Chapitre 10 : ANALYSE ET PROPOSITION D'ORIENTATION
DU
DEVELOPPEMENT D'ASSOME
A l'issu de l'ensemble des analyses menées sur le
développement du terroir d'Assomé, il se dégage une
situation d'inertie d'évolution entretenue par un ensemble de facteurs
constitué en cercle vicieux qui exacerbe la précarité des
conditions de vie. Il y a donc nécessité d'entreprendre des
actions pour briser ce cercle vicieux et promouvoir le développement du
terroir.
A cet effet, le schéma d'analyse de cette étude
propose une vision de développement dont l'objectif est de permettre au
terroir d'Assomé, d'atteindre un mieux être social,
économique et culturel en parfaite harmonie avec les ressources de la
biodiversité du terroir. Pour ce faire, il élabore une
stratégie appropriée pour stimuler le redressement de
l'économie du terroir à travers la mise en valeur rationnelle et
efficace des ressources et potentialités disponibles tout en minimisant
l'effet des contraintes.
Cette stratégie tourne autour de la lutte contre la
pauvreté car elle constitue la principale cause qui handicape,
anéanti et limite toutes les ressources et potentialités devant
contribuer au développement socio-économique du terroir
d'Assomé. Par conséquent, son éradication demeure la voie
royale pour amorcer le développement de ce terroir.
Pour atteindre cet objectif à Assomé, il faudra
principalement restaurer l'économie du terroir par :
§ la redynamisation de l'activité agricole,
§ le financement des activités
économiques,
§ l'octroie à la collectivité locale, d'une
autonomie de gestion politique, administrative et économique.
10.1. Redynamiser
l'agriculture
La redynamisation de l'agriculture constitue la proposition
majeure pour la restauration de l'économie du terroir d'Assomé.
En effet, le secteur agricole constitue toujours l'un des axes importants de
relance économique des pays en voie de développement. Puisque,
elle représente près de 40 % du PIB de ces Etats et constitue
pour les collectivités rurales la principale activité pourvoyeuse
de ressources alimentaires et de revenus monétaires. Or, à
Assomé, l'agriculture est, depuis près de trois décennies,
marginalisée au profit de l'extraction de gravier qui a atteint son
déclin à cause du caractère non renouvelable des
gisements. Certes, de nos jours, le mètre cube de gravier prend plus de
valeur qu'il y a dix ou vingt ans, attirant encore plus la population à
s'y adonner, mais les revenus ne sont toujours pas à la hauteur des
espérances et des efforts déployés.
Ainsi, eu égard à ce qui précède
et considérant les énormes potentielles agricoles dont dispose le
terroir d'Assomé (sols ferralitiques à bonne aptitude culturale,
pluviométrie moyenne, disponibilité permanente des eaux du Zio),
cette étude considère la redynamisation de l'agriculture comme la
seule alternative pouvant relancer l'économie, lutter contre la
pauvreté et promouvoir le développement dans la localité.
Il est donc impérieux d'engager une véritable mutation de
l'économie locale en donnant aux populations des arguments concrets
pouvant les inciter à se convertir à l'agriculture. Vu l'urgence
de la situation, il s'agit là d'un objectif à atteindre dans un
court terme à travers la planification efficace de la stratégie
à mener. La stratégie à adopter à Assomé, se
résume en trois grandes étapes.
En amont, on a une phase préparatoire de remise en
conditions biophysiques et socio- culturelles du terroir à la
redynamisation de l'agriculture, suivie de la phase d'application et en aval il
y aura le contrôle de la stratégie.
10.1.1. La phase préparatoire
C'est l'étape la plus importante et la plus
décisive car de sa réussite dépendra celle de toute la
stratégie. Elle consiste à créer les conditions
biophysiques et socio-anthropologiques indispensables à la relance de
l'activité agricole à Assomé.
10.1.1.1. Les conditions biophysiques
La dégradation des ressources biophysiques constitue
l'une des causes de l'état marginal de l'agriculture à
Assomé. En effet l'exploitation du bois, les techniques de culture non
conservatrice du sol et surtout l'extraction de gravier ont profondément
dégradé le couvert végétal et les terres du
terroir. La terre étant le principal moyen de production agricole il
s'avère donc indispensable de procéder à la restauration
de ses caractères pédologiques avant toute tentative de relance
de l'agriculture.
