CHAPITRE 3 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE
I.
PRÉSENTATION DU TERRAIN D'ÉTUDE
La commune de Loumbila est la zone retenue pour ce travail de
recherche. Faisant partie des 17 communes pilotes du Projet Sécurisation
Foncière du MCA-BF, sa proximité avec la ville de Ouagadougou et
la diversité des problématiques foncières que l'on y
retrouve en fait un cas intéressant à étudier.
La commune de Loumbila est située dans la région
du plateau central dans la province de l'Oubritenga (voir figure n°1).
Elle fait partie des sept (07) communes que compte la province. Elle est
située à 13 km de Ziniaré, le chef-lieu de la
région et à 25 km de la capitale politique, Ouagadougou. Loumbila
s'étend sur une superficie de 176,99 km² (base de données de
l'IGB) et est limitée :
- à l'Est par la
commune de Ziniaré ;
- à l'Ouest par la
commune de Pabré et l'arrondissement de Nongremasson de la commune de
Ouagadougou ;
- au Nord par la commune
de Dapelgo ;
- au Sud par la commune de
Saaba.
Village au départ, Loumbila fut érigé en
chef-lieu de canton au cours des années 1957. Il est administrativement
reconnu comme arrondissement en 1982. Depuis 1985, il est devenu un
département par ordonnance N°85-046/CNR/PRES du 19 Août 1985.
A la faveur de la communalisation intégrale du pays à travers les
élections du 23 Avril 2006, dans ses limites départementales,
Loumbila devient le chef-lieu de la commune qui compte 30 villages.
Figure 1 :
Localisation de la commune de Loumbila au sein de la province de
l'Oubritenga
Source : Plan communal de développement (PCD)
de Loumbila, 2008
II. LE
CHAMP D'ÉTUDE
1. LE CHOIX DES VILLAGES
D'ÉTUDE
Le Projet Sécurisation Foncière du MCA-BF dans
sa première phase a couvert 17 communes pilotes dont Loumbila qui compte
30 villages. Nous avons choisi de nous intéresser au cas de deux
villages de la commune : Kourit-yaoghin et Goué.
Le choix de ces villages s'est fait sur la base d'une
connaissance des problématiques foncières lues dans la
littérature et à partir des entretiens préliminaires
réalisées avec des personnes ressources : animatrice de
terrain du projet, service foncier rural de la commune, services techniques
(agriculture, élevage et environnement). En tant que villages à
maîtrises foncières totales (qui dépassent les limites
administratives des villages et en englobent d'autres), les villages de
Kourit-yaoghin et de Goué sont un terrain fertile pour mieux comprendre
les mécanismes d'accès aux documents de sécurisation
foncière.
q Présentation du village de Kourit-yaoghin
Le village de Kourit-yaoghin a été
créé par le benjamin de Naaba Oubri du nom de Kourita. Il est
arrivé accompagné d'un cortège royal constitué de
Niniossés, de tambourineurs venus de Koupèla et de Forgerons. Son
règne dura plus de trois(03) décennies et vu son âge, ses
sujets arrivèrent à la conclusion que ce village serait sa
dernière demeure d'où le nom
« Kourit-yaoghin » la tombe de Kourita.
Les patronymes des lignages fondateurs sont :
- ZOUNGRANA issu de la famille royale ;
- SAWADOGO issu du lignage des Niniossés,
protecteurs coutumiers de l'environnement ;
- ZONGO et BOUGMA du lignage des tambourineurs.
Le village a enregistré l'arrivée de quelques
migrants peulhs et rimaïbés qui vivent en parfaite harmonie.
q Présentation du village de Goué
Le village de Goué aurait été
créé vers 1112 par trois frères (Pasombou, Kotonguiba,
Naguèsbouria) venus de Bouli, une localité de Ziniaré. Les
trois frères qui ont laissé leur faucille après la coupe
d'herbes sont revenus s'installer à Goué suite à un
manque d'espace dans le village de Bouli. Goué dérive du mot
gouéogo (faucille en langue mooré) « l'endroit
où nous avons laissé la faucille ».
Les lignages fondateurs de Goué sont des
niniossés, protecteurs coutumiers de l'environnement de patronyme
SAWADOGO. Par la suite, Les Nakomsés vinrent de Ouagadougou pour la
sécurité du village et eurent pour patronyme ILBOUDO.
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