8.1.1.3. La pénurie de
terre agricole
La pénurie de terre agricole est la résultante
de la perte de terre de culture et se pose en terme de réduction
sensible des superficies cultivables ou cultivées par habitant, mais
aussi et surtout en terme de manque cruel de terre de culture. Etant
donné que la population est en perpétuelle croissance alors que
l'espace cultivable est réduit et limité par la transformation de
vastes superficies en carrières, la population qui, jadis, était
habituée à une agriculture itinérante avec jachère
et qui plaçait son prestige sur l'étendue de son patrimoine
foncier, se trouve coincée sur son propre terroir. On est passé
de l'abondance de terre à la « faim » de la terre de
culture.
Aujourd'hui, dans un rayon de 4 à 6 km autour du
village, seules les dépressions et quelques portions de terres qui n'ont
pas été touchées par les carrières, au nord du
village, accueillent encore les cultures. Face à la croissance de la
population ces terres encore exploitées pour l'agriculture sont
morcelées, surexploitées et se détériorent de
façon irréversible. Dès lors, les terres hydromorphes des
abords du Zio qui sont jusque-là négligées, commencent
à être mises en valeur, avec des risques d'inondation qui
détruisent régulièrement les cultures. Il s'en suit donc
une diminution sensible de la production agricole avec pour conséquence
une pénurie alimentaire surtout en période de soudure.
8.1.1.4. La disparition des
espèces
La réduction des aires végétales,
démontrée plus haut, a conduit aussi à la disparition de
nombreuses espèces végétales et animales. Selon les
populations, il est difficile de retrouver dans le périmètre du
terroir certaines plantes qui jadis y abondent surtout ceux qui entrent dans la
pharmacopée traditionnelle. Même la forêt sacrée du
village qui devait constituer le patrimoine floristique ne subsiste aujourd'hui
que par quelques kapokiers (espèces à bois tendre sans grande
valeur donc peu exploitée) aux pieds desquels prospère
l'Impérata cylindrica. De même, la faune n'est pas
à l'abri de cette menace. La destruction des habitats par le
défrichement et les feux de brousse a entraîné
également la disparition de nombreuses espèces animales. Pour
preuve, il n'y a presque plus de chasseur à Assomé parce qu'il
n'y a plus de gibiers à chasser.
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