1.1.2. Les méthodes de mesures.
Dans le nouvel accord Bâle II, chaque établissement
aura le choix entre trois méthodes :
La méthode Standard (notation externe) ;
La méthode IRB Fondation (notation interne simple) ;
La méthode IRB Avancée (notation interne
complexe).
L'idée sous jacente à la multiplicité des
modèles d'évaluation du risque de crédit est d'inciter
davantage les meilleures pratiques en matière de mesure et de
contrôle de risque de crédit pour calculer au mieux les charges en
fonds propres.
10 La décote est l'abattement sur le montant
d'un impôt.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Les approches de mesure de crédit doivent être
envisagées en tenant compte d'une dimension évolutive, en effet
le comité de Bâle espère voir de nombreuses banques passer
de l'approche standard à l'approche IRB simplifiée puis
avancée.
En effet, les établissements de crédit auront
donc globalement deux grandes options : soit laisser la responsabilité
de la notation de leurs portefeuilles à des organismes de notations
externes, soit chercher à élaborer en interne des systèmes
de gestion des risques des contreparties pleinement adaptées à
leurs natures d'activités.
? Approche Standard
Cette approche, entrant en vigueur à partir du 1er
janvier 2007, est fondée sur une classification des risques obtenus
à partir de notations externes (agences de notation, assureurs de
crédit...).
La pondération des expositions est fonction des
notations externes. Il existe différentes grilles de pondération
selon les catégories d'emprunteurs. Les encours pondérés
sont des encours nets de provisions spécifiques.
Sept catégories d'emprunteurs sont définies pour
les grilles de pondération : souverains, entités du secteur
public non gouvernemental, banques, entreprises, détail
(retail), crédits hypothécaires garantis par de
l'immobilier, crédits garantis par une hypothèque commerciale.
L'approche standardisée mènera à un niveau de couverture
en capital similaire à Bâle I (8%), mais avec des changements
importants : allocation de 2,8% (pondération de 35%) sur les prêts
immobiliers au lieu de 4%. La distinction entre pays de L'OCDE11 et
non OCDE ne s'applique pas aux engagements souverains ou bancaires. Les
engagements à moins d'un an ont un facteur de conversion de 20% (au lieu
de 0%).
Pour la détermination des pondérations par
catégories d'emprunteurs, les banques doivent recourir à des
"notateurs externes". Six critères d'éligibilité sont
recensés pour la reconnaissance de ces agences de notation externes par
le régulateur national : objectivité, indépendance,
accès international et transparence, publication, ressources et
crédibilité.
Le tableau suivant résume les différentes notations
en fonction des catégories de contreparties.
11 L'O.C.D.E est l'Organisation de Coopération
et de Développement Economiques.
Organisme international regroupant notamment les Etats d'Europe
occidentale ainsi que les Etats-Unis, le Japon et le Canada, constitué
en vue de favoriser l'expansion économique de ces Etats ainsi que celle
des pays en voie de développement.
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Tableau 1 : Notations externes
Catégorie de
contrepartie
|
Notation
|
|
|
AAA à AA-
|
A+ à A-
|
BBB+ à
BBB-
|
BB+ à B-
|
Moins de B-
|
Non noté
|
États et
banques
multilatérales de
développement
|
0%
|
20%
|
50%
|
100%
|
150%
|
100%
|
Banques
|
20%
|
50%
|
100%
|
100%
|
150%
|
100%
|
Sociétés
|
|
20%
|
50%
|
100%
|
100%
|
150%
|
100%
|
Détail
|
Immobilier
|
|
40%
|
Autres
|
75%
|
Source : Quantitative Impact Study n°3 :
Octobre 2005, (Roy, V. P. (2005).
La Banque des Règlements Internationaux (2001) a
suggéré que la fiabilité des agences de notations est un
élément crucial et fondamental pour l'efficacité de
l'approche standardisée de mesure du risque de crédit. Aussi, les
régulateurs du marché financier doivent certifier
l'évaluation externe du risque de crédit.
Roy, V. P. (2005) simule le capital réglementaire des
banques de l'Union Européenne selon l'approche standardisée de
mesure de risque de crédit pour les combinaisons possibles de notations
externes (ECAI), Moody's, S&P et Fitch rating, et ce en reposant
sur la simulation Monte-Carlo. Il trouve des différences significatives
du capital réglementaire pour ces trois agences de notations, mais ces
divergences n'excédent pas 6% du minimum du capital
réglementaire.
