5.3 Facteurs
liés à l'environnement de soins
Dans l'ensemble, nous constatons que tous nos
enquêtés sont à leur premier séjourdans ce service.
Ainsi, l'expérience antérieure du service dans l'hôpital ne
peut être attribuée comme étant un des
éléments concomitants à leur sortie. Cependant, Calvin
attire l'attention sur l'image qui est donnée de la structure en ces
termes :
« C'était m'a premièrefois dans ce
service. J'ai toujours entendu comment on faisait la publicité à
la télévision d'où cette sollicitation. La
réalité ne reflète rien de ce qu'ils disent dans la
publicité »
Le fait que le CURY soit uniquement une étape dans la
prise en soin des patients peut ainsi justifier que tous soient à leur
première expérience dans la structure. L'accueil étant un
des points de satisfaction des patients et par conséquent à leur
adhésion aux soins, il importe de s'appesantir un tant soit peu sur sa
qualité dans la structure.
L'analyse des verbatim montre des points de vue
différents en ce qui est de la qualité d'accueil dans cet
hôpital.L'avis des participants est ainsi partagé entre une
« bonne » et une qualité moindre (moyen/passable)
de l'accueil dans la structure. Il soulève tous,cependant le fait que ce
« bon accueil » soit le fait du personnel d'appui
(brancardier), la continuité en salle étant problématique.
Martine souligne à cet effet :
« Moi j'ai trouvé l'accueil très
bien car lorsque tu arrives à l'entrée on prend rapidement ton
malade et on l'amène en salle. Mais ce qui gâte c'est parce que si
tu ne payes pas on ne prend pas en charge ton malade ».
Cette idée est également partagée par
martin qui stipule que « ça commence à être
compliqué quand il faut tout payer avant que le médecin ne
t'examine ». Ainsi, il est souligné une fois de plus des
difficultés en ce qui concerne la gestion des cas d'urgenceau sein de la
structure dite des « urgences ».
Cependant nous remarquons que l'accueil dans cette structure
est beaucoup plus apprécié au niveau de l'entrée à
l'hôpital avec les brancardiers. Cette information telle que relayer par
jeanne :
« L'accueil c'est seulement avec les brancardiers
car ils sont très gentils. Mais lorsqu'il laisse le malade à
l'intérieur, il y'a personne pour s'en occuper du malade. Même
quand les infirmières arrivent elles disent qu'elles partent chercher le
médecin, c'est même 30 minutes plus tard qu'elles reviennent. La
douleur peut finir ton malade là-bas. Si tu te plains c'est la gueule.
Les médecins viennent quand ils veulent et ilsexigent le paiement avant
tout acte. Ce n'est qu'à l'entrée qu'on connait la valeur des
gens. ».
Il ressort ainsi que l'accueil par le personnel soignant
semble être déprécié par les patients et/ou leurs
proches. D'autres participants résignés demandent à ce que
« les gardiens puissent être formés aux premiers
gestes pour pallier aux insuffisances du personnel de
santé ». L'accueil jugé insuffisant de la part du
personnel est exacerbé par le délai d'attente des participants.
Ceux-ci les trouvent extrêmement (5 participants sur 7) long le temps
entre leur admission et la prise en soin dans le service. Martin
déclare :
« Le temps d'attente est très long ;
je pouvais mourir de douleur avant que le médecin ne vienne. J'ai
attendu au moins une demie heure allongé avant qu'il est venu. Mais les
infirmières étaient là à attendre aussi. Pour un
centre des urgences, ce n'est pas bon ».
Les délais d'attente semblent longs selon les
informateurs, on pourrait attribuer ceux-ci au dysfonctionnement dans le
service et également au ratio médecin-patient au sein de cette
unité. Par contre certains participants ont trouvé que le temps
d'attente n'était pas long car à leur arrivée, ils ont
été immédiatement pris en charge. C'est le cas de
Calvin qui stipule
« Je trouve que l'attente n'est pas trop
longue à l'entrée car lorsque nous sommes arrivés, ma
mère a été conduite en salle, les médecins
étaient là et directement ils ont commencé à
l'examiner et m'envoyer acheter les premiersnécessaire. Donc le temps
d'attente est appréciable car il est rapide. ».
Ceci contraste avec notre idée sur une
éventuelle charge de travail au niveau des praticiens, nous conduisant
à conjecturer sur une certaine influence du statut professionnel sur
d'éventuels déterminants de la prise en charge
immédiate.
