5) Discussions autour du programme
Nos enquêtes dans une région du dispositif
d'ACEFA montrent que le programme, comme toute intervention d'appui au
développement programme dispose présente des points positifs,
mais aussi des points négatifs à corriger. Nous nous limiterons
à ceux concernant le dispositif d'appui-conseil.
a) Viabilité du dispositif d'appui-conseil
Dans cette partie on se propose d'analyser la viabilité
du dispositif d'appui-conseil. La viabilité permet de mesurer si les
bienfaits d'une activité ont des chances de perdurer une fois que le
donneur aura achevé de la financer (OCDE), c'est-à-dire voir si
le service peut se maintenir dans le temps.
? Un des éléments de viabilité d'un
service de conseil est sa spécificité par rapport
à d'autres offres d'appui-conseil existantes dans la même
zone. Ce critère semble est déjà rempli par ACEFA
dans la mesure où il présente des spécificités :
-L'approche participative du conseil : ACEFA est l'un des
rares programmes du Cameroun qui tient compte des spécificités
des producteurs lors des activités de conseil dans la mesure où
les activités de conseil ressortent du diagnostic effectué au
préalable par le conseiller. De plus les activités sont dans la
grande majorité des cas proposées suite à un
échange entre producteurs et conseiller. Ainsi les producteurs
participent au conseil. C'est vraiment un plus.
-Les instances de cogestion : Faire participer les producteurs
aux processus de réflexion sur l'appui conseil est une idée
innovatrice en matière de gestion d'un programme. Ce sont les
producteurs eux-mêmes qui évaluent leur conseiller.
- la plateforme d'échange entre producteurs :
L'idée de permettre aux producteurs de se réunir afin
d'encourager les échanges entre eux est une excellente initiative. Les
CLG ont beaucoup contribué à la mise sur pied de relations entre
GIC.
? Un autre élément important pourrait être
l'adéquation de l'offre de conseil aux besoins des
producteurs. Malheureusement notre étude ne nous permet pas
d'avoir des informations sur les besoins des producteurs. Nous n'avons pu
travailler que sur la perception que les producteurs ont de l'action du
programme. Cette perception est globalement positive, les producteurs
interrogés affirment leur satisfaction sur les conseils donnés
par les conseillers ACEFA. A la question de savoir si le conseil
répondait à leurs préoccupations, ils répondaient
par l'affirmative.
? Le dernier critère que nous retenons est la
durabilité des effets engendrés par le conseil.
Concernant ce point, les effets dus aux conseils techniques
présenteront quelques difficultés à se poursuivre mais
elles continueront car les producteurs se sont plus ou moins appropriés
les techniques et formations qu'ils ont reçues et les appliquent
lorsqu'ils ont les moyens. En effet sans les conseillers, il serait difficile
pour le producteur normal d'être informé des innovations (race et
semence améliorés, itinéraire
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technique). Le véritable problème se posera pour
les effets du conseil de gestion. En effet les producteurs tout comme les
conseillers semblent éprouver des difficultés quant à
l'utilisation des outils de gestion. Les outils de gestion leur posent quelques
difficultés vu le niveau de connaissances de base nécessaires
pour bien tenir ces documents. Par exemple les documents de comptabilité
sollicitent beaucoup de compréhensions sur les différents
comptes, le passage des écritures,... ce qui pose problème aux
producteurs. Même ceux qui disposent de ces capacités manifestent
une réticence à la tenue des documents car cela nécessite
un changement de mentalité et d'habitudes.
Dans l'ensemble, le dispositif semble viable et capable de se
pérenniser. Seul l'aspect gestion des domaines de conseil pose des
difficultés. Les producteurs sont trop dépendants des
conseillers.
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