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L'évaluation des effets de l'appui-conseil sur le développement des groupements de producteurs et des exploitations familiales agropastorales. Cas du programme ACEFA (Cameroun).

( Télécharger le fichier original )
par Albert Thibaut KASME
Montpellier Supagro - Master Agriculture, Alimentation et Développement Durable (A2D2) 2014
  

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c) Caractérisation des producteurs étudiés

i) Situation des producteurs

Les producteurs étudiés ont un âge compris entre 38 et 73 ans. Certains pratiquent l'agriculture depuis plus de 20 ans. Leurs superficies varient entre 0.5ha et 4.5 ha. Il ressort de nos enquêtes que les producteurs ici étudiés possèdent de petits outillages (machettes, houes). Certains possèdent des sécateurs (ceux qui font le café) et des brouettes (2 producteurs).

Leurs activités sont principalement agropastorales. Seuls 4 producteurs dont 2 femmes ont des activités non agricoles principalement le petit commerce.

ii) Systèmes de production

Notre étude a porté sur 4 conseillers repartis sur 3 communes. Ainsi nous avons pu mettre en évidence en se basant sur nos enquêtes 3 systèmes de productions :

-situation 1 : les producteurs produisent essentiellement des cultures maraîchères à savoir chou, piment, tomate.... Ces cultures sont accompagnées d'un petit élevage de quelques porcs et d'une basse-cour. Les porcs et les maraîchers sont produits pour être vendus. La part consommée en 2014 représentait entre 1 et 10% en valeur de la production agricole totale.

-situation 2 : ce sont principalement des éleveurs avec une production agricole relativement faible. Ils cultivent essentiellement du maïs destiné à l'alimentation des animaux. Ainsi dans certains cas la production de maïs est essentiellement vendue mais il existe aussi des cas rares où une part de cette production est transformée pour entrer la préparation d'aliments pour les animaux.

-situation 3 : dans ce système de production, les producteurs ont une production variée mais elle peut être approximée à un système où le maïs est associé à d'autres cultures (café, bananier plantain, ...). La production agricole est alors couplée avec un élevage dans des proportions 2/3 - 1/3. La production agricole est essentiellement consommée (entre 60-80% en valeur).

En comparant ces résultats obtenus avec les systèmes de production recensés dans les données régionales et ceux de l'observatoire d'ACEFA, on arrive à la conclusion les producteurs étudiés sont représentatifs de la population étudiée. Ainsi ACEFA par sa politique de libre accès a vraiment réussi à toucher tous les types de producteurs qu'on peut trouver dans la région. Ce qui est un point positif pour le dispositif de conseil.

iii) 27

Satisfaction des producteurs

D'une manière générale, les producteurs sont satisfaits des conseils dont ils bénéficient en particulier pour le conseil technique comme le montre les dires suivants :

« Le conseil est bon. (...) ça a changé notre façon de faire. Ça nous permis d'améliorer notre niveau de vie ».

« Le conseil est bon. (...) grâce à ça on peut éviter les erreurs dans les pratiques, (...) l'itinéraire technique. Ça nous aide vraiment ».

Tous sauf un (voir encadré ci-dessous) sont disposés à continuer à travailler avec le conseiller ACEFA même en l'absence de financement. Ce producteur est un délégué de GIC qui a bénéficié de nombreux aides (financement, intrants) de nombreux programmes et ONG. C'est peut-être cela qui a orienté sa vision sur le conseil.

Encadré : satisfaction de 2 producteurs sur le conseil

P1 « Ici chacun aura son avis. Pour moi si ACEFA décide d'arrêter de financer les projets et de s'arrêter au conseil, je vais continuer. »

P2« Il nous faut un remède aux différents maux, un stimulant. S'il n'y a pas de financement, on va arrêter parce que le conseil seul ne suffit pas. »

Pour les producteurs, même ceux qui veulent continuer le conseil, disent avoir des problèmes de financement de leurs activités. Selon eux le conseil devrait être accompagné de financement car le conseil leur montre des techniques et pratiques plus avantageuses mais ils disent ne pas avoir les moyens pour les appliquer.

Ceux ayant bénéficié de formation sur parcelle ou de visites individuelles disent être pleinement satisfaits de cette activité.

« On fait ce qu'il a montré. Chacun rentre dans sa parcelle pour faire ce qu'il a vu, il réussit. ».

iv) Autres sources d'appui

4 producteurs ont bénéficié d'appuis d'autres organismes ou programmes (ONG, Heifer International, PACA). Ces appuis se manifestent principalement par des dons d'intrants (semences, produits phytosanitaires, races améliorées...) mais aussi par des formations. Il y a donc peu de sources d'appui dont bénéficient les producteurs. Cela peut s'expliquer en croisant avec nos autres données par le manque d'informations dont disposent les conseillers sur les structures existantes, un signe évident du manque de collaboration entre ACEFA et les programmes existants.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon