II. LEÇONS DE
L'EXPÉRIENCE
1. LES RÉUSSITES
q Participation aux
causeries-débats
Avec 43 632 participants officiels, les
causeries-débats ont été un succès en termes de
mobilisation des populations.
L'évaluation des connaissances réalisée
dans les villages après les animations fait d'ailleurs état de
31,8% de villageois interrogés qui ont eu écho d'informations
relayées par les causeries-débats.
q Causeries-débats et information des
populations
L'évaluation réalisée par le Projet
Sécurisation Foncière du MCA-BF fait état d'une
augmentation moyenne de 8 points du niveau des connaissances sur la loi
034-2009 et ses dispositions. Les causeries-débats semblent avoir
joué leur rôle en termes de dissémination de connaissances.
Elles ont de plus été fortement
appréciées par les populations, comme le montre les conclusions
de ce travail de recherche.
La durée moyenne des causeries-débats (2h04) est
une preuve de la consistance de ces débats.
q Partenariat avec les autorités
coutumières lors des causeries-débats
A ce niveau, les coutumiers ont été des
alliés et non des opposants. Lors des animations, certains chefs
coutumiers ont distribué la parole et ont encouragé des personnes
en retrait à s'exprimer (femmes, jeunes, éleveurs...). Leur
implication au processus de mobilisation semble, indispensable pour être
certain de rassembler le plus d'acteurs stratégiques possible. Mais cela
suppose de bien connaître le milieu afin de cerner la nature de leurs
rapports aux populations pour décider en connaissance de cause du
degré de leur implication. Dans certains villages où les
autorités coutumières n'ont pas été
associées au processus, on note une mobilisation parfois faible.
q Pièce de théâtre
filmée
La pièce de théâtre a rencontré un
succès quasi-unanime dans les villages. Des animateurs rapportent que ce
film a beaucoup amusé et instruit les participants. Son succès
était tel qu'il a provoqué une certaine excitation parmi les
personnes présentes et des débats animés à la suite
de la projection.
D'un côté, on pourrait penser que la pièce
de théâtre filmé est peut être un outil
« trop » divertissant mais de l'autre, les temps de
débats rapportés (deux heures de débats en moyenne pendant
les causeries débats), l'implication des populations montrent bien
l'attention accordée par les participants aux messages
véhiculés par la pièce.
q Complémentarité des sources
d'information
L'utilisation d'outils de communication de masse et de
proximité (radio, Disséminateurs Villageois et
causeries-débats) a permis, comme espéré de toucher un
large public villageois et différentes couches sociales des
populations. En cumulé, ces 3 sources d'information ont permis de
toucher près de 60% de la population (cf rapport de mise en
oeuvre des activités de communication, juin - juillet 2011, Tetra Tech
ARD).
Alors que les causeries-débats offrent un espace
restreint et local de dialogue, de questionnements sur des pratiques et sur la
loi, la radio permet d'informer les populations à une échelle
plus large, en vue de débats de terrain, suite aux diffusions.
q Rôle et implication des FDV
La motivation et l'implication des FDV dans la
réalisation de leurs tâches a permis d'atteindre les
résultats cités précédemment. Certains d'entre eux
ont même souhaité aller plus loin que les tâches qui leur
étaient confiées.
Cependant l'implication des FDV reste assez
hétérogène, très souvent conditionnée par
une motivation financière. Dans ces conditions, le processus est
difficilement autonome et durable à un coût raisonnable et sans
doute faut-il davantage s'appuyer sur les agents des services fonciers ruraux
(qui eux sont recrutés par les communes) pour la suite du processus.
q Les initiatives locales de poursuite de la
dissémination
Plusieurs initiatives ont été mises en oeuvre
spontanément par les acteurs impliqués dans la phase 1 du
PSF/MCA-BF entre juillet et septembre 2011. Elles permettent de mettre en
lumière la prise en main réelle du projet par les
différents acteurs qui ont été formé,
impliqués et d'envisager une durabilité de la
dissémination d'informations.
A Loumbila, le chargé de communication des SFR a
déposé un programme d'activité auprès du MCA, en
vue de tourner dans les 30 villages de la commune, avec des calendriers pour
rencontrer les leaders d'opinions et continuer d'informer les populations.
« Avec le projet d'aéroport, les gens sont en train de
dilapider les terres et il faut agir vite » raconte M. Joseph
Ouedraogo, chargé de communication des SFR de Loumbila. Des rencontres
avec les conseillers villageois puis avec les CVD et représentants des
chambres d'agriculture ont été programmées au chef-lieu de
la commune.
1. LES LIMITES
q Problèmes matériels lors des
causeries-débats
Les causes majeures de problèmes lors des
causeries-débats sont matérielles (pannes du
vidéo-projecteur, qualité du DVD, groupes
électrogènes défectueux...). Pour des animations futures,
comment prévenir ces problèmes ? Y a-t-il des
possibilités de les corriger en modifiant le processus organisationnel
lui-même ? En créant de nouveaux outils ? Ne faut-il pas
envisager de mettre l'accent sur les affiches éducatives ?
q L'information sur l'activité
Dans de nombreux villages, les participants sont impatients de
suivre la pièce de théâtre filmée et peu
concentrés lors de la présentation préalable des affiches
éducatives. Cela peut témoigner d'une mauvaise information sur
les objectifs des causeries-débats : il est important que les
participants comprennent, avant de venir, qu'ils ne vont pas seulement assister
à une projection mais bien à une rencontre d'information et
à la mise en débat de thématiques sur le foncier.
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