Au regard de tout ceci, nous nous posons des questions sur le
respect de l'urgence dans cette structure car plus de la moitié de nos
enquêtés n'ont pas passés moins d'une demie heure à
leur arrivée avant d'être prise en charge. Ces personnes sont
restés dans leurs états d'inconsciences pour certains et pour
d'autres avec des douleurs très fortes, longtemps à attendre
à être secouru. Ce suivi qui semble ne pas cadrer avec l'image
d'un centre des urgences laisse ainsi planer une ombre sur la qualité
des soins dans le service. En ce qui concerne la perception actuelle des soins
satisfaction à l'égard des soins reçus dans ce service,
certains enquêtés pensent que les soins sont bien
administrés par le personnel infirmier.Tel est le cas pour
Pierre qui s'exclame « Pour moi les soins sont bien
administrés par le personnel infirmier, il n'y a pas de reproche
à ce niveau. ». En dépit du fait qu'ils estiment
que les soins soient de bonne qualité, il relève l'attitude du
personnel infirmier comme étant l'élément à
problème dans la pratique. Joseph affirme :
« Les infirmières administrent bien
les soins, la qualité est bonne mais elles insultent trop les gens,
elles traitent mal les gens. Elles s'intéressent à l'argent et
sont tout le temps absentes. Je trouve qu'ils doivent revoir ça dans cet
hôpital si non personne n'y reviendrait. »
Il semble ainsi que la dimension relationnelle du soin soit
perçue comme source de difficulté pour les patients et leurs
proches. La qualité des soins étant très influencée
par cet aspect relationnel, l'on comprend dès lors que certains
participants estiment que celles-ci soit « mauvaise ».
Jeanne déclare :
« La qualité des soins n'est pas
bonne du tout. On croyait se sentir en sécurité, hors de danger
une fois à l'hôpital, mais c'est plutôt le contraire.Les
infirmières voient le malade quand elles veulent, pourtant le peu de
temps qu'elles se concentrent, elles le font bien. En plus elles sont toujours
presser quand ellesarrivent chez un malade, et ne prennent jamais la peine de
les écoutés ce qui n'est pas normal pour moi. ».
Ce qui semble être de la précipitation pour les
patients ici peut être le résultat de l'affluence au niveau du
service, d'où l'administration des thérapeutiques qui se font de
manière éclair même si l'on ne peut apprécier
l'absence de communication avec le patient. Allant dans la même
lancée, martin s'exclame :
« Pour moi les soins sont nuls. D'ailleurs,ceux
des malades pauvres sont négligés totalement au profit de ceux
qui ont de l'argent. ».
Au regard de tout ceci où nous avons constaté
que certaines perçoivent bien la qualité des soins et d'autre
mal, nous pouvons dire que certains facteurs comme le profit argent, la
communication influence sur la qualité de soin dans ce service car nous
constatons que plus de la moitié de nos enquêté mentionnent
cela dans leur déclaration. Ayant donnés leur perception actuelle
de soins nous avons jugés important qu'ils donnent également leur
avis sur le coût des soins.
Au sortir de cette enquête, nous avons constaté
que toutes les personnes rencontrées déclarent que les soins
coûtent trop chers dans cette structure. D'aucuns affirment que ces
coûts sont insupportablesou encore en inadéquation avec la
qualité du service fourni ou encore que « c'est
l'hôpital des riches »
Notre pays traversant une crise économique,
associée au fait que la majeure partie des populations vivent avec des
revenus inférieurs au SMIG par mois, l'on comprend que ceux-ci puissent
s'insurger contre les coûts de traitement. De même en sa
qualité d'hôpital publique, l'on s'attendrait à ce que les
coûts des soins soient à un niveau accessible à toutes les
couches en regard des mesures mises en oeuvre par l'état
(médicaments génériques). Bien que le coût de soins
soit élevé, une information complète sur les risques
liés à une sortie contre avis médical pourrait dissuader
le patient de s'y lancer. Cette conjecture nous a conduits à en faire
une évaluation auprès de nos participants.
En ce qui concerne les informations notifiés relatifs
aux risques encourus lors de la sortie du patient, deux de nos
enquêtés déclarent avoir été informés
du risque qu'ils courent en sortant prématurément. . Martine
rapporte :
« À ma sortie, la major m'a seulement dit
que ma maman va encore mal. Qu'il ne faudrait pas que je parte avec elle car
elle peut faire une rechute. J'étais bien consciente de cela mais je ne
pouvais plus rester en raison de l'insuffisance de moyens financiers et de
l'absence du soutien familial [.....]. Et c'est ce qui s'est passé car
elle effectivement fait une rechuteà la sortie et cette fois-là,
elle est entrée dans un coma. En dehors de cela, elle ne m'a plus rien
dit d'autre concernant les risques. ».
