LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Taux d'occupation des chambres par mois au Cameroun
30
Figure 2 : Taux d'occupation moyen annuel des hôtels de la
ville de Douala et Yaoundé 89
Figure 3 : Segmentation de la clientèle 91
Figure 4 : Répartition des hôtels par règle
de service 92
Figure 5 : Répartition des hôtels selon la
disponibilité d'une base de données clients 93
Figure 6 : Répartition des hôtels selon le
degré de décentralisation des décisions
Commerciales et marketing 94 Figure 7 : Boîtes à
moustaches tarif moyen des chambres en fonction du taux
d'occupation 96
Figure 8 : Taux d'occupation moyen annuel et Base des prises de
décision 99
Gestion des capacités hôtelières au
Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management
»
INTRODUCTION GENERALE
Situé entre le sixième et le treizième
degré latitude Nord, et entre le neuvième et le seizième
degré longitude Est, le Cameroun recèle l'essentiel du potentiel
touristique de l'Afrique Centrale. Le fait qu'on retrouve au Cameroun, tous les
climats, les végétations, le relief, la faune africaine lui donne
à juste titre, sa dénomination d'« Afrique en miniature
». A ces atouts naturels, le Cameroun s'est doté d'infrastructures
et de structures favorisant le tourisme. Le Cameroun dispose d'assez
d'établissements d'hébergement touristiques dont les
capacités de l'ensemble pourraient accueillir 24 598 touristes par jour
(évalué en nombre lits)1.
Cependant, tout ce patrimoine touristique n'est pas
suffisamment exploité. Lorsque nous faisons une analyse des
données touristiques, nous constatons qu'il y a un réel
problème d'optimisation des capacités disponibles dans nos
établissements d'hébergement touristiques : leur taux
d'occupation oscillent entre 15,5% (dans les hôtels 1 étoile) et
58,2% (dans les hôtels 5 étoiles) ; ce qui est encore loin du
seuil acceptable qui se situe entre 65% et 75% selon Pierre
FABRE2.
A titre d'exemple, l'hôtel LEWAT est un hôtel
classé « deux étoiles » d'une capacité de 55
chambres, situé à Douala, au quartier Bessengue. Sa
clientèle est essentiellement constituée d'hommes d'affaires
nationaux, de touristes étrangers en transit à Douala et des
entreprises privées. Au cours de l'année 2009, cet hôtel a
réalisé un taux d'occupation moyen des chambres de
54,35%3. Ce taux moyen en dessous du seuil acceptable pourrait
s'expliquer par le fait que en sa période de haute activité
touristique (Aout, Mars et Juin) son taux d'occupation des chambres grimpe pour
se situer entre 65% et 75%, mais en période de basse activité
(Janvier, Octobre et Mai), ce taux d'occupation chute drastiquement et atteint
difficilement la barre de 40%. Cependant, les coûts fixes, qui sont les
plus importants dans cet hôtel, sont restés presque stables tout
au long de l'année. Toutes les chambres non louées pendant une
1 D'après les chiffres tirés de l'annuaire
statistique du tourisme et de l'hôtellerie du Cameroun 2007
2 Fabre pierre, Tourisme international et projet
touristique dans les pays en développement,
ministère de la coopération de la république
française, paris, 1979, p. 1-89.
3 Sources : Informations fournies par Mme Waindim Beatrice,
Responsable Commercial de l'hôtel LEWAT à Douala.
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Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management
»
nuitée sont des manques à gagner qui ne peuvent
plus être rattrapés, et qui impactent négativement le
revenu global de l'hôtel.
A l'opposé, l'hôtel Le Méridien Douala est
un hôtel classé « quatre étoiles », d'une
capacité de 141 chambres, situé au quartier Bonanjo à
Douala. Sa clientèle est constituée de particuliers (touristes
étrangers, hommes d'affaires), d'entreprises (entreprises privées
et d'institutions publiques et para publiques), et des équipages
(Compagnie aérienne en transit au Cameroun). En 2009, son taux
d'occupation moyen des chambres était de 73.50%4. En
période de haute activité touristique (Février, Octobre et
Novembre), son taux d'occupation oscille entre 75% et 100% et en période
de Basse activité (Décembre, Janvier et Juillet), sont taux
d'occupation se situe entre 65% et 75%. La bonne santé du niveau
d'occupation de cet hôtel pourrait s'expliquer par sa mise en oeuvre d'un
système de gestion optimale des capacités disponibles en chambre.
Ce système est appelé le « Revenue Management ».
Face à ces deux situations, nous nous posons la
question de savoir comment optimiser le taux d'occupation moyen
annuel des hôtels, et par ricochet maximiser leur revenu
? Nous pensons qu'il est grand temps que les
étudiants en marketing s'intéressent à ce problème
au Cameroun et y trouvent des voies de sortie. Tel est l'objet de notre
mémoire.
