2.2.3.3. Economie du Congo-belge
Il sied de comprendre ici, qu`en matière
économique les préoccupations des Européens, on [doit le]
noter, avaient cessé de porter sur la récolte des richesses qui
se donnaient à voir. De là, on s`orienta vers une réelle
exploitation des richesses. Le passage de l`EIC au Congo belge coïncida
avec cette avancée du processus de mise en valeur. L`entrée en
scène du capital privé, affluant sur place, imprima une nouvelle
orientation à l`économie congolaise. Cette politique,
inaugurée par la création des sociétés de 1906,
démarra sérieusement au cours des années vingt, pour se
développer dans la suite (74).
Vous avez à votre face, une économie à
double vitesse ; d`abord sous-coulisse étatisée, et anormalement
privatisée par des fonds provenant des privés, mais, à une
bonne condition, la belgicisation du requérant, ouvrant la voie des
intérêts à la petite Belgique.
a. La naissance d'une industrie
congolaise
Au Katanga, on extrayait pourtant le fer et le cuivre avant
l`arrivée de l`homme blanc, mais en quantités minimes. Les
forgerons travaillaient ces métaux de façon primitive ; ils les
transformaient en barres ou en croisettes qui servaient à la fabrication
d`armes, d`outils, de bijoux etc.
Dès 1885, de nombreux prospecteurs parcoururent le
Congo recherchant les minerais contenus dans son sous-sol. Le géologue
Jules Cornet découvrit ainsi le Cuivre katangais. L`Union Minière
du Haut-Katanga exploita ces gisements : des usines, des centrales
électriques, un chemin de fer furent créés.
(74) NDAYWEL, È. I., op
cit, p360 Par TAMBWE URBAIN Kaweza
La première coulée de cuivre eut lieu en 1911.
Depuis, cette industrie s`est développée de façon
prodigieuse, transformant l`aride Katanga en une région industrielle
prospère.
En 1913, le Congo belge exportait 200 carats de diamants.
Arrivée en 1960, il en était à 10.657.000 carats
(RAC ; Essor Economique Belge, tIII, cité par Isidore NDAYWEL E
NZIEM dans : Nouvelle Histoire du Congo : des Origines
à la République Démocratique, éd. LE CRI
AFRIQUE éditions histoire, 51 Av. Livre, Kinshasa Gombe, RDC,
2008).
b. L'agriculture pendant le
Congo-Belge
Créé pour contribuer à
=`l`amélioration des conditions matérielles et morales
d`existence des populations congolaises vivant en milieu coutumier, le
Fonds du Bien-Etre Indigène ne pouvait se
désintéresser des cultivateurs indigènes qui,
jusqu`à présent, n`ont bénéficié que dans
une faible mesure des avantages de la civilisation. Mais, pour faire oeuvre
utile et durable, le Fonds ne pouvait se contenter de multiplier les oeuvres de
bienfaisance en milieu rural : il lui faillait s`intéresser avant tout
à l`essor économique de ce milieu, condition de base pour une
action sociale en profondeur (75)«. L`agriculture congolaise,
dont on parlait à peine il y a une trentaine d`années, doit son
développement actuel à certaines initiatives privées
désireuses d`investir leurs capitaux, mais également au souci
légitime du Gouvernement colonial de diversifier au maximum la
production de la colonie en vue de diminuer l`extrême sensibilité
de l`économie congolaise aux fluctuations de la conjoncture. Toute en
reconnaissant le rôle à jouer par les entreprises capitalistes, le
Gouvernement, désireux à bon droit d`éviter la
prolétarisation des masses indigènes, souhaitait sur tout un
accroissement de production chez les cultivateurs non-salariés. Mais
leurs faibles besoins n`incitaient nullement ces derniers à cultiver
davantage ; aussi, pour les y amener, le système des cultures
obligatoires fut instauré en 1917, puis inscrit à l`article 45 h
du décret du 5 décembre 1933 (76).
(75) MALENGREAU, G., Vers un paysannat
indigène, les lotissements agricoles au Congo Belge, p3
(76) MALENGREAU, G., op cit, p7
Par TAMBWE URBAIN Kaweza
49 | P a g e Mémoire de
Licence en Sciences Politiques et Administratives, Option Sciences
Politiques
50 | P a g e Mémoire de
Licence en Sciences Politiques et Administratives, Option Sciences
Politiques
Il sied de signaler ici que, pendant le Congo-belge, il se
fait observer une implantation industrielle à deux tendances dont :
l`industrie manufacturière à Léopoldville, et l`industrie
minière au Katanga et, à travers tout le pays, la production
industrielle n`était que dans ce sens.
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