Pierre rajoute à sa suite
« A ma sortie, la major de service avec un des
médecins m'ont expliqués que ma fille pourra très mal
aller si je rentre avec elle à la maison car la méningite c'est
une maladie dangereuse plus rien de plus. ».
Il semble ainsi que l'insuffisance des ressources ainsi que
le sentiment d'amélioration semblent justifier pour les patients la
sortie contre avis médical bien qu'il soit conscient des risques. Par
contre chez la majorité des participants, aucune information ne leur a
été notifiée lorsqu'ils ont sollicité la sortie,
l'unique chose qui leur a été demandé était de
signer une décharge. Les patients étant de plus en plus conscient
de leur droit et devoir, l'on comprend que le respect des exigences
légales relatives à la sortie soit un des volets sur lequel les
professionnels sont portés en vue de leur protection. Le fait de ne pas
notifier ces informations aux patients pourrait ainsi témoigner de la
qualité de la relation qui existe entre les différents
partenaires aux soins
L'avis de nos participants en ce qui concerne la
qualité de leur relation avec le personnel est plus précis. Les
réponses récoltées chez les informateurs peuvent
être séparées en deux parties. Une partie pour ceux qui
apprécient la qualité de la relation avec le personnel soignant
et l'autre partie pour ceux qui trouvent que la relation avec le personnel
soignant n'est pas de bonne qualité.Pierre affirme
« La relation avec les soignants n'est
qu'une relation de type intéressée. Si tu as de l'argent on
veille sur toi, si tu n'as pas ce sont les problèmes ils vont le
blâmer à chaque fois que tu as un souci. ».
Un autre participant dit ceci :
« Pour la relation avec les soignants il n'a
pas trouvé de problème. C'est une bonne relation elles se
soumettent aux questions et aux difficultés du patient. Elles sont
polies. ».
Ces déclarations des malades nous présentent la
qualité de relation avec le personnel soignant jugées positives.
Ainsi, nous pouvons remarquer que pour ces enquêtés, les
personnels soignant communique bien avec les patients. Ils ont notés le
fait que le personnel : répond bien aux questions qu'ils les ont
posées, ils sont polis, ils se soumettent aux difficultés des
patients.
Cependant certains enquêté ont aussi parlé
de la qualité de relation négative avec le personnel soignant.
Pour ces derniers, cetterelation avec le personnel soignant est très
mauvaise. C'est le cas chez cette dame (martine) qui dit :
« La relation avec ces gens-là est
très difficile car ils ne te laissent pas bien t'exprimer ou poser bien
ton problème, ils t'étouffent et si tu blagues, ils t'insultent
et t'abandonnent avec ton malade. Elles sont très
bizarres. ». L'autre ajoute en disant ceci :
Jeanne« les échanges avec le malade. Ce n'est pas du tout
ce qu'on attend du personnel soignant. ».
Nous avons notés chez un autre participant une autre
qualité particulière de relation. Cette qualité telle que
relayée par cette enquêté tient ceci :
« La relation avec les soignants n'est qu'une
relation de type intéressée. Si tu as de l'argent on veille sur
toi, si tu n'as pas. Ce sont les problèmes, ils vont le blâmer
à chaque fois que tu as un souci. ».
Cependant un autre participant nous affirme que la
qualité de relation qu'elle a eue avec le personnel soignant dans ce
service, qu'elle n'a jamais rencontré ça dans un autre
hôpital :
« Cette relation, elle n'a jamais vu
ça dans un hôpital, très mauvaise. Rien que à
demander quelque chose à l'infirmière elle te répond
qu'elle est fatiguée et d'autres te répondent en t'insultant
vraiment avec ceux-là médecin comme infirmière ça
ne vaut pas la peine. Je te dis ma fille c'est du théâtre, c'est
vraiment du n'importe quoi. ».
Au regard de tout ceci, nous pouvons dire que la
qualité de relation du personnel de ce service ne laisse pas à
désirer, que cette relation n'est pas favorable pour un bon
séjour du patient dans ce service, ce qui revient à
l'améliorer.
Dans la rubrique suivante nous découvrirons les
facteurs familiaux (socio-culturels) ayant favorisés les SCAM.
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