Nous allons d'abord explorer dans le domaine du marketing des
services, des courants tels que la Servuction
d'après Langeard (1981), Grönroos (1984), Parasuraman
(1985) sur l'amélioration de la qualité perçue du service
en vue de la satisfaction du consommateur et partant sa fidélité
; nous allons ensuite explorer le Costumer Relation Management,
notamment, Peelen (2006) qui propose de retenir les
clients en développant une stratégie d'intimité et une
communication relationnelle personnalisée avec ces derniers. Enfin, nous
allons étudier le Revenue Management, qui
prône une tarification flexible pour optimiser l'occupation des
capacités ; par le biais de certains de ses précurseurs notamment
Robert Gérard CROSS (1998) et Nouredine SELMI (2007). Nous avons
présumé que le Revenue Management
détient les réponses qui siéent le mieux
à notre problème. Nous avons donc identifiés sept
hypothèses de recherche et les avons vérifiés
auprès d'un échantillon d'hôtel à Yaoundé et
à Douala. Lesdites hypothèses toutes tirées du
Revenue Management sont les suivantes :
4 Source : M. Simon EONE, Revenue Manager de l'hôtel le
Méridien Douala
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»
· H1 : l'équilibre de l'offre et de la
demande en attachant plus d'importance au prix qu'aux coûts stabilise le
niveau d'activité. Autrement dit, les hôtels doivent jouer sur les
prix et non sur les coûts pour stabiliser leur niveau d'activité.
Donc il existe un lien entre le principal critère de
tarification appliqué par l'hôtel et son niveau d'activité
(occupation);
· H2 : la fixation du prix en fonction du
marché et non des coûts répond le mieux aux attentes du
client. En d'autres termes, il existe une liaison entre le prix et le
taux d'occupation ;
· H3 : la vente sur des micromarchés
segmentés et non sur des marchés de masse accroît les
ventes en volume (nombre de clients). Plus clairement, le degré
de segmentation de la clientèle a une influence sur le taux d'occupation
de l'hôtel;
· H4 : la réservation des produits aux
meilleurs clients accroît les ventes en valeur (chiffre d'affaires).
Concrètement, la règle de service appliquée par
l'hôtel a une influence notable sur son revenu;
· H5 : la fondation des décisions sur des
connaissances et non sur des hypothèses permet de saisir les
modifications du comportement du consommateur. Ou encore, la base des
prises de décision joue sur le taux d'occupation hôtelier
;
· H6 : l'exploitation du cycle de la valeur de
chaque produit maximise le chiffre d'affaire dans chaque segment de
marché. Plus simplement, il y a un lien entre les prix et le
chiffre d'affaire de l'hôtel ;
· H7 : la réévaluation constante des
opportunités de développement du chiffre d'affaire
améliore la pro activité des commerciaux. De façon
prosaïque, le degré de décentralisation des
décisions Commerciales a une influence sur le taux d'occupation des
hôtels.
Nous allons donc vérifier les liens qui existent entre
le taux d'occupation moyen annuel des hôtels et le système de
gestion des capacités disponibles mis en place par ces hôtels,
ceci à base des hypothèses sus-formulées.
L'intérêt de ce mémoire est avant tout
pratique et professionnel. Son but est d'offrir aux professionnels du marketing
des services en général, et ceux de l'hôtellerie en
particulier, des armes pour leur permettre d'améliorer le taux
d'occupation de leurs capacités, et partant leurs revenus. Le second
intérêt de ce travail est d'ouvrir une
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brèche aux chercheurs en marketing des services au
Cameroun, dans l'optique d'approfondir les recherches sur la théorie du
Revenue Management.
Notre travail tient sur quatre chapitres : dans le premier
chapitre, nous allons explorer le secteur du tourisme au Cameroun, avant de
nous concentrer sur sa branche hôtellerie. Nous allons présenter
le problème de gestion de capacité que nous y avons
décelé, et par la suite nous allons formuler notre question de
recherche. Le second chapitre commence par la revue de la littérature
sur le marketing des services et débouche sur nos hypothèses de
recherches. La méthodologie de vérification et le modèle
d'analyse des données vont constituer l'ossature du chapitre 3. Le
chapitre 4 présentera dans la première section les
différents résultats que nous avons obtenus, et dans la seconde
section, nous ferons nos propositions tant sur le plan managérial que
sur le plan de la théorie.
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CHAPITRE I : LE SECTEUR DU TOURISME
CAMEROUNAIS ET LA PROBLEMATIQUE DE
GESTION DES CAPACITES HOTELIERES
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Cameroun : approche par la théorie du « Revenue Management
»
Le Cameroun est extrêmement riche en ressources
naturelles, ses écosystèmes recèlent des habitats
diversifiés qui font de lui un haut lieu de la biodiversité dans
le monde et le prédispose de ce fait au développement de
plusieurs types de produits touristiques et éco-touristiques. A cette
biodiversité s'ajoute sa culture d'une grande diversité et une
multitude de vestiges historiques.
