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La sanction pénale en droit de l'environnement. à‰tude comparée des droits camerounais et français.

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par Aminatou AKOBE ATCHOUM
Université de Limoges - Master 2 en droit international et comparé de l'environnement 2014
  

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CHAPITRE I : LE CONCEPT DE SANCTION PENALE EN DROIT

DE L'ENVIRONNEMENT

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Le terme "concept" est généralement employé lorsqu'on veut définir une notion. Ainsi, envisager le concept de « sanction pénale » en droit de l''environnement nous amène à le définir, déterminer ses caractéristiques et ses fonctions. Le droit de l'environnement est une discipline évolutive. A l'origine on est parti d'un droit éducateur-sensibilisateur à un droit coercitif dont le non-respect est susceptible d'entraîner une sanction pénale. Ainsi, le droit de l'environnement français tout comme le droit de l'environnement camerounais réprime les atteintes à l'environnement et reconnaît la sanction comme moyen de renforcement de cette répression. Dans cette perspective, l'émergence de la sanction pénale comme moyen efficace de lutte contre la dégradation de l'environnement a conduit au jaillissement d'une discipline dont l'autonomie est controversée par une partie de la doctrine (Section I). Malgré cette controverse doctrinale la consécration de la sanction pénale en droits français et camerounais de l'environnement est une réalité indubitable. En effet, quelle est la raison d'être de la sanction pénale en droit de l'environnement ? C'est là la finalité de la sanction pénale en droit de l'environnement (Section II).

SECTION I : LA PROBLEMATIQUE DE L'AUTONOMIE DU DROIT PENAL DE L'ENVIRONNEMENT

Le droit pénal de l'environnement est-il une branche du droit de l'environnement ou alors une discipline entièrement à part ? En d'autres termes, la question de l'autonomie du droit pénal de l'environnement revient à se demander si le droit pénal de l'environnement est un droit autonome vis-à-vis des autres disciplines juridiques, c'est-à-dire dépendant de celles-ci ou s'il se suffit à lui-même. C'est cette préoccupation qui depuis plus d'une décennie divise la doctrine, car certains auteurs estiment qu'elle est une discipline juridique totalement indépendante, tandis que d'autres auteurs estiment que les critères de l'autonomie ne sont pas tous réunis (Paragraphe I). Face à ceci, nous allons tenter de donner notre avis en militant en faveur de la thèse intermédiaire qui selon nous mérite d'être retenue (Paragraphe II).

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Paragraphe I : La controverse doctrinale

La controverse doctrinale qui anime le problème de l'autonomie du droit pénal de l'environnement amène à ressortir deux courants doctrinaux à savoir d'une part le courant doctrinal positiviste (A) et d'autre part le courant doctrinal négativiste (B).

A- La thèse positiviste

Selon la thèse positiviste, le droit pénal de l'environnement est une discipline autonome car elle comporte les propres règles, objectifs et méthodes. C'est une discipline originale dont l'autonomie fonctionnelle est dévoilée. L'objet du droit pénal de l'environnement est clair et précis, c'est celui de la répression pénale des atteintes à l'environnement. Cela revient à dire que le droit pénal de l'environnement intervient dès lorsqu'un acte contraire aux objectifs du droit de l'environnement et du développement durable à en commis. C'est donc un droit « sanctionnateur ». Selon la thèse positiviste, le droit pénal de l'environnement est une discipline complètement indépendante des autres disciplines juridiques en l'occurrence le droit de l'environnement et le droit pénal général ou le droit pénal spécial dont elle tire ses principales origines. Il est vrai que depuis une vingtaine d'années, le droit pénal de l'environnement connaît un essor considérable et cet ensemble de choses réconforte les adeptes de la thèse positiviste car le régime de la responsabilité pénale en matière environnementale est clairement distinct de celui des autres formes de responsabilité (responsabilité en droit pénal des affaires, responsabilité en droit pénal général, etc....). C'est la raison pour laquelle un auteur affirme aisément que « le droit pénal de l'environnement constitue une discipline autonome puisqu'elle présente ses propres particularités au plan pratique »7.

De tout ce qui précède, il ressort que la thèse positiviste met en relief l'autonomie théorique du droit de l'environnement. Cependant, elle comporte des limites car la mise en oeuvre du droit pénal de l'environnement ne peut se faire qu'avec l'intervention du droit de l'environnement et/ou du droit pénal général autrement dit, on ne saurait parler du droit pénal de l'environnement sans droit de l'environnement et sans droit pénal général ce qui fait gagner du terrain à la thèse négativiste.

7 P. F. MERCURE, Rapport de l'AHJUCAF, clôture des débats sur le droit pénal de l'environnement. Actes de Porto Novo, Bénin, 2008, p.96.

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