieux de socialisation que sont la famille, les groupes de pairs, l'école et les médias, nous relevons que :

Au niveau de la famille, la socialisation politique primaire n'est pas effective, car rares sont les familles où les parents parlent de politique avec leur enfant ; puisque lui-même n'est pas souvent là, car toujours occupés à mener leur activité informelle. Comme semble l'attester Grégoire de New-Town en disant :

«Les parents discutent de tous les autres sujets avec leurs enfants sauf de la politique »

Quand bien-même ces derniers en parlent, ils s'expriment en ces termes :

« On a toujours participé, ça changé quoi, dès qu'on vote, ils disparaissent et ne reviennent qu'aux prochaines élections,... ils gardent les même discours, à quoi bon continuer à s'intéresser »

Ce qui nous permet déjà de noter que la prédisposition qu'ont les enfants ici c'est de ne même pas s'intéresser à la chose publique ; ou tout au plus de s'en tenir aux périodes électorales.

L'autre milieu de socialisation ici, c'est l'école, qui, en tant que lieu d'acquisition de la compétence savante, ne joue pas efficacement son rôle. En effet, les enseignements se déroulent dans les conditions précaires, les enseignants et les élèves sont plus préoccupés par leurs conditions de vie que par ce pourquoi ils sont là. Ce qui entraine chez les enseignants une certaine légèreté dans les enseignements et chez les élèves un phénomène de déperdition scolaire (76,04% des jeunes ayant un niveau inférieur ou égal au secondaire). Témoignant là d'une faible exposition aux messages scolaires et par conséquent un déficit de culture politique ; comme nous laisse entendre Michel, habitant de New-BellNgangue :

« J'ai laissé l'école en classe de 4eme parce que mon père n'avait plus d'argent, donc participer là, moi je ne connais pas ».

D'où l'importance des groupes de pairs entant que milieu de socialisation. En effet, vu le déficit enregistré dans la famille et à l'école, plusieurs habitants de ces quartiers obtiennent un «savoir intuitif » de la politique dans les « bars » en compagnie de leur ami ou d'autres individus venus « prendre une bière ». C'est ce que nous confie Grégoire :

«  C'est dans les bars que souvent les pères, mères, enfants, amis, voisins parlent de politique »

Toujours dans le cadre des groupes de pairs, les associations ne se mêlent pas de la politique, mais sont approchées lors des échéances électorales ou dans le cadre de certaines actions à mener pour le développement du quartier.

Aussi, nous voulons mobiliser les médias comme autre milieu de socialisation. Car ils permettent de former l'opinion à travers l'espace public. Notons que même avec une relative liberté d'expression politique, les médias permettent aux citoyens de se cultiver politiquement, de s'informer et de connaitre leurs candidats. Cependant, malgré l'existence de ces médias dans les bidonvilles, très peu s'intéressent à la vie politique. En fait, notre questionnaire a permis d'établir que : 45% de ces habitants s'intéressent à la vie politique et que 56% ne regardaient ni les émissions politique, ni ne lisaient les rubriques politiques dans les journaux.

CF Tableau 8 : intérêt pour la vie politique et pourcentage

Intérêt vie

Politique

Oui

Non

Total

Effectif

111

139

250

%

45%

55%

100%

Source : par nos soins

Tableau 9 : manifestation de l'intérêt pour la vie politique et pourcentage

Comment intéresser vie politique

Regardant les émissions politiques

Lisant rubrique politique dans journaux

Aucun des deux

Total

Effectif

56

52

142

250

%

22,4%

20,8%

56,8%

100%

Source : par nos soins

Dès lors, nous avons retenu que participer à la chose publique c'est comme continuer à se faire des illusions pour certains ; être présent lors des séances électorales pour la majorité et contribuer aux idées novatrices afin d'apporter un plus au niveau du peuple pour les autres à condition qu'il y ait du sérieux de la part des hommes politiques. Ainsi, à quelle forme se rattache la participation politique dans ces milieux ?

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry