1.2.Le risque opérationnel.
Le risque opérationnel qui est l'un des risques non
financiers est celle que nous avions choisis de présenter. Nous allons
commencer par donner sa définition, avant de présenter les
méthodes de mesures de ce risque.
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1.2.1. Définition.
Le risque opérationnel est défini comme le
risque de perte résultant de carences ou de défaillances
attribuables à des procédures, personnels et systèmes
internes ou à des événements extérieurs. La
définition inclut le risque juridique mais exclut les risques
stratégiques et d'atteinte à la réputation.
Dans la pratique, on peut considérer comme
réalisation d'un risque opérationnel tout événement
qui perturbe le déroulement des processus et qui génère
des pertes financières ou une dégradation de l'image de la
banque. Donc les risques opérationnels sont réalisés
essentiellement par : Les employés (fraudes, dommages, sabotages,...) ;
le processus interne de gestion (risque sur opérations, de
liquidité,...) ; le système (risques liés à
l'investissement technologique, violation,...) et par des
événements externes (aspects juridiques, catastrophes
naturelles,...).
Le risque opérationnel a été
officiellement défini et pris en compte dans le document soumis à
consultation par le comité de Bâle (2001) comme le risque de
pertes pouvant résulter de procédures internes inadéquates
ou non appliquées, des personnes, des systèmes ou
d'évènements externes. Ces évènements de risque
sont les fraudes internes ou externes, les risques qui touchent aux relations
clients, les problèmes liés à la gestion du personnel, les
dommages qui pourraient toucher les actifs physiques, l'interruption totale ou
partielle des systèmes ou des processus, et la mauvaise exécution
de certains processus qu'ils soient internes ou externes à la banque.
Après cette définition claire du risque de crédit, nous
allons passer aux différentes mesures de ce risque.
1.2.2. Méthodes de mesures.
On distingue trois méthodes pour mesurer le risque
opérationnel. En effet, il s'agit de trois options avec des exigences en
fonds propres décroissantes en fonction de la sophistication de
l'approche. Les banques peuvent passer de l'approche la plus simple à
l'approche la plus complexe à mesure qu'elles développent des
systèmes et des pratiques de mesure plus élaborés du
risque opérationnel. Ces méthodes sont les suivantes :
? Approche indicateur de base (BIA : Basic Indicator
Approach)
C'est la méthode de mesure du risque
opérationnel la plus simple. Le capital économique requis pour
couvrir la perte en risque opérationnel est égal au Produit Net
Bancaire (PNB) multiplié par
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un ratio forfaitaire « £ » fixé par le
régulateur, qui varie entre 15% et 20%, généralement
£ prend la valeur de 15%. Elle représente la relation entre
l'exigence en fonds propres pour l'ensemble du secteur et l'indicateur pour
l'ensemble du secteur.
FP RO = PNB total
Avec : FPRO = exigence en fonds propres pour le
risque opérationnel PNB total est le produit annuel
brut moyen sur les trois dernières années. ? Approche
standard (SA : « Standardised Approach »)
L'exigence est liée aux produits nets bancaires des
métiers (8 lignes métiers) multipliée par des facteurs de
pondérations (donnés par le régulateur) qui varient selon
le métier.
Pour chaque ligne de métier (i) un indicateur
d'exposition unique (PNBi) est multiplié par un facteur de
pondération (ßi) reflétant le risque lié à
l'activité. Ainsi, la charge de capital est fixée d'une
façon arbitraire sur le « Gross Income » de chaque
ligne de métier pondéré par un coefficient bêta
fixé dans le cadre de l'accord de Bâle. Le comité de
Bâle a divisé les activités des banques en huit
catégories à savoir : banque de financement des entreprises,
banque de détail, banque commerciale, négociation et vente,
gestion d'actifs, services d'agence, paiements et règlements et courtage
de détail.
? Approches de mesures avancées (AMA : Advanced
Measurement Approaches)
C'est une approche plus complexe, réservée aux
établissements bancaires les plus avancés et les plus
exposés aux risques, permettant une optimisation des exigences en fonds
propres. Le comité ne précise ni l'approche ni les
hypothèses concernant le type de distribution utilisée pour
modéliser la mesure du risque opérationnel.
Dans le cadre de l'approche des mesures avancées, la
notion de risque prend toute son importance car il s'agira d'évaluer la
perte potentielle dans 99,9 % des cas. Cette méthode, permettant moins
d'exigences en fonds propres, doit respecter les critères suivants :
y' Un critère général : l'approbation
préalable de l'autorité de supervision.
y' Des critères qualitatifs : une fonction «
risque opérationnel » indépendante, une implication des
dirigeants, un reporting régulier des expositions et des pertes, une
documentation sur les contrôles et les procédures, des audits
internes/externes.
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? Des critères quantitatifs : processus de gestion et
bases de données cohérents avec la définition du risque
opérationnel, système d'information approprié,
procédures en cas de changement de taille, revue périodique des
méthodologies et paramètres.
La mesure du risque opérationnel est basée sur
des modèles internes de l'établissement. On distingue 3
possibilités à savoir :
L'approche de mesure interne (IMA : Internal
Measurement Approach) ; les approches basées sur la
modélisation des pertes (ou LDA : Loss Distribution
Approach) ; les approches basées sur un scoring des lignes de
métier (Scorecard Approach).
Pour l'approche IMA, on distingue entre 8 lignes de
métier i et 7 types d'évènements j
L'approche par distribution des pertes ou LDA : il
s'agit d'estimer la distribution des pertes pour chaque ligne de métier
et type d'évènement (hypothèses sur la forme de la
distribution ou simulation de type Monte-Carlo
La valeur en risque de l'institution correspond ensuite aux
fonds propres à allouer (horizon d'un an et intervalle de confiance de
99,9%).
Les approches par « scoring » : ce sont des
approches qualitatives consistant à produire, pour chaque type de
risque, une grille d'appréciation regroupant des indicateurs
quantitatifs comme le taux de turn-over, le nombre d'opération,... et
qualitatifs comme l'appréciation de la vitesse de changement d'une
activité. Un score est donné par un groupe d'experts
spécialistes pour chaque ligne de métier. Donc le capital
réglementaire est égal à la somme des produits des pertes
(EL), des pondérations (W) et du score de risque (RS).
Ainsi nous avions vu que les banques commerciales sont
exposées à plusieurs risques qui sont de deux types, à
savoir : les risques financiers et les risques non financiers. Nous avions
décidé de présenter un seul risque par type de risque.
Ainsi pour les risques financiers, nous avions présenté le risque
de crédit et pour les risque non financiers, le risque
opérationnel, en donnant à chaque risque présenté,
sa définition et aussi ses méthodes de mesures. Il s'avère
intéressant pour nous d'étudier « les fondements
théoriques sur la relation entre la surliquidité bancaire et la
gestion des risques par les banques commerciales.
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