b) Limites ou difficultés du programme ACEFA
Dans cette partie, nous allons traiter des difficultés
que rencontrent certains acteurs du programme au niveau départemental et
qui peuvent entraver leurs activités.
Elles peuvent être de plusieurs natures.
i) Moyens :
Cet aspect bien qu'évident ressort à tous les
niveaux de la CTD.
? Humains : il ressort de nos observations que la demande de
conseil est importante ici dans le département de Bamboutos de sorte que
les conseillers sont saturés. Certains sont déjà à
12 GIC alors que les demandes affluent.
? Matériels : les conseillers de base (les CGP) se
plaignent de l'absence d'une prime d'entretien de la moto.
? Logistiques : certains CGP estiment que les crédits
téléphoniques sont insuffisants pour un conseiller qui veut bien
faire son travail et suivre quotidiennement les GIC et les producteurs.
? Financiers : ici quelques CGP se plaignent de leur prime et
même de leur couverture sociale qu'ils trouvent insuffisantes au vu de
leur charge de travail.
ii) Formation :
Dans l'ensemble, les conseillers estiment disposer des
compétences suffisantes pour exercer leurs activités. Mais il
ressort des enquêtes que certains présentent encore des manques
surtout pour la comptabilité, l'outil informatique. Les conseillers
eux-mêmes réclament des formations en informatique. En plus les
conseillers manquent d'informations sur les programmes et ONG existants afin de
pouvoir orienter les producteurs vers ces programmes afin de ne pas toujours
attendre un financement d'ACEFA.
iii) 40
Collaboration dans la CTD :
On a observé qu'entre les cadres de la CTD, il y a une
collaboration appréciable. Mais cette collaboration est faible entre les
CGP et les conseillers spécialisés. En effet, les CGP ne
remontent pas beaucoup leurs difficultés au niveau des CTS comme
prévu dans le cahier des charges. Certains préfèrent faire
appel à un autre CGP. Les conseillers de base se sollicitent les uns les
autres lorsqu'ils font face aux difficultés. Ce phénomène
peut avoir plusieurs causes. Cela peut être dû au fait que les
conseillers spécialisés sont relativement nouveaux dans le
département ou la forte confiance que le CGP a en son collègue
Ainsi les CTS interviennent très peu au niveau des producteurs de sorte
que peu sont au courant de leurs existences.
iv) La planification des activités:
De nos observations et des entretiens, il ressort que les
activités ne cessent de surgir à l'imprévu avec des
délais très courts augmentant la pression sur tous les acteurs de
la CTD que ce soit les cadres ou les conseillers de base. Il en ressort que les
activités se trouvent souvent bâclées car
réalisées dans une confusion totale. Cette mauvaise planification
favorise les erreurs dans le système d'évaluation mais surtout
dans la base de données et révèle une mauvaise
organisation des tâches et un mauvais fonctionnement du système de
suivi.
v) Les fiches et la base de données
Les conseillers de base se plaignent des fiches bien qu'ils
en voient l'utilité. De nos observations, il ressort que ces fiches au
moment elles sont saisies dans la base de donnée occupent une grande
partie du travail des conseillers qui ont alors peu de temps pour les descentes
auprès des GIC. Ce problème relève à la fois du
volume important des fiches et la difficulté d'avoir les données
mais aussi d'une mauvaise organisation des conseillers. Les conseillers ne
cherchent à remplir les fiches qu'au moment où cela leur est
exigé par la hiérarchie. Ainsi lors de la saisie des
données, les conseillers ont tendance à réduire leurs
activités de conseil pour remplir des fiches et les retranscris dans la
base de données. Ils cherchent à rencontrer les producteurs afin
de remplir ensemble les fiches. Ils récoltent généralement
les informations dans des cahiers puis les reportent sur les fiches. Cette
organisation est la cause du mauvais remplissage des fiches car le conseiller
remplit toutes ses fiches dans la même période.
vi) Le dispositif de suivi-évaluation
Comme nous l'avons dit auparavant, le dispositif de
suivi-évaluation repose sur le principe des fiches. Concernant le suivi
des activités de conseil, les fiches d'évaluation du conseiller
ne jouent pleinement leurs rôles car les producteurs ont tendance
à penser que les notes qu'ils donnent peuvent engendrer le renvoi de
leur conseiller. Ainsi par crainte ou sympathie, ils peuvent enjoliver leurs
remarques sur le conseiller. Mais ces fiches permettent dans une certaine
mesure renseigner sur la qualité du conseiller.
Les fiches de suivi et de caractérisation des OP
permettront de recueillir des informations pertinentes sur les OP et de
comprendre leur fonctionnement. Malheureusement les conditions de collecte sont
à revoir (cf. les fiches et base de données).
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Les données collectées dans les tableaux de bord
sont principalement qualitatives et ne peuvent permettre de bien évaluer
le travail du conseiller. Un bon dispositif de suivi devrait intégrer
à la fois des données quantitatives et des données
qualitatives (le contenu des activités réalisées, comment
et poutquoi).
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