8.1.2.2. L'exode rural
L'exode rural est très perceptible à
Assomé. Beaucoup de jeunes préfèrent quitter le village
poussé par le manque d'emplois suite à l'interdiction de
l'activité extractive et les difficultés de la mise en valeur
agricole à cause de la dégradation du paysage. Leur destination
privilégiée demeure la ville de Lomé. Ce
phénomène qui a commencé depuis près de deux
décennies s'est accéléré avec l'interdiction en
1998 de l'extraction du gravier sur le terroir à cause de l'ampleur des
dégradations qui s'y produisent. Ces départs concernent
essentiellement la tranche de 15 à 25 ans qui se retrouvent le plus
souvent comme conducteurs de taxi-moto pour les garçons, alors que les
filles s'adonnent au petit commerce ou s'engagent comme domestiques en ville.
Le bilan de cet exode est largement négatif pour le
village. Il se crée un déséquilibre au sein de la
population avec une grande proportion de vieillards, de femmes et d'enfants
alors que l'effectif de la population jeune est très faible. Il s'ensuit
donc une augmentation de la population en charge par actif. Le nombre de
bouches à nourrir augmente alors que les bras valides pouvant produire
les besoins alimentaires manquent, ce qui exacerbe la crise alimentaire dans
le village. Le seul aspect positif se situe au niveau des maigres aides
financières ponctuelles que ceux installés hors du terroir
apportent à leurs parents.
8.1.2.3. La rente foncière
Elle concerne l'acquisition de terres à mettre en valeur
en milieu rural pour la production végétale et animale par des
cadres urbains.
Ce phénomène de rente foncière a
commencé depuis 1975 au temps du lancement de la révolution verte
et de la réforme agro-foncière par le pouvoir en place demandant
aux Togolais d'acquérir des terres pour leur mise en valeur en vue de
participer à l'économie nationale. Dans ce cadre, beaucoup de
terres rurales ont été acquises à des prix
dérisoires mais ne sont pas mises en valeur jusqu'à ce jour.
A Assomé, ce phénomène de rente
foncière a été encore plus attisé par
l'intérêt économique que représente la
présence de gravier dans les couches inférieures du sol. Si la
majorité de ces terres ont fait l'objet d'extraction de gravier sur les
plateaux, ce n'est pas le cas dans la plaine alluviale du Zio où des
centaines d'hectares de terres propices à l'agriculture ne sont pas
toujours mis en valeur. Seuls quelques domaines sont complantés de tecks
et d'acacia. Par conséquent, le manque de terre de culture s'accentue de
plus en plus. Cette situation représente aujourd'hui un grand handicap
pour le développement du terroir qui a besoin de restaurer son
économie par la redynamisation de l'agriculture.
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