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? Approche Notations Internes (Internal
Ratings Based)
Selon cette approche, qui est entrée en vigueur depuis
le 1er janvier 2007, la banque utilise ses ratings internes et
estime la probabilité de défaut correspondant à chaque
emprunteur. Les régulateurs fournissent toutes les autres informations
permettant de calculer le niveau de capital réglementaire requis (taux
de recouvrement standard, maturité standard...).
A cet effet, pour générer le niveau du capital
réglementaire sous IRB, les banques appliquent une formule
mathématique à leurs estimations des risques :
Fonds propres réglementaires= (f (PD, LGD, M)
EAD)> 8%
V' La Probabilité de Défaut
(Probability of Default : PD) : la PD est une notion orientée
"emprunteur". Exprimée en pourcentage, elle correspond à la
probabilité qu'une contrepartie soit défaillante sur un horizon
de douze mois.
V' La Perte en Cas de Défaut (Loss Given
Default : LGD) : la LGD est une notion orientée
"transaction ", les pertes étant généralement
dépendantes des caractéristiques de financement
(caractéristiques de l'emprunteur, caractère subordonné du
crédit, garanties reçues, etc...). Exprimée en
pourcentage, elle correspond au taux de perte constaté en cas de
défaillance.
V' Exposition Au Défaut (Exposure At
Default : EAD) : l'EAD correspond à l'exposition en cas de
défaillance, c'est la perte maximale que peut faire la banque sur ce
prêt en cas de défaut immédiat. La notion d'exposition
englobe les encours bilanciels ainsi qu'une quote-part des engagements hors
bilan.
Le défaut se manifeste par un impayé
supérieur à 90 jours ou une incapacité de l'emprunteur
à honorer les échéances prévues en nominal,
intérêts, frais annexes (un rééchelonnement des
prêts, un provisionnement constaté sur l'encours, une cessation de
paiement, une liquidation judiciaire).
Selon cette approche, la banque doit évaluer
elle-même la probabilité de défaut (PD)
associée à une catégorie d'emprunteur et se fonder sur les
éléments fournis par les autorités de contrôle pour
l'estimation des autres éléments de risques.
L'approche basée sur la notation interne ou IRB
proposée par le comité de Bâle constitue un
élément important dans le sens où les banques auront une
approche statistique de leurs risques afin d'établir une segmentation de
l'ensemble des risques de crédits en portefeuilles homogènes.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Cette approche a pour fin de faire passer la mesure du capital
réglementaire d'un calcul arithmétique (ratio Cooke)
à un calcul probabiliste (ratio McDonough).
Selon une étude d'impact menée par la commission
bancaire, les exigences en fonds propres relatives seraient inférieures
de 2,5% pour les banques adoptant l'approche Notation Interne Simple et de 5%
pour celles optant pour l'approche Notation Interne Complexe par rapport
à l'utilisation de la méthode standard révisée.
? Méthode IRB avancée
Le comité a également défini une approche
avancée, entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2008,
déclinaison de la précédente, dans laquelle les banques
fournissent leurs propres estimations pour tous les paramètres de risque
: la probabilité de défaut ; la perte en cas de
défaillance ("Loss Given Default" LGD), l'exposition
en cas de défaillance ("Exposure At Default" EAD) sous
réserve de respecter les exigences des autorités de
surveillance.
Cette méthode est destinée aux grandes banques
ayant des systèmes de gestion des risques bien élaborés et
des données historiques.
Alors, les banques ont la possibilité de choisir leur
méthode d'estimation. Le choix de la méthode de notation interne
constitue une opportunité pour les banques. En effet, le nouvel accord
de Bâle incite les établissements à mener une
réflexion dynamique sur l'emploi de leur capital afin de piloter de
façon globale leurs activités en intégrant le coût
de risque. Mais, il faut remarquer que le comité a laissé le
choix aux banques et à l'autorité de contrôle et ceci en
fonction des choix stratégiques de chaque entité. La
complexité des méthodes varie en fonction des processus de
détermination des paramètres. En effet, la méthode
standard basée sur des notations externes est très simple, par
contre, la marge de liberté par rapport à l'allocation de capital
est faible : il s'agit d'une relation inverse entre simplicité de la
méthode et marge de latitude par rapport à l'allocation des
ressources.
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