4.2.7.
Le processus de ruissellement
Le ruissellement est défini par Tricart (1977) comme
étant un écoulement de l'eau à la surface du sol. Pour
Coque (1977), il se déclenche à la suite de la saturation du sol.
Sa compétence d'ablation, d'incision du sol et de transport
dépend de l'intensité croissante des pluies et de la pente du
sol.
La morphologie actuelle du terroir d'Assomé est
commandée principalement par les actions de l'eau provenant des averses
souvent orageuses. Au contact du sol et lors de son écoulement suivant
les pentes et de son organisation en filet, l'eau génère des
effets morphogéniques majeurs.
4.2.7.1. Les différents types de ruissellement
Assomé connaît trois types de ruissellement que
sontle ruissellement aréolaire, le ruissellement diffus et le
ruissellement concentré.
Ø Le ruissellement aréolaire
Le ruissellement aréolaire est le stade embryonnaire du
ruissellement. Il provient de pluies à intensité très
faible et de très courte durée. Il est caractérisé
par l'apparition des plages de ruissellement localisées. Ces plages, en
mouvement très lent, n'ont qu'une faible énergie.
Ø Le ruissellement diffus
Lorsque la pluie persiste, l'eau ne s'infiltre pas à la
limite des plages de ruissellement. Celles-ci deviennent coalescentes et se
déversent les unes dans les autres. Il se forme ainsi les filets d'eau
anastomosés de 0,5 à 1 cm de profondeur et de largeur variant
entre 20 à 30 cm. Ces filets sont incapables de vaincre des obstacles
comme des touffes d'herbes, les blocs de pierre et les racines
traçantes. Mais, ils régularisent la surface des versants par
balayage des particules meubles.
Ø Le ruissellement concentré
Il résulte de la convergence des filets d'eau. Avec la
poursuite de la pluie, les débits atteignent des valeurs telles que les
filets d'eau surmontent des obstacles et convergent vers les axes principaux
d'écoulement en incisant le sol. Ce type de ruissellement a la
compétence de s'attaquer au matériel superficiel et de le
mobiliser. Dans le village d'Assomé, à la faveur de la
topographie, les filets d'eau créent des rigoles qui se communiquent aux
ravineaux, aux ravines et aux ravins ; ceci en direction de la
vallée.
o La rigole est une incision dont la profondeur est de l'ordre
de décimètre. Elle affecte généralement les
horizons superficiels et se rencontre surtout entre les cases et sur des pentes
faibles mises en valeur.
o Le ravineau est un peu plus grand. C'est le stade 1 du
ravinement c'est-à-dire le stade d'incision(Tchothoua, 1989).
o La ravine évolue le plus souvent par érosion
régressive dans les formations argilo-sableuses. Elle présente
des entailles de l'ordre du mètre. C'est le stade 2 du ravinement.
o Le ravin est le stade 3 du ravinement. Lorsque la profondeur
de l'incision dépasse le mètre pour atteindre une dizaine de
mètres voire plus, on parle de ravin. Il a donc une forme
particulière avec des berges abruptes et étroites
entièrement occupées par l'écoulement en période de
fonctionnement.
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