e) Conseil mis en oeuvre
Tous les CGP étudiés ont entre 9 et 11
groupements à suivre. Dans la grande majorité des cas, le CGP a
ses GIC dans une même aire facilitant ainsi leur travail.
D'une manière générale, un conseiller
visite normalement un GIC une fois par mois et travaille avec
eux pendant environ 2 heures. Les dates des visites sont
fixées lors des CLG auxquels il assiste chaque mois. Il peut avoir des
visites supplémentaires en fonction des problèmes que rencontre
le GIC ou un membre du GIC et en fonction des activités
programmées.
Le travail du conseiller commence tout d'abord par une
sensibilisation du GIC qui souhaite entrer dans ACEFA sur les procédures
et le fonctionnement d'ACEFA. Après signature de la convention de mise
à disposition, le conseiller explique aux membres les différents
termes de la convention.
Après cette étape, le conseiller passe à
l'étape caractérisation et diagnostic qui nécessite pour
les conseillers de nombreuses visites (3 à 4 descentes selon un
conseiller) et plusieurs mois de travail. C'est au cours de cette phase que le
conseiller utilise la fiche de caractérisation et cherche à
analyser l'environnement externe comme interne du groupement. Cette
étape est la plus importante car c'est d'elle que découlera les
activités futures du conseiller avec le GIC. A la fin de ce travail, le
conseiller présente ses résultats aux membres et ensemble, ils
voient comment résoudre les problèmes soulevés ou
renforcer les points forts du groupe. Ces solutions sont
déclinées dans un plan de développement subdivisé
en plan d'action. Ensuite commencent les activités de conseil à
proprement parler.
Les types d'activités développées pendant
cette phase varient peu d'un conseiller à l'autre.
Généralement le conseiller commence par la vie associative avec
la formation d'un bureau si
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inexistant, la sensibilisation sur les rôles des membres
du bureau et le renforcement de leurs capacités. Ensuite le conseiller
passe à la gestion avec des formations sur la tenue des documents de
gestion (administrative, comptable et financière). Il cherche à
améliorer sinon à introduire les services rendus. Concernant le
domaine de la production, les conseillers essaient d'encadrer les GIC sur les
productions collectives ou essaient de stimuler les groupes à avoir des
productions collectives que ce soit en élevage ou en agriculture avec
une légère préférence pour des activités de
leur domaine de spécialisation. Par exemple l'un des conseillers du
MINEPIA a réorienté les activités de 2 GIC des poulets de
chair vers les poules pondeuses. Ces GIC phares font dans l'élevage. Par
contre ceux du MINADER ne semblent pas montrer de préférences.
Cela pourrait être dû à leur passé de chef de poste
agricole.
En l'absence de productions collectives, les conseils sont
beaucoup plus des conseils de résolution ponctuelle des
difficultés individuelles des membres avec des formations sur
l'itinéraire technique des activités individuelles dominantes
dans le GIC.
D'une manière générale, les conseils
collectifs sont donnés sous formes de formations à la fin
desquelles les producteurs reçoivent des fiches techniques. Ce
système permet aux producteurs d'avoir un support afin de se rappeler
des étapes de l'itinéraire technique. Ces documents sont des
guides pour les producteurs et reprennent les points abordés lors de la
formation.
Encadré : activités de conseil mis en oeuvre
par le conseiller C1
« En gestion, généralement nous avons des
groupements non nantis en gestion. Ce qui fait que dans la majorité des
cas quand on arrive il n'y a pas de documents. (...) On les sensibilise sur le
bien-fondé de ces documents, s'ils peuvent en acheter tant mieux. Quand
ils achètent, nous essayons de les montrer comment tracer les
différents documents comptables. On trace les documents et on met
à leur disposition. (...)En gestion, nous essayons de suivre cette
activité (collective) d'établir le compte de résultat et
leur bilan. Nous intervenons aussi en gestion administrative. Et nous les
aidons aussi en gestion financière et comptable. (...) Bon la vie
associative, il y a des aspects. Vous savez de groupes qui ne font pas de
rapports de réunion. C'est à nous de les sensibiliser par rapport
au bien-fondé des documents, leur montrer comment on fait. (...)Dans la
majorité des cas ces services n'existent pas. Nous essayons de les
stimuler, de les stimuler à créer des SR au sein du groupe.
(...)Généralement nous les formons aussi en production. Pour
leurs activités collectives, on fait des formations et même des
recyclages. On les accompagne dans le suivi et les formations pour ceux qui
veulent vraiment l'appliquer. »
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Ainsi comme nous venons le voir, les conseillers
s'écartent peu des activités telles qu'elles sont définies
dans le cahier de charges. Il y a très peu d'adaptation des
activités de conseil selon les besoins des producteurs. Cela peut
être dû à la nature du dispositif de suivi-évaluation
qui évalue les conseillers sur des critères tel que nombre de GIC
accompagnés en services rendus, en telle ou telle spéculation....
Ainsi les conseillers inconsciemment ou non sont dirigés vers un
modèle de groupements ou producteurs tel que ACEFA veut.
C'est-à-dire un groupement qui rend des services rendus, qui a une
gestion des activités et une production collective et le producteur qui
tient une comptabilité, produit pour vendre.... ACEFA dans le conseil
qu'il veut donner aux producteurs a trop mis l'accent sur la production. A cela
s'ajoute la formation de techniciens des conseillers. Conséquence, les
conseils techniques occupent une grande part des activités de conseil.
Ainsi d'une certaine manière, ACEFA reste encore
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influencé par la vulgarisation mais cette vision n'est
pas directement imposée aux producteurs. Les conseillers essaient
d'expliquer le bien fondé des pratiques qu'ils veulent faire
connaître. Quelques conseillers cependant, même s'ils sont peu, ont
développé une activité dont l'appellation varie d'un
conseiller à l'autre « démonstration ou formation au champ
». Cette activité consiste pour le conseiller, sur demande des
membres d'un GIC, à montrer en pratique l'application d'une technique
culturale. Les moyens sont mobilisés soit par le GIC soit par un membre
du GIC. Ces 2 conseillers sont du MINADER et ont un passé de chef de
poste agricole. C'est peut-être la raison de cette pratique. Cette
activité a été instaurée sur proposition du
conseiller mais validée par les membres.
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