La restaurationdes caractères pédologiques des
terres suppose la reconstitution de la texture, de la structureet de la
fertilité, par la lutte contre les différentes formes de
dégradations hydriques et mécaniques auxquelles elles sont
soumises et par l'apport d'éléments nutritifs pour
rétablir leurs fertilités. A cet effet, cette étude
préconise l'usage de quelques techniques qui ont déjà fait
leur preuve dans d'autres régions et qui présentent l'avantage de
combiner la lutte contre les dégradations hydriques et la fertilisation
des terres.
Ø La technique de bandes
d'arrêt
Elle consiste selon Tricart (1978) à construire
« des bandes d'arrêt qui ont pour objet de rompre
l'écoulement superficiel et de retenir le matériel qu'il
entraîne ». Elle se révèle très efficace
dans la lutte contre l'érosion des terres de culture.
Pour Derancourt (1995), les bandes (d'arrêt)
enherbées sont particulièrement adaptées aux bassins sans
chenal permanent des plateaux, quand les pentes sont faibles (< 5 %). Ces
conditions étant presque similaires à celles du terroir
d'Assomé, nous estimons que la méthode de bandes enherbées
peut contribuer énormément à endiguer le ravinement
spectaculaire des parcelles de culture. Pour être efficace les bandes
sont construites au sein des parcelles de culture selon les courbes de niveau.
Elles se présentent sous plusieurs variantes dont celle de haies vives
et de la bande enherbée que nous préconisons dans le cadre de
cette étude.
Une expérimentation de la variante « haie
vive » menée au Rwanda a donné des résultats
probants et très encourageants, surtout avec les haies vives de leucaena
(Rishirumuhirwa, 1994). En effet, l'observation ayant portée sur trois
dispositifs (haie de Calliandra + Sétaria, haie de calliandra simple et
haie de leucaena) a révélé qu'en considérant qu'un
sol dénudé perd 100 tonnes/ha de sédiments, on ne perdrait
que 0,8 tonne/ha si le sol est sillonné de haies de leucaena alors
qu'avec les haies de Calliandra + Sétaria et de calliandra simple, les
pertes sont respectivement de 3 et 1,3 tonnes/ha (Tableau 10).
Tableau 10 :
Résultat de l'expérience de haies vives
|
Pertes à l'hectare
|
Cultures
|
Sol nu
|
100
|
Haie de Calliandra+Sétaria
|
3
|
Haie de leucaena
|
0,8
|
Haie de Calliandra
|
1,3
|
Source : Rishirumuhirwa (1994)
On pourra en déduire que le leucaena conserve à
près de 99% le sol contre l'érosion. C'est pourquoi nous jugeons
indispensable d'amener les paysans à opter pour cette espèce.
Quant aux bandes enherbées, elles sont
constituées de haies homogènes et constantes de graminées.
Leur fonction est d'acheminer l'eau en évitant l'incision et sont
utilisées pour combattre le ravinement au sein des parcelles de culture.
Elles sont implantées dans l'axe du talweg des ravines. Aussi
l'enherbement doit-il être assuré en semant des graminées
qui puisent résister au déchaussement. Les bandes sont
profilées pour obtenir un léger creux de 30 cm en moyenne de
manière à éviter un rehaussement trop rapide du fait des
sédiments piégés. Une telle méthode
appliquée à Assomé permettrait aux paysans de
résoudre le ravinement de leurs parcelles de culture.
Selon Derancourt. (1995), les bandes enherbées sont
particulièrement adaptées aux bassins sans chenal permanent des
plateaux, quand les pentes sont faibles (< 5 %). Ces conditions étant
presque similaires à celles du terroir d'Assomé, nous estimons
que la méthode de bandes enherbées peut contribuer
énormément à endiguer le ravinement spectaculaire des
routes et ruelles. Son association avec la technique traditionnelle de
construction de mini barrages en branchages donnerait sûrement des
résultats satisfaisants.
