8.1.2. Contraintessocio-économiques
8.1.2.1. La pauvreté
La pauvreté se retrouve sur toutes ces formes à
Assomé. Elle s'est empirée avec la désagrégation
del'économie locale. En effet, le terroir d'Assomé
présente aujourd'hui des opportunités économiques
très réduites (extraction de gravier et riziculture). Par
conséquent, les revenus monétaires sont très faibles et ne
permettent pas d'améliorer lesconditions de vie dans le milieu. Les
maigres ressourcesfinancières ne suffisent à peine qu'à
satisfaire les besoins alimentaires.
Corrélativement, il est très difficile voire
impossible pour les populations d'investir dans l'éducation de leurs
enfants et d'assurer les soins de santé modernes et des logements
décents. Cette réalité explique la faible
fréquentation des structures de santé et la déperdition
scolaire que l'on constate au niveau de l'enseignement secondaire. Par
ailleurs, on observe dans le village des maisons totalement
délabrées aux murs lézardés et soutenus par des
poutres de bois.
En outre, les différentes contraintes auxquelles est
confrontée l'agriculture suite à la dégradation du paysage
à Assomé se traduisent par de très faibles rendements
(tableau 7 à la page 91)qui ne permettent pas de satisfaire les besoins
alimentaires d'une population toujours croissante. Aussi la situation
alimentaire s'est-elle complètement dégradée. On
n'enregistre que quatre à cinq mois d'abondance alimentaire
correspondant aux deux périodes de récoltes au cours de
l'année où on se permet deux à trois repas par jour.
Contrairement à cette période, c'est une
véritable crise alimentaire que vivent les populations pendant les
périodes de soudure. L'épuisement des réserves
alimentaires et la hausse excessive des prix des denrées agricoles sur
les marchés font planer le spectre de la famine sur le village. Le
nombre de repas est généralement réduit à un repas
par jour. Les ménages sont soumis à la sous-alimentation et
à la malnutrition durant une bonne partie de l'année. Ce sont des
moments très difficiles surtout qu'ils correspondent au début des
opérations culturales où les paysans doivent fournir assez
d'énergie dans le défrichage et le labour.
La recherche de solutions à cette pauvreté
conduit à une exploitation plus accrue des ressources de la nature
à travers l'extension des cultures sur des terres marginales, la
densification de l'extraction de gravier et la coupe abusive du bois. Il s'en
suit une dégradation de l'équilibre écologique d'origine
au profit d'un nouvel équilibre plus fragile et difficilement
gérable. Cette situation ne fait que perpétuer la pauvreté
et réduire à néant les possibilités de
développement du terroir.
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