Au-delà de toutes ces richesses qui constituent pour
ainsi dire un véritable patrimoine hérité de l'histoire et
de la géographie, le Cameroun a progressivement développé
un certain nombre d'infrastructures et de structures reflétant son
niveau de développement touristique et économique actuel. Il a
mis en place un cadre institutionnel et réglementaire susceptible de
concourir au développement de l'activité touristique dans le
pays. Par ailleurs, l'ensemble des partenaires du secteur sont présents
et constituent une entité non négligeable au développement
participatif et concerté du tourisme Camerounais.
Paradoxalement, toutes ces prédispositions naturelles,
structurelles, et infrastructurelles sont sous exploitées. Si nous nous
en tenons à la branche hôtelière, nous allons analyser le
taux d'occupation moyen annuel et démontrer qu'il y a un problème
de gestion des capacités en chambre à résoudre.
Dans ce chapitre, nous allons observer que la Cameroun, fort
de tout son potentiel tant naturel que structurel et infrastructurel (section
1), a du mal à s'en sortir. Nous nous sommes particulièrement
intéressés à la branche hôtelière, qui
connaît un réel problème d'optimisation de ses
capacités disponibles (section 2).
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SECTION 1 : LES ATOUTS TOURISTIQUES DU CAMEROUN
1. Les ressources naturelles
Les atouts géographiques, géomorphologiques et
écologiques du Cameroun sont très nombreux : un climat et une
végétation fort variés, un réseau hydrographique
dense et diversifié avec des chutes d'eau pittoresques et une large
ouverture sur la côte atlantique (environ 400Km), un relief
contrasté avec des paysages admirables, des lacs et des grottes
chargés d'histoire, une flore et une faune riches, un réseau
d'aires protégées, d'une grande représentativité
des différents écosystèmes camerounais, lieux par
excellence pour la pratique de l'écotourisme, certains
déjà dotés d'équipements de base.
1.1. Le relief
Le relief du Cameroun est varié et accidenté.
Il est caractérisé par des plaines, des vallées, des
plateaux et des montagnes qui se succèdent, allant du plateau du Sud du
pays aux plateaux du massif des Monts Mandara dans la région de
l'Extrême Nord, en passant par les hauts plateaux de l'Ouest Cameroun. Ce
relief offre des particularités touristiques à l'instar :
· du Mont Cameroun, situé à Buea dans le
département du Fako, région du Sud ouest, découvert vers
500 ans avant Jésus-Christ par le célèbre navigateur
Carthaginois Hannon, qui l'avait baptisé « CHAR DES DIEUX »
;
· du plateau de l'Adamaoua, situé dans la
région de l'Adamaoua et qualifié de château d'eau du
Cameroun par les Camerounais ;
· des monts Manengouba, koupe, Nlonako, situés
à Nkongsamba dans le département du Moungo, région du
Littoral ;
· des Monts bamboutos à Mbouda dans le
département des Mbamboutos région de l'Ouest ;
· des monts Mbapit à Foumbot, dans le
département du Noun, région de l'Ouest ;
· des sommets célèbres de Kapsiki à
Mokolo, véritables paysages lunaires et du pic de Mindif près de
Maroua, dans la région de l'Extrême Nord ;
· des grottes impressionnantes à l'instar de
celle de d'Akok-Bekoé près d'Akono, dans le département de
la Mefou et Akono région du Centre ;
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· des Monts Mbaminkom, Eloumden, autour de
Yaoundé dans la région du Centre ;
· des lacs à cratère, tels ceux de Tison
et Mbalang près de Ngaoundéré dans le département
de la Vina, région de l'Adamaoua ; de Fiangu à Yagoua dans le
département du Mayo Danay, région de l'Extrême Nord ; les
lacs jumeaux des Monts Manengouba à Nkongsamba, dans le
département du Moungo, région du Littoral ; du lac Nyos dans le
département de la Mentchum ; du lac Awing à Santa dans le
département de la Mezam, tout les deux dans la région du Nord
Ouest ; du lac Barombi-Mbo à Kumba dans le département de la
Mémé, région du Sud Ouest ; des lacs Nfus et Petponou
à Foumbot, dans le département du Noun, région de l'Ouest
; du lac Oku à Mfoudon, région du Nord Ouest ; du lac Ejagham
à Eyumejock, région du Sud Ouest ; du lac Baleng à
Bafoussam, dans le département de la Mifi ; du lac Ossa à
Edéa, dans le département de la Sanaga Maritime, région du
Littoral.
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