Ø La technique de la plante recouvrante et
fertilisante
Elle est préconisée dans le cadre de la
monoculture, sur des terres pauvres, de plantes dont les appareils
végétatifs ne protègent pas le sol contre l'effet
« splash » et le ruissellement des eaux de pluies. Il
s'agit de faire cohabiter sur la même parcelle les cultures
vivrières avec des espèces de couverture. Ainsi, selon de
nombreuses études c'est le Mucuna utilis qui convient le mieux
pour jouer ce rôle surtout en Afrique tropicale. Le mucuna est une
légumineuse qui, par sa biomasse recouvrante, protège le sol
contre le « splash » et assure sa conservation en
empêchant la dispersion des matériaux constituant les
agrégats. Il et maintient la capacité d'infiltration du sol, ce
qui minimise le ruissellement et les problèmes d'érosion qui en
découlent. Par son aptitude à ramper, il étouffe et
élimine les espèces adventistes les plus redoutables comme le
shiendan (Impérata cylindrica). Par ailleurs ses graines
constituent un excellent fourrage pour le bétail et enrichit le sol en
azote après sa décomposition. Il est semé quelques
semaines après le semis de la culture principale.
Ø La technique du
Zéro-labour
Le zéro-labour signifie le non travail du sol. Le sol
ne doit pas être remué, sinon de manière naturelle et
biologique par les termites et la micro-faune du sol. Le non labour
réduit l'évaporation et assure une bonne gestion de l'eau de
pluie. Il apparaît comme la condition sine qua non du maintient des
propriétés physiques des sols tropicaux et de leur potentiel de
production. De ce fait, il constitue la technique la plus économique et
la plus performante dans la lutte contre l'érosion des terres agricoles.
Ø L'association judicieuse des plantes
cultivées
A en croire Dupriez (1982), « la meilleure
agriculture paysanne en Afrique tropicale, est celle qui peut associer au mieux
les espèces complémentaires. Cette complémentarité
s'exprimant aussi bien dans la valorisation des produits agricoles que dans le
respect de l'équilibre écologique à court et à long
terme». C'est dire que l'association judicieuse des cultures
présente des avantages tant pour le rendement que pour la
préservation du moyen de production essentiel qu'est le sol. Ce
système de culture qui est déjà très répandu
dans notre zone d'étude devra tout simplement être
amélioré par le choix judicieux des plantes à associer.
Aussi, convient-il que ce choix des espèces cultivées devra
porter sur les plantes dont les appareils végétatifs recouvrent
le sol (le haricot, la patate douce, l'arachide, le voandzou, etc.) et le
protègent en même temps contre les impacts des gouttes de pluies
et le ruissellement des eaux qu'il faut associer avec des cultures qui, par
leurs architectures, favorisent l'effet de « splash ».
Par ailleurs, pour une fertilisation efficace et durable des
terres, ces méthodes doivent être complétées par
l'apport des intrants. A cet effet, l'accent est porté sur l'usage des
fertilisants verts plutôt que celui des fertilisants chimiques.
L'avantage est que les premiers sont écologiques, tandis que les seconds
coûtent de plus en plus chères et induisent à la longue des
effets secondaires encore plus néfastes à la chaîne
alimentaire. L'apport des fertilisants naturels à la production agricole
est écologique, simple et peu onéreux. Il consiste d'une part
à enfouir les débris de récolte dans le sol et de l'autre
à l'épandage du compost sur les parcelles. Une fois
imbibés des eaux des premières pluies, les débris de
récolte pourrissent et se décomposent en sels minéraux.
Lorsqu'il est réalisé tôt, l'enfouissement des
débris limite aussi les risques de ruissellement et d'érosion.
Quant au compost, il apporte au sol les éléments
organiques indispensables à la croissance des plantes. Sa fabrication
requiert une technique particulière. L'exemple du Projet FAO-TOG 89/009
qui a développé une technique améliorée de
compostage est préconisé. Cette technique consiste à
creuser une fosse clôturée et partiellement couverte où est
gardé le petit bétail et où on jette les refus
alimentaires et les résidus de végétaux. La
litière, les déjections animales et les refus alimentaires ainsi
entassés se décomposent en engrais organiques. Ce dernier sera
répandu sur les parcelles de culture aux lendemains des premières
pluies, puis il devra être enfoui dans le sol au cours des labours afin
que son efficacité soit conservée.
Ø L'agroforesterie
L'agroforesterie constitue le moyen qui convient le mieux
à la restauration des terres fortement dégradées par
l'activité humaine. Il consiste en un « ensemble de
systèmes et de technologies d'utilisation des terres où les
ligneux pérennes (arbres, arbustes, arbrisseaux et par assimilation
palmerais et bambous) sont cultivés délibérément
sur des terrains utilisés par ailleurs pour la culture et / ou
l'élevage dans un arrangement spatial et temporel, où il existe
des interactions à la fois écologique et économique entre
les ligneux et les autres composantes du système » (Baumer,
1987). Pour Houedakor (1997) c'est une technique fondée sur
l'utilisation des plantes à usages multiples comme les
légumineuses ligneuses. Elle permet de sédentariser l'agriculture
itinérante, de mettre fin à la culture sur brûlis et
d'augmenter les rendements par unité de surface et de réaliser
des économies sur l'achat des engrais. L'agroforesterie recèle
donc des avantages comme le présente le tableau 11 suivant :
Tableau 11 :
Fonctions et potentialités de l'agroforesterie
Problèmes écologiques
|
Fonction et potentialités
|
Erosion du sol par l'eau
|
Effets combinés de protection du sol par les
couvertures mortes ou vivantes et de barrière par les essences
arborées. Fixation du sol par les racines.
|
Erosion par le vent
|
Brise vent, haies de protection
|
Faible fertilité du sol ou déclin de
fertilité (dégradation physique, chimique et biologique)
|
Plantation d'espèces arborées permettant :
- le maintien de la capacité de rétention du sol
en eau, et de la fertilité du sol
- fixation du CO2 et son transfert vers le sol via
la litière et les racines.
- Création d'un ombrage.
- Le recyclage des éléments minéraux et
leur utilisation par les différentes strates de la
végétation.
|
Dégradation des pâturages
|
Arbres fourragers : pâturage sous couvert
arboré.
|
Risque d'inondation
|
Arbres à racines profondes
Pratique agroforestière visant à modifier le
microclimat et à conserver les micro-organismes.
|
Source : Mémento de l'agronome,
1981
L'agroforesterie est donc une technique qui présente
l'avantage de favoriser simultanément la reconstitution du couvert
végétal, la revalorisation des terres dégradées et
l'amélioration des capacités culturales. Elle s'impose ainsi
comme la voie royale pour la réhabilitation des paysages de
carrière sur le terroir d'Assomé. Déjà, on note un
timide début avec quelques petites plantations de tecks isolées.
C'est donc une prédisposition sur qui pourra se baser la vulgarisation
de l'agroforesterie avec des espèces plus adaptées aux conditions
écologiques et économiques.
Dans la pratique nous allons nous référer aux
travaux menés par l'Institut National des Sols (I.N.S) et la
Direction Nationale de la Recherche Agronomique(D.N.R.A), dans le cadre de la
revalorisation des remblais sur les sites d'extraction de phosphates à
Hahotoé. En effet,la D.N.R.A (1979 - 1984) et l'I.N.S (1986 -1992) ont
procédé à des essais de techniques agroforestières.
L'objectif poursuivi était de dégager des essences mieux
adaptées à la restauration de l'environnement
détérioré par l'extraction du phosphate.
A cet effet plusieurs espèces de légumineuses
comme le Pueraria javanica, le Leucaena leucephala,
l'Eucalyptus, l'Acacia auriculiformis, le Semna
siaméa etc... ont été testées. Le dispositif
expérimental est un bloc de Fischer à répétition
à 4 dans lequel les différentes espèces sont
plantées suivant des intervalles variant entre 3 et 6 mètres. Il
ressort après cinq années de gestion de ces systèmes
forestiers que :
- d'une part, on s'aperçoit que quelque soit le
schéma de plantation, on n'observe pas de différence
significative dans la production de bois et de feuilles. En somme, tous les
schémas de plantation conviennent à l'obtention des
résultats escomptés;
- de l'autre, les espèces comme l'Acacia
auriculiformis, l'Acacia mangnum et le Semna siaméa s'adaptent bien
aux sols des remblaies, néanmoins, la Leucaena leucephala s'est
imposée comme l'essence la plus prometteuse et a été
baptisée « l'arbre miracle » pour ses aptitudes
exceptionnelles à restaurer de façon efficace les sols et pour
son usage multiple.
L'avantage de l'« arbre miracle » se
trouve dans la symbiose de son association avec les cultures vivrières
traditionnelles. Contrairement aux autres essences, il ne conduit pas à
une acidification du sol mais lui apporte un regain de fertilité et
améliore considérablement les rendements. Par son système
radiculaire pivotant, la Leucaena, au-delà de la protection du
sol contre l'érosion hydrique, remonte les éléments
minéraux issus du lessivage par l'intermédiaire des feuilles.
Ainsi son importante masse foliaire constitue une réserve d'humus qui
élabore le complexe argilo-humique où les plantes puisent les
minéraux dont elles ont besoin pour leur croissance. De plus et surtout,
elle régénère après l'abattage. Par ailleurs son
bois est une matière première de qualité supérieure
dans la fabrication du papier.
Planté dans un schéma à intervalle de 4
mètres, le Leucaena leucephala forme lorsqu'il atteint la
maturité, des couloirs bien larges dans lesquels le paysan continue
à pratiquer à volonté les cultures de son choix.
Au vu de tous ces avantages que présente leLeucaena
leucephala, nous estimons qu'elle conviendrait le mieux à la
pratique de l'agroforesterie dans un paysage aussi dégradé que
celui d'Assomé. Sa vulgarisation contribuerait d'une part à la
restauration des caractéristiques physico-chimiques et biologiques des
mortes terres des zones de carrières, tout en reconstituant le couvert
végétal. De l'autre, elle contribuera à l'essor
économique rural par la revalorisation de l'activité agricole et
l'augmentation des rendements qui s'ensuivront. On pourra aussi endiguer
l'endémique problème de malnutrition et de sous alimentation
dans la région. Par ailleurs, Assomé pourra devenir un centre
important dans la fourniture du bois sur les marchés
régionaux.
10.1.1.2. Les conditions
socio-anthropologiques
La création des conditions socioculturelles et
anthropologiques sous-tend la préparation de l'opinion villageoise
à s'adapter à la mutation économique à venir. En
effet,il est évident que l'extraction de gravier qui a
éclipsé l'agriculture à Assomé constitue de nos
jours un sérieux handicap pour le développement de ce terroir.
Par ailleurs, la transformation avec succès de certaines
sociétés agraires nous montre que l'appauvrissement et la
dégradation massives des ressources naturelles ont pu être
évités en suivant la stratégie d'intensification
c'est-à-dire par l'adoption des technologies de cultures à haute
rentabilité qui entraînent une croissance de la production
année après année sans dégrader la qualité
des sols.
D'où la nécessité de conscientiser la
population sur ce fait, afin qu'elle retourne à l'agriculture durable et
conservatrice de l'environnement. Cet impératif doit pourtant sa
réussite à l'adhésion massive de la population à
cette nouvelle approche. Ce qui se révèle très
aléatoire face au caractère répulsif des conditions de
l'agriculture dans la région contraignant la population à
l'abandon de cette activité.
Pour y parvenir, il incombe au promoteur de sensibiliser les
populations sur les avantages économiques, sociales et environnementaux
que présente l'agriculture par rapport à l'extraction de gravier
qui dégrade l'environnement biophysique du terroir, et par là les
conditions de vie de sa population afin de les inciter à se tourner vers
l'agriculture. Cette sensibilisation sera menée de front par le CVD
appuyé par des experts agronomes, socio- anthropologiques et
environnementalistes. Il s'agira de vanter les avantages de l'agriculture
réorganisée par les méthodes préconisées,
par rapport aux dangers écologiques qu'entraîne l'extraction des
graviers.
Ceci nécessite la création de
coopératives puisque celles-ci constituent des cadres propices pour la
formation et un facteur de motivation de mise en pratique de la formation
reçue.La mise en place des coopératives doit épouser "
l'organisation sociale en respectant les modes de fonctionnement. Ainsi sous le
couvert d'une grande unité coopérative villageoise se
regrouperont des sections correspondant aux différents quartiers ".
La sensibilisation basée sur la méthode
"Information Education Communication (IEC)" doit suivre une méthodologie
à la fois théorique par des échanges avec la population
et pratique à travers la mise en place d'exploitations pilotes dont les
résultats concrets vont convaincre les populations sur les
possibilités d'amélioration des conditions de vie que
présente l'agriculture.
Une fois convaincu de la mise en place de ces conditions de
relance de l'agriculture, on passera à la phase d'application.
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